Ligue 1 (32e journée) : Crucifié à la dernière seconde, Saint-Etienne concède le nul contre Paris (1-1)
Cela faisait presque 10 ans que Saint-Etienne n’avait pas battu le Paris Saint-Germain sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. 6 ans et demi qu’ils ne les avaient pas battu tout court. Les Verts ont cru vaincre la série noire. Pendant 93 minutes. Dominateurs dès l’entame de match, les Verts ont confirmé leur très bon passage du moment. Invaincus en Ligue 1 depuis 9 rencontres (5 victoires, 4 nuls) avant le coup d’envoi, les hommes de Jean-Louis Gasset ont failli poursuivre leur incroyable série grâce à une première mi-temps grandiose agrémentée d'un but de Rémy Cabella (17e) puis un tout aussi bon Stéphane Ruffier lors des 45 dernières minutes.
Mais ce PSG-là n'abdique pas. Même malmené et réduit à 10 avant la pause suite à l'expulsion de Kimpembe (42e), les joueurs d'Unai Emery ont su puiser dans leurs réserves pour pousser jusqu'au bout du bout. Jusqu'à l'égalisation à la 93e d'un but contre son camp de Debuchy (90+3) sur un centre de Meunier amené par une perte de balle de Tannane.
Cabella confirme sa grande forme
L’homme fort de Saint-Etienne a encore frappé. Incisif dans ses duels, poussé par la grosse ambiance de Geoffroy-Guichard, Rémy Cabella n’a eu besoin que de 17 minutes pour trouver le chemin des filets de la cage d’Alphonse Aréola. Sur un centre de Mathieu Debuchy mal repoussé par Thomas Meunier, l’attaquant de l’ASSE n’a eu qu’à placer son plat du pied droit à bout portant.
Cabella aurait pu alourdir le score dix minutes plus tard s’il n’avait pas loupé un pénalty provoqué par Romain Hamouma sur une faute de Presnel Kimpembe (29e). Mais, son ballon, frappé à ras de terre à droite, n’avait pas la force nécessaire pour tromper Aréola une seconde fois.
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Les statistiques parlent pour lui : Rémy Cabella est impliqué dans 9 buts lors de ses 10 derniers matches de Ligue 1 (6 réalisations, 3 passes décisives). Soit autant que lors de ses 31 rencontres précédentes.
Un PSG méconnaissable...
Le Paris Saint-Germain a rarement pris l’eau comme il l'a fait ce soir sur la pelouse du chaudron de Saint-Etienne. Bousculés par l’envie des locaux et incapables de casser les lignes vertes malgré toute la bonne volonté de Kylian Mbappé, les Parisiens ont livré une première mi-temps catastrophique. Tant sur le plan défensif qu’offensif : 1 seul tir tenté dans les 45 premières minutes contre 6 cartons récoltés, dont une expulsion pour Presnel Kimpembe pour un deuxième jaune (42e).
... Mais qui ne lâche rien
Revenus des vestiaires avec de bien meilleures intentions, les coéquipiers d'Edinson Cavani, auteur d'un raté invraisemblable seul face au but vide de Stéphane Ruffier (76e) ont eu la lucidité de ne jamais abdiquer, malgré leur titre de champion de France déjà en poche. Une minute plus tard, ce fut au tour de Kylian Mbappé de buter face au gardien stéphanois sur une frappe croisée à ras de terre de l'intérieur de la surface. Puis, avec une parade réflexe, Ruffier repoussait une nouvelle tentative de Cavani à bout portant (91e). Impérial, Ruffier. Jusqu'à l'égalisation à la 93e d'un contre son camp malheureux de Debuchy (93e) suite à une perte de balle de Tannane. Le chaudron passait illico du rire aux larmes.
Saint-Etienne en quête de l'Europe
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Après une première moitié de saison catastrophique (5 victoires lors des 19 premiers matches), les Verts sont désormais sur une pente on ne peut plus ascendante. Les doutes balayés, l’humiliation du match aller au Parc des Princes également (3-0), voilà Saint-Etienne qui se prend à rêver d’Europe. Et pour cause : avec 20 points engrangés lors des 10 dernières journées, les coéquipiers de Stéphane Ruffier se sont hissés à trois petits points de Rennes (5e) avant le déplacement des Bretons à Nice, dimanche. En 2018, seuls Marseille (24), Monaco (26) et Paris (33) ont pris plus de points qu’eux. Tout est encore possible avec six matches restants à jouer. Prochaine étape à Strasbourg, samedi prochain.
Réactions :
Unaï Emery (entraîneur de Paris Saint-Germain) : "Il y a eu deux périodes très différentes. La première a été la pire de la saison. L'adversaire avait des joueurs de qualité et cela nous a demandé beaucoup de travail. Nous avons concédé l'ouverture du score et Saint-Etienne aurait même mérité de mener plus largement. Nous avons montré que nous pouvions changer les choses en étant mieux coordonnés et plus impliqués. Nous avons cherché à mieux fermer les espaces à nos adversaires. En seconde période, nous avons été différents. Nous avons eu des occasions et le but est arrivé dans la dernière minute. Je suis content de la réaction de mon équipe. L'égalisation est peut-être injuste mais sur la seconde période, pour le travail fourni, nous méritons ce point du résultat nul".
Jean-Louis Gasset (entraîneur de Saint-Etienne) : "La fierté est le sentiment qui domine. Nous avons livré un grand match. Le scénario est terrible pour nous, de marquer contre notre camp dans la dernière minute. Mais quand on ne met pas le deuxième but contre de tels adversaires, on reste en danger contre ces grands joueurs. Le vestiaire était abattu car les joueurs avaient rêvé de tomber le futur champion. Nous avons fait le match exactement comme il le fallait. Nous avons eu de la réussite sur le dernier arrêt de Ruffier mais c'est comme ça. Nous avons joué notre jeu même si en face c'était le PSG, mais en serrant bien les lignes car il est dur de rivaliser avec ces joueurs très forts techniquement. 1-0 à la mi-temps, c'était le minimum avec des faits de jeu pour nous comme le penalty et l'exclusion. Normalement, nous aurions dû gagner. Il ne faut pas en vouloir à Tannane qui a perdu le ballon sur l'égalisation. Cela arrive mais il y a la frustration de ne pas avoir réalisé un exploit plus grand. Un point c'était déjà bien contre Paris et la dynamique est maintenue. Cela fait dix matches que nous ne perdons pas".
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