L1: Puel, le bâtisseur du renouveau niçois
Sur le terrain, c'était un besogneux, un homme au service du collectif, un joueur d'abord présent pour stabiliser l'édifice de l'équipe. Il n'a pas changé en devenant entraîneur. Avec son caractère bien trempé, son esprit de compétiteur qui transpire à chaque seconde, Claude Puel a façonné sa carrière d'entraîneur à l'image de celle de joueur. Jusque-là, le dénominateur commun de ses réussites et de ses échecs, c'est d'être à l'origine du projet, ou de ne pas l'être. A Monaco comme à Lyon, l'effectif était déjà existant, le club structuré, la dynamique déjà créée. En revanche, à Lille comme à Nice, il a pris pratiquement le club au début de l'aventure, même si dans le Nord, les deux années de Vahid Halilhodzic avaient déjà remis le LOSC sur de bons rails.
A Nice, le chantier était énorme. La valse des actionnaires et des entraîneurs, qui a duré près de vingt années, n'a jamais permis au club d'avoir une continuité dans ses résultats. La victoire en Coupe de France en 1997, la place de finaliste en Coupe de la Ligue en 2006, n'ont été que des éclairs et des rappels du passé: les 4 titres de champion de France dans les années 50, le quart de finale de la Coupe des Clubs champions contre le grand Real Madrid de Puskas, les places d'honneur dans les années 70 dans le sillage du grand Saint-Etienne.
De l'argent, un nouveau stade, et des jeunes talentueux
Prenant la succession de René Marsiglia le 24 mai 2012, Claude Puel est arrivé au moment idéal pour lui. D'abord, parce que le centre de formation niçois connaît d'excellents résultats, raflant notamment la Coupe Gambardella pour la première fois de son histoire en 2012. Ensuite, parce que le club connaît, avec Jean-Pierre Rivière, un dirigeant prêt à investir pour que le club soit pérénisé dans la durée. Enfin parce que le nouveau stade, appelé Allianz Arena et d'une capacité de 35 000 places, remplacera le vieux mais mythique stade du Ray (17 400 places) dans quelques mois. Un outil à même de changer l'image du club, tout en lui apportant de nouvelles recettes financières, indispensables pour viser haut.
Cela tombe bien, Claude Puel est un ambitieux. Ereinté par les critiques et l'image laissées par ses trois saison lyonnaises, il est en passe de rectifier le tir. Loin du jeu parfois lénifiant de l'OL, le Gym joue, tente, et réussit beaucoup. Le symbole de ces bonnes performances portent deux noms: Dario Cvitanich et Valentin Eysseric. Le premier, âgé de 28 ans, est arrivé pour seulement 400 000 euros en provenance de Boca Juniors. Avec 12 buts en championnat, son rapport qualité-prix le place devant le grand Zlatan Ibrahimovic, seul joueur à avoir marqué plus de buts (19). "Il est malin, il a des caractéristiques et une gestuelle de vrai attaquant mais il n'avait pas consciences qu'elles pouvaient être développées pour le rendre encore plus performant et lui permettre de se révéler en vrai attaquant", dit de lui son entraîneur. Quant à Valentin Eysseric, 20 ans, il est arrivé, prêté par Monaco, l'ancienne maison de Puel. Et il a rapidement convaincu tout son monde, y compris Claude Puel: "Il a cette capacité rare à créer des choses sur le terrain, il doit la cultiver et vouloir aller très haut". Et on peut aussi citer Eric Bautheac ou Neal Maupay.
En recevant dimanche l'équipe de Bordeaux, Nice a l'occasion d'écarter de sa route un autre prétendant à l'Europe. C'est une belle opportunité pour les hommes de Claude Puel de quitter le statut de surprise pour devenir le véritable trouble-fête de cette saison.
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