Cet article date de plus de six ans.

L'arrivée de l'assistance vidéo en Ligue 1 "est de nature à rendre le football plus propre", estime la Commission fédérale des arbitres

Selon le président de la Commission fédérale des arbitres, Eric Borghini, le nouveau dispositif fait l'unanimité au sein du corps arbitral.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'arbitre américain, Mark Geiger, a recours à l'assistance vidéo (VAR) pendant le match entre la Corée du Sud et l'Allemagne, lors de la Coupe du monde 2018, en Russie. (LUIS ACOSTA / AFP)

"Au sein du corps arbitral d'élite qui va utiliser l'assistance vidéo, il n'y a pas de débat. Tout le monde est extrêmement favorable à cette introduction technologique nouvelle", a déclaré jeudi 2 août sur franceinfo, Eric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres. L'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) sera utilisée pour la première fois en Ligue 1 le 10 août lors du match OM-Toulouse, rencontre inaugurale de la première journée et de la saison. En 2018-2019, toutes les rencontres de L1, ainsi que les matches de Coupe de la ligue et de Coupe de France à partir des quarts de finale, bénéficieront de ce dispositif.

franceinfo : La Fifa a encensé l'assistance vidéo après le Mondial. N'y-a-t-il pas de débat au sein du corps arbitral ?

Eric Borghini : Au sein du corps arbitral d'élite qui va utiliser l'assistance vidéo, il n'y a pas de débat. Tout le monde est extrêmement favorable à cette introduction technologique nouvelle qui va permettre de rendre le jeu plus propre. Je vous donne quelques chiffres pour vous faire comprendre les résultats de l'expérience qui a eu lieu en Allemagne et la saison dernière en Italie. On a eu 22,8% de cartons jaunes en moins, 21,6% de cartons rouges en moins, 23,1% de simulations en moins, 18,1% de contestations en moins. Franchement, c'est de nature à rendre le football plus propre et c'est très intéressant pour tout le monde, les instances, la ligue et naturellement pour les arbitres.

Si les joueurs sollicitent trop souvent la vidéo, cela ne va-t-il pas paralyser le jeu ? Y-a-t-il un risque que les matchs s'éternisent ?

Le temps d'intervention a été mesuré entre 30 secondes et 1min30. Quant aux joueurs ou aux entraîneurs qui vont contester, des mesures seront prises et des consignes seront données pour éviter ce type de dérives. Le but, ce n'est pas d'encourager la contestation. Au contraire, c'est de permettre une plus grande fluidité du jeu, de garder intacte l'émotion du football, mais de corriger une décision initiale clairement erronée qu'aurait commise l'arbitre.

Les détracteurs de l'assistance vidéo estiment que le football va perdre de sa théâtralité, de sa spontanéité ?

On ne peut pas encourager la théâtralité d'un joueur. Ça peut peut-être plaire aux spectateurs, mais le football ce n'est pas ça. Le football, c'est marquer des buts, faire de très belles actions, c'est toute cette intense émotivité qui est autour du spectacle sportif, du véritable spectacle sportif et non pas d'attitudes polluantes comme hélas trop souvent on le voit. Avec ce système, l'arbitre demeure le dernier décisionnaire, c'est lui qui dirige le match sans se préoccuper de la vidéo. Ce sont les instructions qui ont été données aux arbitres de continuer à arbitrer avec leur expertise et leur expérience. Le but est d'utiliser le moins possible l'arbitrage vidéo, mais il ne faut pas manquer cette bouée de sauvetage que peut constituer la VAR, pour éviter une iniquité. C'est une aide pour les arbitres dans la direction du jeu. Moi j'y crois, ça va être un plus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.