"Je sais que je suis attendue" : Stéphanie Frappart, premier arbitre féminin en Ligue 1, démarre sa saison
À 35 ans, Stéphanie Frappart est la seule et unique femme arbitre à être titularisée pour la saison de Ligue 1, qui démarre vendredi. Une "consécration" pour la Francilienne qui veut susciter des vocations.
Elle rêvait d’arbitrer une finale de Coupe du monde et d'officier au centre des terrains de Ligue 1, elle vient de réaliser ses deux rêves en un mois. Après avoir dirigé les matchs Amiens-Strasbourg (0-0), puis Nice-Nantes (1-1), en avril et mai dernier, pour un premier test, la voilà titularisée pour toute la saison 2019-2020, qui démarre vendredi 9 août. Stéphanie Frappart a également dans son bagage 76 matchs de Ligue 2 et deux Coupes du monde féminines, avant d'arbitrer la Supercoupe d'Europe, le 14 août, entre Liverpool et Chelsea.
"Je vais devoir faire ma place"
Aujourd'hui, Stéphanie Frappart considère cette promotion comme une étape, pas comme un aboutissement : "Un aboutissement, pour moi, c'est une étape dans ma carrière". L'arbitre l'affirme, "au départ, je n'arbitrais pas pour devenir arbitre de Ligue 1". "J'ai arbitré en tant que passionnée du foot. On est un groupe de 23 cette année, donc forcément, être dans le groupe, c’est aussi une reconnaissance de mes compétences", souligne-t-elle.
J'ai gravi les échelons un par un. Arriver en Ligue 1, forcément c'est une consécration. Il y a très peu d’élus.
Stéphanie Frappartà franceinfo
Une femme au centre du terrain pour la Coupe du monde féminine, c'est plutôt naturel. Malgré son CV et son expérience, à 35 ans, Stéphanie Frappart se sent désormais attendue au tournant en Ligue 1. "La pression est différente, le plus dur commence, commente-t-elle. Je sais très bien que je suis attendue, et que je vais devoir faire ma place. Je sais très bien que ce n’est pas facile, quel que soit l'arbitre, que ce soit moi ou un autre."
Bienveillance sur le terrain
Pour l’instant, surtout à Clairefontaine lors du stage de préparation, Stéphanie Frappart a senti de la bienveillance de la part de ses confrères, les arbitres. Sur le terrain, qu’en sera-t-il ? Le corps arbitral, on le sait, n’est pas épargné par les insultes, y compris de la part des joueurs. "Que l'on soit un arbitre homme ou femme, l'insulte ne sera nullement acceptée. Si j’entends des insultes, qu'elles soient misogynes ou non, dans tous les cas, elles seront sanctionnées", explique-t-elle.
Stéphanie Frappart l’avoue : arbitrer des filles reste un peu différent d'arbitrer des hommes, surtout dans la réaction des joueuses sur le terrain. "Il y a un peu moins de vices, ça c’est sûr, mais il y a eu quelques situations à la Coupe du monde féminine, où l'on a vu les femmes suivre un peu l'exemple sur les hommes. À nous de rester forts et fortes."
Si on siffle juste, il y a moins de contestations
Stéphanie Frappartà franceinfo
Alors, y aura-t-il un avant et un après finale de Coupe du monde, ce match entre les Américaines et les Hollandaises qu'elle a brillamment dirigé devant les caméras du monde entier ? "Non, parce que j’ai toujours préparé les matchs avec le même professionnalisme. Maintenant, je suis vite passée à autre chose, c’est-à-dire la première désignation et la saison de Ligue 1 qui arrive", conclut-elle, confiante. Une saison qui débute vendredi et qui sera le nouvel horizon de Stéphanie Frappart, qui va sans nul doute ouvrir la voie à d’autres femmes dans ce monde d'hommes.
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