Le Graët dans l'oeil du cyclone
Le foot business passé au crible dans Cash Investigation, les principaux dirigeants du football (FFF, UEFA, FIFA) risquent de s'en souvenir. Mis en cause pour leur passivité dans l'application de leur propre règlement, ils sont devenus les complices d'un système d'esclavagisme moderne sans morale ni éthique. Le premier retour de boomerang vient d'arriver sur la tête de Noël Le Graët, patron du foot français. La première charge vient du syndicat national des agents sportifs (SNAS) qui dénonce "l'incroyable légèreté de la FFF illustrée par un président avouant que ses règlements ne s'appliquent pas à ceux qui sont bien en cour, et ce même s'ils se moquent des lois", écrit le président du syndicat, Bertrand Cauly, dans un communiqué. "Pendant ce temps, le Syndicat national des agents sportifs doit régulièrement payer de lourds frais d'avocat pour les faire simplement respecter dans ce monde où seule existe la loi du plus fort", ajoute-t-il. Et le SNAS de passer à l'attaque. "Le football ne saurait plus longtemps rester au dessus de la République et il est temps que le ministère cesse son incroyable aveuglement et mansuétude face à des instances dont le management a conduit aux désastres de la Coupe du monde 2010, à celui de l'Euro 2012 et très probablement à celui de 2014. Dans ces conditions, le SNAS, à tout le moins, exige la démission du président Le Graët", conclut-il.
Le Graët pris en défaut
Dans l'émission Cash Investigation diffusée mercredi soir, la journaliste Elise Lucet présentait notamment à Noël Le Graët le cas de Christophe Hutteau, agent notamment du joueur de Marseille et de l'équipe de France Mathieu Valbuena, qui revendique 41 joueurs sous contrat mais n'en mentionne aucun dans la fiche remise à la FFF (dans cette fiche remise à jour le 2 août, deux joueurs seulement sont recensés, Valbuena et Guy Rolland Niangbo, joueur d'Istres en Ligue 2). "C'est pas important, important, franchement; c'est obligatoire qu'ils envoient leur liste, mais s'ils le font pas, c'est pas un drame, déclare le président de la Fédération à France 2. Je défends aussi les agents qui se comportent bien, et ce monsieur se comporte très bien. Je n'ai jamais entendu parler de lui sur un incident, nulle part". Alors que de même un agent n'a plus le droit d'exercer "s'il a été l'auteur de faits ayant donné lieu à condamnation pénale pour agissements contraires à l'honneur, à la probité ou aux bonnes moeurs", selon les règlements de la Fédération, Elise Lucet a fait état d'au moins cinq agents exerçant toujour malgré leurs condamnations. Parmi eux, Pierre Frelot, "un type bien, un agent de grande qualité, sa peine a été faite, il a le droit de travailler", selon Noël Le Graët. "Il y en a un ou deux qui ne devraient pas être là, c'est possible", concède le président de la FFF: "Je vais regarder de près leurs condamnations, nos commissions vont se réunir et regarder s'ils doivent toujours exercer. Les règles de la Fédération sont respectées dans la quasi-totalité". Deux poids - deux mesures, une drôle de façon d'appliquer ses propres textes. Le football va vraiment mal.
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