Le PSG avec ou sans Neymar, ça change quoi ?
367. C’est le nombre de jours que Neymar a officiellement passé avec le statut de "joueur indisponible" depuis son arrivée au Paris Saint-Germain en 2017. Entre blessures, suspensions et phases de repos, l’attaquant du club de la capitale a manqué plus d’un an de compétition (soit 66 matches) sur les deux saisons et demie écoulées. Des absences souvent très longues et remarquées.
Blessé aux ischio-jambiers depuis le 14 octobre, l’ancien joueur du Barça devrait retrouver les terrains de Ligue 1 vendredi, face au LOSC de Christophe Galiter. Il aura donc manqué 6 matches depuis sa dernière apparition face à Angers (4-0), lors de la 9e journée. Une convalescence qui vient s’ajouter à la très longue liste d’absences de la star parisienne, qui avait déjà manqué 16 matches à la fin de sa première saison et 18 matches l’an dernier en raison d’une blessure au pied. Mais pour quel rendement ?
Neymar indispensable ?
"Neymar nous apporte de la qualité et des choses décisives. Quand il joue pour nous, nous sommes dangereux. C’est nécessaire si nous voulons continuer à gagner", a affirmé Thomas Tuchel en conférence de presse ce jeudi, après avoir annoncé le retour de son protégé. Oui mais voilà, aussi admiratif qu’il puisse l’être en évoquant son joueur, l’entraîneur allemand a dû s’adapter à la situation, et a appris à composer sans Neymar. En l’absence de l’ancien de Santos, Tuchel a pu compter sur l’efficacité de Mauro Icardi, auteur de 10 buts en 9 matches, et l’altruisme d’un Angel Di Maria revenu au meilleur de sa forme.
Si le Paris Saint-Germain a quasiment autant gagné avec Neymar que sans lui depuis le début de saison (84% de victoires quand il n’est pas sur le terrain contre 80% en sa présence), le Brésilien a su montrer qu’il était indispensable à son équipe lors des 5 matches qu’il a disputés. C’est bien simple, Neymar a offert neuf points au champion de France lors de ses trois premières sorties de la saison.
Unique buteur face à Strasbourg, Lyon et Bordeaux, le N.10 a porté l’attaque parisienne en faisant à chaque fois des entrées décisives. "L’avantage, c’est que Neymar peut aussi jouer en n°9, comme à Bordeaux, avec Pablo (Sarabia) et Angel (Di Maria) à côté", a souligné Thomas Tuchel. "On a joué le dernier match contre Brest en 4-3-3 donc Ney jouera à gauche ou en 9", a-t-il conclu en évoquant le match de vendredi contre Lille.
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Mais statistiquement, comment se porte le PSG avec ou sans sa star ? Le bilan est contrasté. Si le joueur de 27 ans a disputé trop peu de matches depuis le début de saison pour que les chiffres soient révélateurs d’une certaine dépendance, ses longues absences lors des saisons précédentes permettent d’y voir un peu plus clair. Sur l'ensemble de la saison dernière, l’ancien Blaugrana a disputé la moitié des matches du club de la capitale . Avec ou sans lui, rien n’a changé. Le PSG a remporté 70% de ses matches quand Neymar était sur la pelouse. Un pourcentage à peine plus élevé si l’on tient compte des matches qu’il n’a pas joués en 2018-2019 (74%).
Quel rendement en son absence ?
En sachant que « Ney » n’était pas présent lors de l’élimination en C1 face à Manchester United, et qu’il a également manqué des matches importants face à Lyon (défaite 2-1) et Lille (défaite 5-1), la question de son rendement se pose. Certes, ces revers n’ont pas empêché Paris de finir la saison avec un nouveau titre de champion de France, mais il a toujours manqué l’étincelle qui devait faire briller le club sur la scène européenne. Sans Neymar, le PSG de Thomas Tuchel a toujours su faire le strict minimum, jamais se transcender.
C’est encore plus vrai si l’on remonte à la première saison du Brésilien en France. Malgré une absence interminable à partir de février, l’équipe dirigée à l’époque par Unai Emery avait révélé des faiblesses évidentes quand sa recrue star n’était pas sur le terrain. Au total, le PSG version 2017-2018 a décroché seulement 65% de victoires sans Neymar, contre 86% avec lui. C’est dire l’impact du joueur le plus cher de l’histoire sur une saison pourtant à moitié tronquée.
L'éternel joker
Physiquement fragile, régulièrement critiqué pour son caractère et attaqué de toutes parts sur l’extra-sportif, Neymar n’a pas eu statistiquement le retour sur investissement escompté. Avec 66 matches manqués, dire le contraire semble difficile. Malgré cela, le Brésilien a toujours su profiter de ses absences pour revenir au meilleur niveau. Son indisponibilité est devenue si habituelle qu’on pourrait presque présenter Neymar comme la recrue permanente de Paris depuis deux ans et demi, le joker éternel en quelques sortes. Sans lui, le PSG a toujours su s’en tirer mais n’a jamais vraiment brillé. La victoire face au Real Madrid (3-0) en septembre est une rare exception. De retour face à Lille ce vendredi, il aura à coeur de montrer de nouveau son importance au sein de l'équipe parisienne.
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