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Le PSG n'est pas encore prophète au Qatar

En quelques semaines, le Paris SG est sorti d'un relatif anonymat pour susciter au Qatar un engouement mesuré, en attendant une passion qui ne demande qu'à s'enflammer, à condition de participer durablement aux campagnes de Ligue des champions.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Impossible aujourd'hui, dans les pourtant pléthoriques centres commerciaux de Doha, de trouver un maillot rouge et bleu au nom de Pastore. Ici, seuls Arsenal, Manchester United et bien sur le Barça, désormais parrainé par la Qatar Foundation, affichent leurs couleurs entre celles d'Al Saad, nouveau champion d'Asie, et Lekhwiya, tenant du titre national, deux clubs phares de la capitale qatarie. Au rythme où vont les choses dans le petit monde du textile sportif, les premiers maillots ne devraient arriver qu'à l'été prochain, pour la saison suivante. De passage à Doha, Sébastien Wazels, responsable des projets internationaux du Paris SG, va tenter de bricoler pour réparer cette incongruité: "On va demander à Nike d'en envoyer quelques-uns mais le vrai merchandising ne débutera que la saison prochaine."

"Bienvenu à la maison"

Quoi qu'il arrive, le PSG sera présent dans les rayons des magasins de sport mais son succès est conditionné à sa participation d'abord, puis à son parcours ensuite et enfin à sa pérennité en C1, garantie d'une visibilité télévisuelle universelle. Aujourd'hui pourtant, le club est déjà devenu incontournable sur les écrans. Ali Benarbia, consultant pour Al Jazeera, reconnaît que les soirées PSG ont un goût particulier. "On prend l'antenne une heure avant, au lieu de trente minutes habituellement. Et on finit bien après une heure du matin", explique l'ancien Parisien (1999-2001). Anticipant sur la qualification en C1, les Qataris ont adopté Paris. "Il n'y a pas de doute, dans l'esprit des gens c'est un club qatari", poursuit Benarbia, installé à Doha depuis près de dix ans et consultant pour la fédération nationale. "Les gens deviennent peu à peu supporteurs. Avant, ils connaissaient un peu. L'an prochain, si le Paris SG est en ligue des champions, ce sera la folie. Ils vont se dire +Il y a un club du Qatar en C1+". A Doha, lors un salon consacré au sport, Sébastien Wazels a ainsi été accueilli par des "Bienvenu à la maison!", de la part de coaches, officiels ou visiteurs venus récolter les stylos et brochures. Même le personnel de son hôtel l'a accueilli en compatriote.

Pas encore de Qatari sur la pelouse du Parc

Très présents au Moyen-Orient, les clubs phares de l'Europe vont devoir faire de la place à leur homologue français qui pourrait devenir le premier à ouvrir à Doha un camp de vacances spécialisé dans les stages de football, comme Arsenal, MU ou le Barça en ont à Dubaï. En revanche, les échanges à haut niveau ne sont pas (encore) à l'ordre du jour. Certes, des équipes de jeunes du Paris SG vont se rendre plus fréquemment à Aspire, l'Académie des sports qatarie destinée à former les champions de demain, comme ce fut encore le cas en octobre dernier. Mais aucun joueur local ne devrait venir renforcer l'équipe parisienne avant un moment. "Aujourd'hui, il n'y a pas un joueur qatari qui pourrait être une valeur ajoutée pour un club étranger", croit Djamel Belmadi, ancien parisien devenu entraîneur du club champion de Lekhwiya, propriété du prince héritier Tamim bin Hamad Al-Thani, également patron du Paris SG via la société QSI. "Et si un tel joueur existait, les Qataris feraient tout pour le garder. On peut au mieux imaginer, extrapole Belmadi, un local avec de grandes qualités, que l'on pourrait envoyer une saison au Paris SG pour qu'il prenne de l'expérience avant de rentrer la transmettre. Mais ce n'est pas demain la veille". Il y aura bien des maillots du Paris SG à Doha avant qu'un Qatari ne foule à Paris la pelouse du Parc des Princes.

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