L1: les syndicats de clubs dénoncent "l'ingérence" du futur maire de Bordeaux
Réclamer le départ du président des Girondins Frédéric Longuépée comme l'a fait le futur maire de Bordeaux est une "ingérence totalement inacceptable", ont dénoncé mardi les syndicats Première Ligue et UCPF, qui représentent les clubs de Ligue 1 et Ligue 2. L'écologiste Pierre Hurmic, qui prendra vendredi ses fonctions, a jugé lundi sur France 3 qu'il était "normal que le maire pèse de tout son poids politique pour aller rencontrer très rapidement l'actionnaire King Street et lui dire de doter ce club d'un nouveau président", l'actuel titulaire du poste étant en conflit avec les supporters. "Cette ingérence dans la vie de ce grand club de football est totalement inacceptable aussi bien dans le fond que dans la forme", ont répondu mardi Première Ligue et l'Union des clubs professionnels de football (UCPF).
Les deux organisations rappellent être "très attachées de tout temps et en toutes circonstances à la souveraineté des organisations sportives" et citent les règlements de la Fifa (Fédération internationale de football, ndlr) selon lesquels "toutes les fédérations membres doivent administrer leurs affaires de manière indépendante". Ce "principe fondamental" doit s'appliquer "aussi aux clubs et doit être partout honoré", ajoutent-elles dans un communiqué, insistant pour dire que le monde sportif "s'interdit de porter un quelconque jugement sur la sphère politique, encore moins d'influer sur son cours". "Que le maire puisse avoir un point de vue sur ce qui se passe au club, il va falloir qu'ils s'y habituent", leur a répondu M. Hurmic sur les réseaux sociaux.
Longuépée ne portera pas plainte
dans le cadre des "Girondins Leaks"
L'écologiste, tombeur de la droite qui régnait sur Bordeaux depuis 73 ans, avait assisté samedi à un rassemblement d'environ 2 500 supporters des Girondins devant la mairie où ils avaient "crié leur colère" contre la direction du club, dont ils exigent le départ depuis de longs mois et qu'ils jugent trop mercantile. Par ailleurs, M. Longuépée a indiqué, "après réflexion et dans un souci d'apaisement", qu'il ne porterait finalement pas plainte suite à la diffusion pendant le confinement des "Girondins Leaks", des bandes sonores mettant en cause certaines pratiques compromettantes de la direction du club. "Je souhaite montrer à tous mon ouverture au dialogue", a-t-il expliqué dans Sud Ouest.
Le conflit n'en continue pas moins avec une partie des supporteurs: mardi, les Ultramarines, principal groupe de supporters des Girondins, s'en sont pris mardi au nouveau logo dévoilé par celle-ci, appelant au boycott des produits dérivés du club. "Vous nous faites honte.... Votre 'identité graphique' à deux balles ne sera jamais celle des Girondins. La négation de la volonté du peuple continue, vous en subirez sa fureur", a tweeté leur responsable Florian Brunet. "Bien entendu nous appelons au boycott de tous les produits vendus par les Girondins arborant cette supercherie honteuse", a-t-il ajouté. Le nouveau logo, qui a conservé le blason, le scapulaire désormais blanc et gris et la date de création (1881), met davantage en avant le nom de Bordeaux car le club souhaite capitaliser sur le prestige de la ville, que celui des Girondins désormais écrit plus petit et en lettre d'or.
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