Chants homophobes : le ministre des Sports Gil Avérous annonce une billetterie nominative obligatoire pour les matchs de Paris, Marseille et Lyon

Face aux répétitions de chants homophobes dans les stades, le ministre des Sports s'est entretenu avec les instances du football français pour sévir, jeudi.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Gil Avérous à la sortie du Conseil des ministres le 15 octobre 2024 au Palais de l'Elysée. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Après les chants homophobes entendus au Parc des Princes samedi et avant un week-end de championnat comptant deux matchs à forte rivalité avec OM-PSG et Lens-Lille, le ministre des Sports Gil Avérous souhaite "exprimer un message de fermeté". Il s'est entretenu jeudi 24 octobre avec des représentants de la Fédération française de football, de la Ligue de football professionnel et de l'Association nationale des supporters, et a annoncé, sur BFM TV, la mise en place d'une billetterie nominative obligatoire pour les matchs du PSG, de Lyon et de l'OM à partir du 31 décembre 2024. La mesure sera généralisée courant 2025 pour les autres clubs de Ligue 1 et Ligue 2. 

Selon le ministre des Sports, cette mesure vise à "éviter les sanctions collectives" comme les fermetures totales de tribunes, et à "individualiser et sanctionner ceux à l'origine des propos homophobes". Il s'appuie sur l'exemple d'autres compétitions sportives, comme Roland-Garros ou les Jeux olympiques, qui mettent déjà en place ces billetteries nominatives. 

De son côté, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré sur RMC qu'il placerait "des policiers régulièrement en tenue de civils dans les stades pour repérer individuellement les fauteurs de troubles", ajoutant que "les clubs doivent prendre leurs responsabilités. Il faut faire des fouilles".

Les deux ministres se contredisent sur l'arrêt des matchs

Le ministre des Sports souhaite également que le protocole Fifa soit appliqué "strictement", avec premièrement un rappel à l'ordre en cas de chants homophobes, puis une interruption du match avec le renvoi des joueurs aux vestiaires s'ils ne cessent pas, et enfin un arrêt définitif avec match perdu pour l'équipe qui reçoit en dernier recours. Une préconisation contredite par Bruno Retailleau quelques heures plus tard, le ministre de l'Intérieur affirmant  qu'"arrêter les matches" était "très compliqué" et n'était "pas la bonne solution".

"La période de prévention et de sensibilisation est terminée, c'est difficile de sensibiliser des gens qui ne sont pas sensibles, a ajouté Gil Avérous. La société évolue, ces propos sont aujourd'hui clairement homophobes et inacceptables dans un stade. On veut retrouver l'état d'esprit que l'on a connu durant les JO, où le sport fédère et rassemble". Il promet que "la justice sera la plus sévère possible" envers les fauteurs de troubles, alors deux meneurs des chants homophobes entonnés au Parc des Princes samedi ont été identifiés.

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