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Jacques-Henri Eyraud promet des "changements importants" à l'OM

"Extrêmement déçu" par la saison, le président de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, promet "des changements importants" dans l'effectif mais assure, avant le choc contre Lyon, dimanche, que le club gardera "des ambitions élevées" la saison prochaine.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
  (BORIS HORVAT / AFP)

Cette saison est-elle un échec ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Je suis extrêmement déçu de cette saison, on a tous conscience que les résultats ne sont absolument pas à la hauteur de nos attentes, surtout avec cette équipe-là, donc on va en tirer les conclusions."

Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Ce n'est pas le moment de faire le bilan, on le fera dans quelques semaines. Je peux dire en revanche que nos choix en début de saison sont la conséquence de la saison passée, exceptionnelle, avec la première finale européenne de l'OM depuis 14 ans. Nous avons fait le choix de la stabilité, pensant qu'une telle équipe ayant vécu ces 62 matches devait montrer encore plus de capacité à combattre, mais ça ne c'est pas passé comme ça."

Qu'en pense le propriétaire Frank McCourt ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Il aura l'occasion de s'exprimer à l'issue de la saison, mais il est, comme moi, extrêmement déçu."

Quelles sont les conséquences financières si vous n'allez pas en coupe d'Europe ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Quand nous sommes arrivés, il a fallu beaucoup investir, cela entraîne plusieurs saisons de résultats d'exploitation négatifs financés sur les fonds propres de Frank McCourt. Cela a toujours été prévu. Nous avons fait ce que nous avions dit que nous ferions, scrupuleusement. Ce serait très malhonnête de nous reprocher de ne pas avoir fait les investissements qu'on s'était engagés à réaliser. Et si cette saison sera encore déficitaire, nous avons prévu d'atteindre l'équilibre sur les deux, trois années qui viennent. La pérennité financière est un de nos objectifs principaux, le fair play financier nous le demande, et on le fera. On n'avait certainement pas prévu de ne pas être européen, si c'est bien ce qui se passe: il reste trois matches pour accrocher une place européenne."

Faute de l'argent des coupes d'Europe, Frank McCourt va-t-il réinvestir de l'argent ?
Jacques-Henri Eyraud
: "L'OM a la chance d'avoir un entrepreneur qui s'inscrit dans la durée, parce qu'il aime Marseille et il aime ce club, profondément, et il fera tout pour le ramener au plus haut niveau. Tout le monde doit en être convaincu. Nous nous adapterons à cette nouvelle donne et nous afficherons dès l'année prochaine des ambitions élevées."

Rater l'Europe serait-il un accident industriel ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Non, les entreprises qui les subissent ne s'en relèvent pas, ce n'est pas notre cas."

Le public est en colère, sera-t-il difficile à reconquérir ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Une victoire contre Lyon serait un signal fort des joueurs, ils montreraient qu'ils ne lâchent rien. Quant au public, c'est le même qui, il y a presque un an jour pour jour, vibrait comme jamais face à Leipzig et Salzbourg. Il doit se rappeler que peu ou prou c'est cette même équipe qui l'a fait vibrer tellement fort, même si je comprends leur colère et leur déception."

Etes-vous déçu par Rudi Garcia ou Andoni Zubizarreta ? Pourraient-ils quitter le club ?
Jacques-Henri Eyraud
: "On fera un bilan à la fin de la saison. Ce n'est absolument pas le moment de distribuer des bons et des mauvais points à qui que ce soit, on a tous une responsabilité dans la saison qui vient de s'écouler, il est important de regarder la réalité dans les yeux et de faire en sorte que l'année prochaine l'équipe montre un autre visage."

Etes-vous déçu par les joueurs ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Les joueurs ont évidemment une grande responsabilité, c'est eux qui sont sur le terrain et qui décident ou pas de faire passer l'intérêt collectif au-dessus des intérêts individuels."

Vous avez déjà évoqué pour l'équipe une fin de cycle...
Jacques-Henri Eyraud
: "Avec la saison qu'on a connue, on procèdera à des changements importants pour rebondir et afficher un autre visage. Les maîtres mots seront le respect de l'institution et la responsabilité qu'on doit ressentir en portant ce maillot, parce que ce n'est pas un maillot comme un autre, ce n'est pas un club comme les autres."

Frank McCourt a-t-il parlé aux joueurs pour leur dire que ceux qui voulaient partir ne le feraient pas forcément ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Frank s'est adressé aux joueurs plusieurs fois déjà, mais c'est moi qui ai dit ça, dans le vestiaire, au lendemain du match à Bordeaux (défaite 2-0). J'ai expliqué que pour réaliser une transaction il faut être deux, un acheteur et un vendeur, et que je serai très sensible à la façon dont chacun se comporte sur le terrain pour porter ce maillot."

Quels sont vos projets pour le stade, dont vous avez obtenu la gestion ?
Jacques-Henri Eyraud
: "On va poursuivre notre politique d'investissements dans les infrastructures. A l'Orange Vélodrome, on va entièrement changer la pelouse, mais aussi la sono, qui est inaudible, et les lumières qui ne sont pas dans une technologie moderne, le LED. Il faut tout changer, et c'est aussi un gros investissement."

Vous avez lancé un projet au long cours de formation, où en est-il ?
Jacques-Henri Eyraud
: "La création de l'OM Campus à Mazargues (un quartier de Marseille, ndlr) est très importante. Nous devons reconquérir les coeurs, le projet OM Next Generation (partenariat avec 21 clubs de jeunes), qui est une grande réussite, nous a permis de revenir dans les écoles de foot de Marseille et de la région. Notre présence auprès des acteurs du football local est sans commune mesure avec ce qu'était la réalité de l'OM il y a trois ans. On attire beaucoup de jeunes dans notre centre de formation. C'est comme ça qu'on rebâtira sur la durée."

Avez-vous la sensation de continuer d'apprendre ce métier de président de l'OM ?
Jacques-Henri Eyraud
: "Je pense qu'on apprend tous les jours à diriger l'OM, on apprend de ses erreurs. Le football, c'est vraiment l'école de l'humilité. On n'a pas fait une bonne saison, mais regardez où était Lille l'année dernière à la même époque. Regardez où est Monaco aujourd'hui. Pour Lyon, ça n'a pas été un long fleuve tranquille non plus. Et je ne parle pas du Paris SG. Il faut éviter les jugements à l'emporte-pièce et analyser et évaluer ce qu'on a pu bien faire ou moins bien faire, et je suis le premier à mener cette réflexion-là tous les jours."

Propos recueillis par Emmanuel BARRANGUET

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