La crise à Evian-Thonon part en justice
Evian-Thonon a sauvé sa tête en Ligue 1 lors de la dernière journée de championnat. Tout au long de la saison passée, les tensions sont apparues, se sont renforcées entre les dirigeants, ainsi qu'entre Pascal Dupraz, l'entraîneur, et certains dirigeants. L'été ne semble pas avoir réchauffé les relations. Le 13 janvier dernier, le conseil d'administration de la société anonyme gérant le club avait commandé un audit sur la gestion du club. Les experts ont remis leur rapport et l'actuelle direction annonce vouloir engager des poursuites judiciaires concernant notamment les comptes arrêtés au 30 juin et au 31 décembre 2013.
Selon un communiqué de la direction, le rapport "laisse apparaître des fautes de gestion caractérisées ainsi qu'une immixtion dans la gestion du club telles que le conseil d'administration de la SASP ETG FC du 2 juin a décidé d'engager des procédures judiciaires afin de faire constater ces comportements et les faire sanctionner". En toile de fond, il y a toujours ce conflit entre les actionnaires majoritaires, Esfandiar Bakhtiar, hommes d'affaires irano-suisse qui détient 42% du capital, et Richard Tumbach, un industriel local propriétaire de 16%, d'une part, et Franck Riboud, PDG de Danone, partenaire principal du club à l'origine de la montée en puissance de l'ETG, et Patrick Trotignon, ancien président de la SASP d'autre part. Ce dernier, placé par Riboud, a été évincé en décembre, remplacé par Joël Lopez. Franck Riboud a retiré son partenariat à la suite de cette décision.
Et le feuilleton pourrait se poursuivre un moment. "Danone agissait comme s'il était le propriétaire du club et cela a entraîné des problèmes dans la gouvernance. Nous ne voulons plus vivre ce type d'immixtion dans la gestion du club", a déclaré Esfandiar Bakhtiar dans un entretien accordé mercredi au quotidien Le Dauphiné libéré. "Il est faux de prétendre que l'audit est vide de contenu. Il réserve des surprises que nous communiquerons prochainement", a poursuivi l'actionnaire au sujet de la gestion passée de Patrick Trotignon. "Il était président salarié du club mais également rémunéré par le groupe Danone. Au final, il était plus au service du sponsor que de l'institution ETG. Il avait plus intérêt à satisfaire les desiderata de Danone et lui donnait sa priorité au détriment au club", a expliqué M. Bakhtiar. "Franck Riboud avait demandé à Patrick Trotignon de 'virer' Pascal Dupraz. Je me suis opposé et j'ai soutenu ce dernier. Il m'en a voulu me disant que les "Parisiens" (35 actionnaires pour la plupart basés à Paris qui détiennent 35% des actions du club comme Lizarazu, Zidane, Denisot, Boghossian qui détiennent 1% chacun) me faisaient la 'gueule' pour cela", a-t-il précisé. Le 22 mai dernier, l'assemblée générale des actionnaires re fusé que Yves Bontaz, PDG d'une société locale partenaire du club mais ni dirigeant ni présent au capital, rachète ces 35% d'actions.
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