Les cadors à lheure du dégraissage
uj Depuis une semaine, les pensionnaires de la Ligue 1 ont rechaussé lescrampons. Et ils transpirent sous la chaleur estivale, histoire dêtre affûtéspour louverture du championnat, le 07 août. Pourtant, les ténors de la L1 sont en surpoids. Ensurcharge deffectif. En filigrane de ce trop de joueurs, les finances desclubs sont elles, en baisse. Un déséquilibre présent depuis des années qui nestpas prêt de se résoudre, à en croire les paroles de Jean-Louis Triaud,président de Bordeaux, interrogé sur les éventuelles transactions girondines :« On na pas dargent. On ne peut pas nous demander d'investir des mille et des cents.J'entends à droite et à gauche que l'on serait intéressé par Loïc Rémy ouAndré-Pierre Gignac. Mais si leur prix, c'est quinze millions, je crois qu'onn'est pas au fait de la réalité du marché ». Car si les clubs restent frileux au niveau des achats, ils nhésitentpas à charger leur liste de joueurs indésirables afin de faire des économies.Mais même en cette période de soldes, le prix des joueurs nest pas bradé. Vendre,certes. Mais pas à nimporte quel prix.
Ainsi, le Paris-Saint-Germain a déboursé tout de même 3,5millions deuros pour sattacher les services de Mathieu Bodmer, un joueur quina disputé que 14 petits matches lan passé et qui est en baisse de régimedepuis quelques saisons Et les dirigeantsparisiens vont encore mettre la main à la poche pour tenter de ramener leBrésilien Nenê. Le club de la capitale a en effet formulé une offre de cinqmillions deuros (plus des bonus) à leurs homologues monégasques, qui nenattendent pas moins de six millions. Alors pour ne pas trop « taper dansla caisse », le PSG a décidé, comme un grand nombre de clubs, de faire le grandnettoyage. Ludovic Giuly en est le premier à avoir subi les conséquences. A 33ans, le milieu de terrain ne faisait plus partie des plans dAntoine Kombouaré,entraîneur du Paris-Saint-Germain. Le club a alors gentiment remercié « Ludo »,lui qui ces deux dernières années fournissait des prestations plutôt moroses. Dansla catégorie des délaissés, comptez également Jérôme Rothen, de retour dun prêten Turquie et le jeune Younousse Sankharé. Les deux joueurs ont tout intérêt àtrouver un nouvel employeur, au risque de jouer une saison complète avec laréserve professionnelle.
Comme la plupart des autres formations, la restriction estaussi le mot dordre chez les rivaux des Parisiens. Après avoir recruté lEspagnolCésar Azpilicueta (20 ans), Marseille espère récupérer un bon milieu de terrainet un attaquant denvergure. Mais pas avant davoir transféré un joueur à « grossalaire ». Annoncé sur le départ, Brandao pourrait quitter la Canebière. Toutcomme Benoît Cheyrou, jugé trop défensif par Didier Deschamps. Les cas dHatemBen Arfa (280 000 euros par mois) et Mamadou Niang (320 000 euros parmois) sont plus complexes. LOM ne libérera ses deux attaquants quà conditionde recevoir une proposition alléchante. Même si le départ de Morientes a permisdémarger le budget (lancien joueur du Real Madrid percevait près dun milliondeuros en quatre mois), le club phocéen, qui sintéresserait de près à Raul Meireleset le Hollandais Klaas-Jan Huntelaar, na pas encore réuni le budget nécessairepour entamer des démarches concrètes auprès du FC Porto et du Milan AC. Ledépart de Taïwo vers lAtlético Madrid devrait donc se faire dans les prochainsjours. Reste que lon se demande pourquoi lOlympique de Marseille a déboursé lacoquette somme de 9,5 millions deuros pour enrôler le latéral droit « Azpi ».Accorder une augmentation de salaire à Laurent Bonnart lui aurait sans douteété moins coûteux. Dautant plus que le joueur a toujours honoré sa place detitulaire.
Lyon veut Gourcuff
Habitué des « gros coups » de lété, les Lyonnais ontdans le collimateur Yoann Gourcuff, qui se verrait bien évoluer aux côtés deJérémy Toulalan et Hugo Lloris, ses partenaires en équipe de France. Sauf quelà encore, le transfert pourrait rester au stade de lutopie pour lesOlympiens. Car Jean-Louis Triaud nest pas du genre à faire des ristournes. Lemessage adressé par Nicolas De Tavernost, l'actionnaire du club, aprèsl'intérêt supposé des septuples champions de France pour le meneur de jeuinternational, confirme la position du président girondin. « Chaque été, ils (lesdirigeants lyonnais) nous font le même coup pour mettre un peu de bazar. Maisnous avons l'habitude. Les ficelles sont tellement grosses qu'on dirait descâbles », a lâché De Taversnot. « Si Lyon est intéressé, il saitcomment faire (payer laclause de 26,5 millions). Il n'est pas dans notreintention de le céder. Ce n'est pas la période des soldes».
Effectifs incomplets en raison de la Coupe du monde, les clubs nelâcheront pas de leste et resteront durs en affaires. Devant tant de fermeté,le marché des transferts restera sans doute éteint encore quelques semaines. Carcela est devenu aujourdhui une vérité, presque un adage : « en été,budget vissé ». Il faudra attendre alors le mois daoût et sestraditionnels lots de « bonnes affaires » pour voir, peut-être, lemercato sagiter.
Par Rayan Ouamara
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.