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Les cadors à l’heure du dégraissage

A l’instar de l’OM, les grosses écuries de L1 ne se pressent pas devant la porte du marché des transferts. Le président bordelais, Jean-Louis Triaud, a été très clair : « On n’a pas d’argent ». Contraintes économiques obligent, les clubs pensent d’abord à alléger leur effectif avant de se tourner vers le recrutement. Seuls quelques joueurs ont trouvé à ce jour preneur. Il faudra attendre le mois d’août pour espérer voir les « gros coups » de l'été.
Article rédigé par franceinfo
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A la tête du footing, Cris emmène un groupe lyonnais dont Jimmy Briand est la seule nouvelle tête. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

 uj Depuis une semaine, les pensionnaires de la Ligue 1 ont rechaussé lescrampons. Et ils transpirent sous la chaleur estivale, histoire d’être affûtéspour l’ouverture du championnat, le 07 août. Pourtant, les ténors de la L1 sont en surpoids. Ensurcharge d’effectif. En filigrane de ce trop de joueurs, les finances desclubs sont elles, en baisse. Un déséquilibre présent depuis des années qui n’estpas prêt de se résoudre, à en croire les paroles de Jean-Louis Triaud,président de Bordeaux, interrogé sur les éventuelles transactions girondines :« On n’a pas d’argent. On ne peut pas nous demander d'investir des mille et des cents.J'entends à droite et à gauche que l'on serait intéressé par Loïc Rémy ouAndré-Pierre Gignac. Mais si leur prix, c'est quinze millions, je crois qu'onn'est pas au fait de la réalité du marché ». Car si les clubs restent frileux au niveau des achats, ils n’hésitentpas à charger leur liste de joueurs indésirables afin de faire des économies.Mais même en cette période de soldes, le prix des joueurs n’est pas bradé. Vendre,certes. Mais pas à n’importe quel prix.

Ainsi, le Paris-Saint-Germain a déboursé tout de même 3,5millions d’euros pour s’attacher les services de Mathieu Bodmer, un joueur quin’a disputé que 14 petits matches l’an passé et qui est en baisse de régimedepuis quelques saisons… Et les dirigeantsparisiens vont encore mettre la main à la poche pour tenter de ramener leBrésilien Nenê. Le club de la capitale a en effet formulé une offre de cinqmillions d’euros (plus des bonus) à leurs homologues monégasques, qui n’enattendent pas moins de six millions. Alors pour ne pas trop « taper dansla caisse », le PSG a décidé, comme un grand nombre de clubs, de faire le grandnettoyage. Ludovic Giuly en est le premier à avoir subi les conséquences. A 33ans, le milieu de terrain ne faisait plus partie des plans d’Antoine Kombouaré,entraîneur du Paris-Saint-Germain. Le club a alors gentiment remercié « Ludo »,lui qui ces deux dernières années fournissait des prestations plutôt moroses. Dansla catégorie des délaissés, comptez également Jérôme Rothen, de retour d’un prêten Turquie et le jeune Younousse Sankharé. Les deux joueurs ont tout intérêt àtrouver un nouvel employeur, au risque de jouer une saison complète avec laréserve professionnelle.

Comme la plupart des autres formations, la restriction estaussi le mot d’ordre chez les rivaux des Parisiens. Après avoir recruté l’EspagnolCésar Azpilicueta (20 ans), Marseille espère récupérer un bon milieu de terrainet un attaquant d’envergure. Mais pas avant d’avoir transféré un joueur à « grossalaire ». Annoncé sur le départ, Brandao pourrait quitter la Canebière. Toutcomme Benoît Cheyrou, jugé trop défensif par Didier Deschamps. Les cas d’HatemBen Arfa (280 000 euros par mois) et Mamadou Niang (320 000 euros parmois) sont plus complexes. L’OM ne libérera ses deux attaquants qu’à conditionde recevoir une proposition alléchante. Même si le départ de Morientes a permisd’émarger le budget (l’ancien joueur du Real Madrid percevait près d’un milliond’euros en quatre mois), le club phocéen, qui s’intéresserait de près à Raul Meireleset le Hollandais Klaas-Jan Huntelaar, n’a pas encore réuni le budget nécessairepour entamer des démarches concrètes auprès du FC Porto et du Milan AC. Ledépart de Taïwo vers l’Atlético Madrid devrait donc se faire dans les prochainsjours. Reste que l’on se demande pourquoi l’Olympique de Marseille a déboursé lacoquette somme de 9,5 millions d’euros pour enrôler le latéral droit « Azpi ».Accorder une augmentation de salaire à Laurent Bonnart lui aurait sans douteété moins coûteux. D’autant plus que le joueur a toujours honoré sa place detitulaire.

Lyon veut Gourcuff

Habitué des « gros coups » de l’été, les Lyonnais ontdans le collimateur Yoann Gourcuff, qui se verrait bien évoluer aux côtés deJérémy Toulalan et Hugo Lloris, ses partenaires en équipe de France. Sauf quelà encore, le transfert pourrait rester au stade de l’utopie pour lesOlympiens. Car Jean-Louis Triaud n’est pas du genre à faire des ristournes. Lemessage adressé par Nicolas De Tavernost, l'actionnaire du club, aprèsl'intérêt supposé des septuples champions de France pour le meneur de jeuinternational, confirme la position du président girondin. « Chaque été, ils (lesdirigeants lyonnais) nous font le même coup pour mettre un peu de bazar. Maisnous avons l'habitude. Les ficelles sont tellement grosses qu'on dirait descâbles », a lâché De Taversnot. « Si Lyon est intéressé, il saitcomment faire (payer laclause de 26,5 millions). Il n'est pas dans notreintention de le céder. Ce n'est pas la période des soldes».

Effectifs incomplets en raison de la Coupe du monde, les clubs nelâcheront pas de leste et resteront durs en affaires. Devant tant de fermeté,le marché des transferts restera sans doute éteint encore quelques semaines. Carcela est devenu aujourd’hui une vérité, presque un adage : « en été,budget vissé ». Il faudra attendre alors le mois d’août et sestraditionnels lots de « bonnes affaires » pour voir, peut-être, lemercato s’agiter.

Par Rayan Ouamara

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