Chants homophobes en tribunes : "Pour beaucoup de supporters, ça fait partie du folklore", estime la présidente de la LFP
Devant le Sénat, Nathalie Boy de la Tour, patronne de la Ligue de football professionnel, s'est dite défavorable aux sanctions réclamées par la ministre des Sports. "Nous croyons beaucoup à la prévention et à la sensibilisation", a-t-elle déclaré.
"Nous croyons beaucoup à la prévention et à la sensibilisation." En marge de la signature d'une convention avec la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) au Sénat, mardi 26 mars, la présidente de la LFP (Ligue de football professionnel), Nathalie Boy de la Tour, a pris ses distances avec les pénalités réclamées par la ministre des Sports pour limiter les chants haineux en tribunes lors des matchs. "Pour beaucoup de supporters, ça fait partie du folklore, s'est-elle défendue. Ils n'ont pas forcément l'impression de blesser, ce n'est pas pour ça que ce n'est pas grave".
"Il faut y aller par étapes (...) il y a déjà énormément de choses qui sont réalisées par la LFP", a affirmé la dirigeante, vantant le "travail d'éducation et de sensibilisation (...) pour pouvoir montrer que, derrière les mots qu'on peut utiliser de façon un peu légère, on peut blesser, faire souffrir quelqu'un". Elle a par exemple mis en avant les séances de sensibilisation qu'organise la LFP dans les centres de formation. Elle a également cité une opération qui impliquera tous les clubs de foot professionnels, le 17 mai, lors de la journée mondiale contre l'homophobie.
La ministre choquée après un match au Parc des princes
Sur une plus grande sévérité à l'égard des clubs, elle a fait valoir qu'il pouvait être difficile de faire constater des chants haineux. "Les délégués de la LFP et les arbitres sont très concentrés sur le match. De temps en temps, il peut y avoir des propos homophobes ou racistes qui ne [leur] reviennent pas aux oreilles", a-t-elle assuré.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a déploré ce week-end la tonalité des chants qu'elle avait entendus au Parc des Princes lors du dernier "clasico" PSG-OM le 17 mars, en visant les ultras parisiens. "Ce n'est pas parce qu'elles sont anciennes que ces pratiques doivent perdurer. Les insultes, homophobes notamment, sont interdites par la loi et elles seraient tolérables dans les stades ?" a-t-elle tweeté, après avoir dit sur Franceinfo qu'elle encourageait la LFP "pour qu'il y ait des pénalités et que les clubs deviennent plus responsables".
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