L'OM revient de l'enfer
Quand Olympique, qu'il soit Lyonnais ou de Marseille, rime avec polémique. Le fameux "Olympico", création journalistique pour désigner un supposé choc footballistique, a touché le fond à force de bêtise, de haine et de violence. Quelques décisions arbitrales litigieuses auront suffi à faire dégénérer ce match en parodie au terme de laquelle on retiendra seulement que l'OL ne sait pas profiter d'un avantage numérique et que l'OM a su conserver, malgré tout, des vertus de courage et d'abnégation. Par chance, la fin de la rencontre a presque fait oublier les tensions et les coups bas. Finalement, entre la folie de certains pseudos supporters et les basses manoeuvres en coulisse des dirigeants, ce sont les joueurs qui ont sauvé cette rencontre. Une leçon à méditer, peut-être.
Dans les premières minutes, Barrada donne bien l'illusion que l'OM va se montrer à la hauteur de l'événement en tentant une grosse frappe du gauche qui passe à quelques centimètres du but de Lopes (8e) mais le tour de passe-passe ne va pas tromper le Vélodrome longtemps. Bien vite les Lyonnais prennent possession du milieu de terrain face à des Phocéens qui reculent beaucoup trop. Dépassés techniquement, dépassés dans l'engagement physique, dépassés tactiquement, les hommes de Michel n'y sont clairement pas. Mais c'est un coup du sort qui va les plomber. Une passe en profondeur inspirée de Valbuena pour Lacazette, à peine effleuré par Mandanda sorti à sa rencontre et c'est le penalty ! Malgré la bronca indescriptible, malgré sa tentative ratée il y a quelques jours contre la Gantoise, Alexandre Lacazette prend ses responsabilités et ouvre le score (0-1, 25e) et met fin, par la même occasion, à une interminable série de 730 minutes sans marquer.
Valbuena, cible de toutes les rancoeurs
Le meilleur buteur de Ligue 1 la saison passée est tout près du doublé quelques instants plus tard suite à une grossière erreur d'alignement de la part de la défense de l'OM mais, cette fois, le poteau s'oppose à Lacazette (29e). Devant une telle débandade, Batshuayi tente bien de réveiller ses troupes mais Lopes, auteur d'une belle parade, empêche les Marseillais de prendre leur souffle. Et leur nerfs surtout. Vexés par la domination lyonnaise, les Olympiens craquent dans les grandes largeurs et Valbuena, qui semble cristalliser toutes les rancoeurs adverses, se fait littéralement "découper" par Alessandrini (44e). L'ex-Rennais, expulsé manu militari, n'est pas loin d'être rejoint aux vestiaires quelques secondes plus tard par Barrada, lui aussi pour une succession de fautes grossières sur Valbuena.
La pause semble avoir calmé les esprits mais l'OL qui, comme face à la Gantoise, se retrouve en supériorité numérique, perd un peu son fil directeur. Et Nkoudou, qui a remplacé Cabella à la pause, se charge de faire douter les Rhodaniens en apportant sa force de percussion et son audace. Mais ces belles intentions sont vite oubliées autour de l'heure de jeu. Valbuena, venu tirer un corner est la cible de nombreux jets de projectiles puis les esprits s'échauffent encore plus suite lorsque Mendy simule une faute dans la surface lyonnaise et se fait avertir, logiquement, par l'arbitre Ruddy Buquet. Ce qui n'est pas du goût du public marseillais qui redouble de haine et continue de balancer des bouteilles (en verre !) en direction des joueurs de Lyon. Le match est, comme le prévoit le règlement, aussitôt interrompu. Triste spectacle où le grave le dispute au pathétique.
Et le jeu repris enfin ses droits
Après plus de vingt minutes de flottement et de coups de pression diverses de la part des dirigeants sur le corps arbitral selon les intérêts de chacun, les joueurs reviennent sur la pelouse, ceux de l'OL étant encadrés par un cordon de CRS, et le jeu peut enfin reprendre. Guidé par un Lassana Diarra qui semble être le seul sur la pelouse a conservé sa lucidité, l'OM reprend sa domination sur des Rhodaniens de plus en plus tétanisés. Lopes, auteur d'un sauvetage in extremis sur Nkoudou repousse bien l'échéance mais, sur le corner qui suit, Karim Rekik se défait du marquage de Gonalons pour égaliser de la tête et faire exploser le Vélodrome (1-1, 68e). La rencontre est totalement relancée et redevient enfin ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un vrai et beau match de foot. Les occasions se succèdent de part et d'autres, les gardiens font des miracles et les deux équipes se quittent finalement sur un match nul. Au vu des événements, c'est une forme de logique.
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