Le ton monte entre l'OGCN et la LFP autour du cas Ben Arfa
Après avoir renvoyé la balle à la Fifa pour trancher sur l'imbroglio juridique du dossier (savoir si Ben Arfa, recruté par Nice, a joué déjà officiellement auparavant pour deux clubs cette saison, limite à ne pas dépasser), Soulier avait ironisé sur l'absence d'"HBA" à l'audience de la LFP mardi matin, "sans doute parce qu'il n'y avait pas de caméras". Soulier avait par ailleurs estimé que Ben Arfa avait "les moyens de subvenir à ses besoins pendant cette période de chômage". "Si la réponse de la Fifa est négative, il n'a plus qu'à attendre quelques mois. Et très franchement, il a un contrat. Je voudrais que tous les chômeurs français aient un contrat en poche", avait ajouté le responsable juridique de la Ligue, avant de faire une comparaison sur sa génération contrainte de faire la guerre d'Algérie.
"J'ai été interloqué et choqué par ces propos", a confié Puel. "Alors qu'en tant que président de la commission juridique appelée à traiter ce dossier, il est tenu à un devoir de réserve et de retenue, il a eu des déclarations s'apparentant à un règlement de compte personnel", a encore dénoncé l'entraîneur. Le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, s'est montré tout aussi abasourdi par cette sortie médiatique "particulièrement déplacée et hors sujet". "Les dés étaient pipés dès le début, ça confirme ce que l'on pensait. Je ne m'explique pas de tels propos", a protesté le dirigeant niçois. "Je ne vais pas aller jusqu'à parler d'un délit de sale gueule, ni faire le Calimero. La commission juridique n'a pas à juger Hatem Ben Arfa sur son compte bancaire, sur sa vie ou son passé", a insisté Rivère.
Un nouveau document de la Fédération anglaise ?
Président du syndicat international des footballeurs professionnels (FIFPro), Philippe Piat a participé au mécontentement niçois: "Faut-il lire entre les lignes et croire qu'André Soulier ait parlé en tant que supporter déclaré de l'OL - un des anciens clubs d'Hatem Ben Arfa -, oubliant au passage le devoir de réserve et de retenue qui sied à sa fonction, pour se lancer dans ce qui s'apparente fortement à un règlement de compte personnel?", a-t-il écrit dans un communiqué. Il juge les propos "choquants et malvenus", et rappelle: "C'est le droit, et le droit seul, qui dira si Hatem peut ou ne peut pas jouer pour les Aiglons, cette saison. C'est à la Fifa, désormais, de se prononcer", conclut Piat.
Après avoir signalé que des "clubs étrangers étaient déjà en attente pour récupérer éventuellement le joueur", le patron de l'OGCN s'est cependant déclaré "optimiste, car dans (son) bon droit", pour la qualification de Ben Arfa, désormais en attente d'une décision et non plus d'un avis consultatif de la Fifa. Un nouveau courrier moins ambigu de la Fédération anglaise (FA) est également attendu, selon Nice, pour clarifier la question du match joué en août 2014 avec les moins de 21 ans de Newcastle par le milieu offensif international. Cette rencontre considérée comme officielle par la Fifa dans son premier avis, ne l'est pas au yeux de la FA. Comme il a joué ensuite avec Hull (où l'avait prêté Newcastle), le coeur de l'imbroglio juridique est là, car un joueur ne peut évoluer au maximum que pour deux formations dans une saison, selon les règlements de la Fifa.
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