Kombouaré limogé !
Sorti par la grande porte
Le titre de Champion d'automne et la victoire la veille à Saint-Etienne (1-0) n'ont rien changé dans l'esprit des dirigeants du PSG. Le bilan comptable est même assez remarquable avec 40 points pris. Le club a enregistré 12 succès, quatre matches nuls, et seulement trois défaites. En revanche, la défaite face à l'OM, les éliminations en Ligue Europa et en Coupe de la Ligue ont donné du grain à moudre à ses détracteurs.
Dès mardi, les propos de Kombouaré laissaient présager que l'aventure parisienne était sur le point de se terminer. Evoquant les tensions ressenties ces derniers temps, il utilisait déjà le passé... "Pour moi ça a été super enrichissant. Moi j'ai aimé vivre ça. Ce sont des situations qui te permettent de te découvrir, d'apprendre sur toi. Il faut savoir gérer ces situations. Il faut faire front", avait-il expliqué. "Certains peuvent lâcher. Moi j'ai aimé", avait-il soutenu.
Il reste à savoir qui remplacera le Kanak, qui était arrivé à ce poste pendant l'été 2009, alors qu'il venait de Valenciennes. Si Leonardo avait rencontré l'entraîneur italien Carlo Ancelotti, libre depuis son départ de Chelsea cet été, d'autres noms circulent pour le remplacer, tels que Frank Rijkaard et Claude Makelele. Selon L'Equipe TV, Ancelotti aurait toutefois signé un pré-contrat...
Cette situation rappelle d'une certaine manière celle vécue par Alain Perrin à Lyon, lorsqu'il avait permis à l'OL de réaliser un doublé en 2008, ou encore celle de Gérard Gili, viré par Bernard Tapie en septembre 1990, alors que l'OM se trouvait également en tête. Tapie avait à l'époque préféré mettre en place le plus renommé Franz Beckenbauer. L'ancien défenseur du PSG se savait en sursis. Après la victoire sur Saint-Etienne mercredi soir, Kombouaré sentait bien qu'il ne maîtrisait plus son destin au sein du club de la capitale. "Mon avenir ne m'intéresse pas. Je suis dans le travail", avait-il soutenu au quotidien Le Parisien. Il sentait probablement que son sort était déjà scellé.
Un manque de notoriété
Joueur du club parisien de 1990 à 1995, Kombouaré a toujours eu un rapport particulier avec le Paris Saint-Germain. Lui qui avait été formé à l'école nantaise, s'était notamment fait connaître en inscrivant de la tête le but égalisateur du club face à Anderlecht, un but synonyme de qualification pour les quarts de finale de la Coupe de l'UEFA. En quarts face au Real, Kombouaré avait de nouveau permis à son équipe d'atteindre le tour suivant en marquant encore de la tête un but inscrit après sept minutes d'arrêts de jeu.
Une fois sa carrière de joueur terminée, le natif de Nouméa avait même fait ses premières armes en tant qu'entraîneur à la tête de l'équipe réserve du PSG. Une fois ses bases d'entraîneur acquises, "Casque d'or" avait quitté le nid parisien pour se lancer dans le grand bain avec le RC Strasbourg. Après une saison passée (2003-2004) avec la formation alsacienne, Antoine Kombouaré connaît une première mésaventure. Il est en effet licencié de Strasbourg en raison d'un début de saison 2004-2005 difficile. Il rejoint alors Valenciennes, qui vient de se faire une place parmi l'élite en 2005. Son objectif est à la fois simple et compliqué, il doit maintenir le club en L1, et y parvient au cours de ses quater années d'exercice.
Et c'est en mai 2009 qu'il retrouve le PSG, succédant à son ancien partenaire Paul Le Guen. Connu pour ses coups de gueule sur le banc, ses prises de bec avec le corps arbitral, Kombouaré savait se faire respecter dans le vestiaire, n'en déplaise à Peguy Luyindula ou encore Jérôme Rothen. "Les joueurs connaissent mieux ma façon de manager le groupe et se braquent moins par rapport à mes comportements. On se comprend mieux", tempérait-il en décembre 2010. Même face au très coûteux Javier Pastore, le Kanak savait recadrer ses joueurs lorsqu'ils franchissaient la limite, estimant récemment au sujet de l'Argentin qu'il faisait "des conneries comme les jeunes de son âge". Sur le plan tactique, l'homme de 48 ans avait su gérer les individualités du PSG pour mener aujourd'hui le club à la première place du classement, mais toutes ses qualités n'ont pas été suffisantes. Aux yeux de ses nouveaux dirigeants, il lui manquait sans doute la notoriété d'un Ancelotti, ou d'un Guus Hiddink pour rester en place.
La profession soutient Kombouaré
Les réactions ne se sont pas faites attendre à la suite de cette annonce. "Ce n'est pas une bonne nouvelle pour lui. C'est même injuste car il est premier du championnat à la trêve. Il avait rempli sa mission", a réagi Bernard Lama dans un entretien accordé à nos confrères du site la1ere.fr.Christophe Dugarry a été l'un des premiers à critiquer sévèrement la décision des dirigeants parisiens. "Je trouve scandaleux de virer Kombouaré, un coach apprécié par ses joueurs", a lancé le consultant de Canal +. Pour le vice-président de l'Union nationale des entraîneurs et cadres techniques professionnels du football (UNECATEF), Pierre Repellini, ce licenciement est "honteux" et "incohérent". Guy Roux se dit "très triste pour Antoine Kombouaré". "Je sais qu'il a un moral d'acier, il va rebondir", a toutefois ajouté l'ancien coach de l'AJ Auxerre.
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