Ligue 1 - 11e journée : Lyon, ou la difficile mue vers l’âge adulte
Dans une critique musicale, les médias parlent souvent d’un deuxième album comme celui "de la confirmation" pour un groupe ou un artiste tout juste révélé au grand public. Voire, en poussant le poncif à l’extrême, comme celui "de la maturité". Voilà ce qui était attendu de l’Olympique lyonnais : un nouvel opus dans la lignée du précédent, en réussissant sa mue vers l’âge adulte après avoir été escorté durant des mois d’un enthousiasme et d’une insouciance quasi enfantins qui le rendaient attachant. Et surtout performant, puisque le club rhodanien a poussé le PSG dans ses derniers retranchements la saison passée pour le titiller jusqu’au bout, ou presque, dans la course au titre. Alors même que ses dirigeants, Jean-Michel Aulas en tête, parlaient volontiers de saison de transition. La surprise n’en était que plus réjouissante, après des années de vaches maigres qui avaient fini par faire douter de la capacité du club à redevenir une place forte.
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Sauf que l’été est passé par là, et avec lui les envies d’ailleurs d’Alexandre Lacazette, les revalorisations salariales ayant fait passer de purs produits du centre de formation à un statut de cadres ou encore la blessure de Nabil Fekir. Il est fini le temps béni des colonies de vacances, il est temps d’assumer ses nouvelles responsabilités, rendues encore plus importantes par la perspective d’investir un nouveau stade en janvier prochain. Si, comme l’a souligne Jean-Michel Aulas dans les colonnes de L’Equipe ce jeudi, l’OL n’est encore "éliminé de rien", il n’est brillant nulle part. Moyen en championnat, où il occupe une 6e place loin d’être en conformité avec ses ambitions et les investissements consentis sur le marché des transferts à l’intersaison (40 millions d’euros dépensés en recrutements). Carrément médiocre en Ligue des champions, où le seul point pris en trois matches ne maintient qu’un très mince espoir de qualification pour les 8es de finale.
Les Lyonnais baissent la tête à chaque obstacle plutôt que de la relever
Lyon apparait trop naïf pour rivaliser sur la scène européenne et trop tendre pour imposer sa supériorité sur les terrains de France. Quand l’OL avait l’impression que tout lui réussirait la saison passée, il a le sentiment qu’il faut désormais en faire trois fois plus pour deux fois moins de résultats. Frustrant, forcément. Mais il n’est pas seulement question de chance, de hasard ou des deux. Dès que la pente s’élève, que les événements ne tournent pas tous dans le bon sens, que le vent souffle moins fort dans le dos, les partenaires de Maxime Gonalons semblent incapables d’inverser la tendance. Orphelins d’un Fekir qui était le détonateur de quasiment tout il y a encore quelques semaines, ils baissent la tête à chaque obstacle plutôt que de la relever, ne sachant pas de qui viendra l’étincelle dans un groupe où le doute s’est immiscé, chez Lacazette ou d’autres. D’autant que les nouveaux venus n’ont pas encore trouvé leur place dans le groupe.
Il est de la charge d’Hubert Fournier de rendre à l’OL ce qui appartient à l’OL et la confiance à des joueurs en panne d’inspiration. Parce que la clé d’un retour au top réside certainement là, plus que dans la recherche du système tactique idéal, que n’a toujours pas le staff technique malgré des essais récurrents dans ce domaine. Avec la venue de Toulouse vendredi, qui précédera un déplacement à Troyes puis les réceptions du Zenit et de Saint-Etienne, les Lyonnais entament une série de rencontres doit leur permettre de lancer enfin leur saison. Des résultats positifs repousseraient définitivement l’idée d’une crise qui pointerait le bout de son nez dans le cas contraire. En pleine quête d’identité, Lyon est finalement à un stade que tout le monde traverse entre l’enfance et l’âge adulte. C’est l’adolescence, une période où il est encore temps de rêver en grand et d’écrire son avenir. L’OL doit la mettre à profit, pour ne pas que les promesses restent sans lendemain.
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