Cet article date de plus de dix ans.

Costil: "Je me suis refait la cerise"

Le gardien Benoît Costil est revenu, pour l'AFP, sur son parcours sinueux, de "jeune footballeur pourri gâté" qui aurait pu le conduire de Caen à Chelsea jusqu'à son éclosion à Rennes, depuis deux ans et demi, où il s'est "bien refait la cerise". Costil devrait encore avoir l'occasion de le montrer samedi face à Monaco.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Rennais Benoît Costil  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Vous avez eu un parcours un peu sinueux avant d'éclore à Rennes. Avez-vous douté de percer au plus haut niveau ?

Benoît Costil: "Oui, forcément. Quand à ma 4e année en pros (à Caen), je n'étais pas bon les rares fois où je jouais... Puis quand je suis prêté à Vannes (2008-2009, en L2), alors qu'un an avant j'étais en équipe de France Espoirs (il a été convoqué mais pas sélectionné, ndlr) ça a été un déchirement, comme si ma famille me reniait. J'ai eu du mal à en parler pendant un moment. Mais même à Vannes j'étais ambitieux (il est ensuite allé à  Sedan, en L2). On m'a même passé les clés du vestiaire car je venais l'après-midi (faire des séances supplémentaires) ! Mais je me suis bien refait la cerise en prenant conscience de beaucoup de choses et en essayant de ne pas répéter les erreurs de mes débuts."

Quelles erreurs ?

B.C: "J'étais un jeune footballeur 'pourri gâté', de grands clubs me voulaient, comme Chelsea 'je m'y étais déplacé plusieurs fois avec ma  famille', j'avais plein d'étoiles dans les yeux mais je voulais absolument  jouer à Caen, où j'étais un peu la petite vedette. A l'époque on me prenait un  peu pour un fou (de refuser Chelsea) ! Mais je voulais réussir dans ma famille, où on me déballait le tapis rouge. Donc quand on me dit que ça va être facile, forcément j'y crois ! Sauf qu'il faut travailler. J'étais très jeune, donc j'ai  plongé en plein dedans, ou plutôt à côté ! (rires). Ces expériences m'ont servi. Si je n'avais pas vécu ça, je n'aurais peut être pas eu conscience de tout ce qu'il y avait à faire pour être, aujourd'hui, un bon pro."

Pensez-vous être plus redevenu plus décisif depuis quelques mois ?

B.C: "Non. Les gens font uniquement référence à Marseille (victoire 1-0 le 22 mars). Mais, parce qu'on n'a pas été décisif sur un ou deux matches, ou alors parce qu'on a perdu à domicile, alors on n'est pas bon sur toute la saison ?  Pfff... Franchement, je ne calcule pas vraiment ce genre de raccourcis. J'ai fait un bon début de saison. Après, oui, il y a eu des périodes de 3 ou 4 matches où j'ai été moins décisif. Mais parfois on reproche même des face à face aux gardiens ! Cela me fait rire."

Certains anciens jugent le niveau des gardiens français plus faible  qu'auparavant. Qu'en pensez-vous ?

B.C: "Certains papiers sur les gardiens m'ont un peu énervé et fait rire. C'est trop facile de critiquer quand on ne joue plus, de tailler, limite pour se mettre en avant. A l'époque, il y avait d'excellents gardiens, mais ceux d'aujourd'hui ne sont pas plus mauvais. Le problème c'est qu'à l'époque on croyait tous que les gardiens français étaient les meilleurs du monde. On s'est peut-être vu trop beaux. Aujourd'hui il y a de très bons gardiens en France, des jeunes prometteurs. On n'est pas les meilleurs, mais pas les plus mauvais non plus. L'école française a ses qualités, les autres aussi. Je ne suis pas inquiet pour l'avenir."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.