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"Coach Vahid", l'artisan de l'embellie nantaise

Venu au chevet d'un FC Nantes en perdition, Vahid Halilhodzic a su trouver les remèdes pour remettre d'aplomb des Canaris mal en point. En deux mois, le club est passé de la 19e à la 12e place du championnat et "Coach Vahid" n'y est pas pour rien. Le succès face à Marseille (3-2) mercredi l'a confirmé.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Vahid Halilhodzic (NICOLAS TUCAT / AFP)

Lorsqu'il arrive à Nantes le 2 octobre, Halilhodzic fait face à une situation très compliquée. Sans fond de jeu, des joueurs sans repère, et des contre-performances qui s'enchaînent, le FCN est avant dernier. Le bilan de Miguel Cardoso, nommé en juin en remplacement de Claudio Ranieri, ne prête pas à la sérénité : quatre défaites, trois nuls et un seul succès. Et pour son tout premier match à la tête de sa nouvelle équipe, il reçoit d'emblée une gifle à Bordeaux (3-0).

Vahid Halilhodzic fait des pompes à l'entraînement, le 2 octobre 2018 (SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP)

13 ans après son départ de l'hexagone, le coup est rude. Sans sourciller, son légendaire accent balkanique donne le ton. "Physique, tactique, mental, il nous a tout manqué !", résume-t-il froidement après le match. Le visage un peu plus grave que d'habitude, le Bosnien assure de sa voix posée qu'un "travail considérable" doit être effectué. Il a beau avoir quarante ans de plus que ses joueurs, le tacticien montre lui-même l'exemple en effectuant quelques pompes ou en courant régulièrement pendant les entraînements.

Travail et respect

Et depuis, il faut bien dire que la méthode Halilhodzic porte ses fruits. Rigueur, toujours la rigueur. Dès le match suivant, les Nantais redressent la barre, infligeant un 4-0 à Toulouse devant un public déjà conquis. Le travail, mais aussi le respect sont les leitmotive de ce stakhanoviste du ballon rond. Un nouveau succès 2-1 contre Amiens, puis un autre 5-0 contre Guingamp confirment l'embellie.
 

A 66 ans, et après avoir entraîné 14 clubs ou équipes nationales, l'enfant de Jablanica connaît le football. Redouté jadis pour ses accès de colère et son côté tyrannique, l'ancien coach de Lille, Rennes ou du PSG, est aujourd'hui plus sage. Mais lorsque son équipe déjoue de nouveau face à Saint-Etienne (3-0), ses mots deviennent plus durs. "Quand on joue comme cela, on est candidat pour descendre", lance-t-il, tout en se disant "profondément touché".

Si ses joueurs ratent le coche contre "Sainté", ils prouvent rapidement à leur nouveau mentor qu'ils peuvent rivaliser avec les équipes du haut du tableau. Menés à deux reprises face à l'OM mercredi, les Canaris font preuve de caractère en parvenant à s'imposer 3-2 au final. Symbole de cette confiance retrouvée, Emiliano Sala est à présent meilleur buteur de L1, ex aequo avec Kylian Mbappé.

Marquer l'histoire de Nantes

Lui-même ancien attaquant, Vahid Halilhodzic avait déjà marqué l'histoire du FC Nantes en tant que joueur. En 192 matches en jaune et vert (de 1981 à 1986), l'attaquant de l'ex-Yougoslavie avait marqué 111 buts, devenant champion de France en 1983. Aujourd'hui, son bilan en tant qu'entraîneur en dit long sur son apport : quatre victoires, deux nuls et deux défaites.

Si les astres restent alignés et son imprévisible président Waldemar Kita lui maintient sa confiance, "Coach Vahid" pourrait bien permettre au club octuple champion de France de retrouver son lustre d'antan. Mais le Bosnien l'a encore rappelé récemment, "ce sera une saison bien plus compliquée que certains ne le pensent". Rigueur, toujours la rigueur.

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