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Covid-19 : la Ligue de football professionnel lance "un SOS" après avoir perdu 1,3 milliard d'euros, le secteur est "sinistré"

"Il y a un trou qu'on ne peut pas compenser d'un coup de baguette magique", regrette Jean-Pierre Caillot, président du collège de Ligue 1. "Seuls, on n'arrivera pas à s'en sortir."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Pierre Caillot, président du stade de Reims, le 17 août 2018. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

La Ligue de football professionnel lance un appel d'urgence pour combler ses pertes d'1,3 milliard d'euros dues notamment à l'absence de spectateurs pendant les matchs en raison de la pandémie de Covid-19. "Il y a un SOS, c'est un secteur sinistré au moment où on se parle", a déclaré jeudi 11 février sur franceinfo Jean-Pierre Caillot, président du stade de Reims, président du collège de Ligue 1.

franceinfo : Quelle est la situation ?

Jean-Pierre Caillot : Cela fait un an qu'on fait du spectacle sans spectateurs, qu'on n'a plus de VIP, qu'on a eu la défaillance de l'un de nos diffuseurs. Le foot est en grand danger et aujourd'hui la direction nationale de contrôle et de gestion estime les pertes des clubs de foot à 1,3 milliard. Donc, oui, il y a un SOS, c'est un secteur sinistré au moment où on se parle.

Est-ce un SOS en direction de l'État ?

Absolument pas. Le SOS est général. On a eu une démarche vis-à-vis de nos charges. Il s'agit des salaires de nos joueurs avec lesquels on a trouvé un accord au regard de tous les points pour essayer de combler ce trou et passer la crise.

"Ce que peu de gens savent c'est que les clubs de foot sont de très gros contributeurs aux impôts puisque les joueurs gagnent bien leur vie mais paient beaucoup d'impôts, les clubs de la même façon."

Jean-Pierre Caillot, président du stade de Reims

à franceinfo

On est des employeurs régionaux importants, donc on contribue à l'économie quand tout va bien et actuellement ça va mal comme d'autres secteurs et on demande à l'État de faire quelque chose pour nous parce que seuls, on n'arrivera pas à s'en sortir.

Vous avez demandé aux joueurs de baisser leurs salaires. Ont-ils été difficiles à convaincre ?

Pas du tout, on peut être footballeur et un homme responsable en même temps. Ce n'est pas incompatible. On a entamé une démarche avec l'Union des footballeurs professionnels pour partager la situation et nous avons relayé cela au niveau de nos clubs. Moi, j'ai réuni l'ensemble de mes joueurs, de mon staff sportif et médical, je leur ai expliqué la situation qu'ils connaissaient sur le plan général, je l'ai adaptée au stade de Reims et aux pertes que nous subissons. Ensuite, j'ai demandé aux joueurs de faire un effort jusqu'à la fin de la saison et cela a été accepté à l'unanimité. C'est un effort qui va représenter un mois de trésorerie, c'est-à-dire entre 2,7 et 3 millions d'euros sur l'ensemble de ma masse salariale.

Peut-on faire de même au PSG ?

Je n'en sais rien, chaque club a ses particularités. On a des actionnaires de différents types, au PSG c'est un État, à d'autres endroits ce sont des milliardaires, et à d'autres des patrons de PME comme j'en suis un. Nous on a des démarches qui sont peut-être plus proches de nos joueurs de par notre taille et les relations que l'on a au quotidien avec eux.

Quel est le risque si la Ligue ne remet pas ses comptes à flot ?

Cela fait des mois que je le dis, on a toutes les charges mais en face on n'a aucune rentrée. Il n'y a pas besoin d'avoir fait de très grandes écoles de commerce pour comprendre qu'il y a un trou et qu'on ne peut pas le compenser d'un coup de baguette magique.

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