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Ligue 1 : à Lyon, l'avènement du "Kral" lillois Burak Yilmaz

Auteur d’un doublé et d’une passe décisive, l’attaquant turc du LOSC a renversé à lui seul l’Olympique Lyonnais.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Un coup franc venu d’ailleurs, une passe décisive pour Jonathan David puis un petit piqué pour donner un avantage définitif aux siens : à Lyon, dimanche 25 avril, Burak Yilmaz a livré un match référence. Surtout, l’attaquant turc a renversé à lui seul la situation face à l’Olympique lyonnais (3-2), et permis au LOSC de conserver sa courte avance en tête de la Ligue 1, un point devant le PSG, à quatre journées de la fin. Pour les Lillois, tous les rêves sont possibles. Et ce, en grande partie grâce à Yilmaz.

Yilmaz casse la Burak

On joue les tout derniers instants d’une première période dominée par l’OL, Jonathan Ikoné obtient un bon coup franc à 25 m du but lyonnais. Burak Yilmaz prend ses responsabilités. A 35 ans, le capitaine de la Turquie, héros chez lui, en a vu d’autres. Passé par les quatre grands clubs turcs (Besiktas, Galatasaray, Fenerbahce, Trabzonspor), le "Kral" (le roi) sait composer avec la pression. Alors il s’élance et expédie un missile dans la lucarne lyonnaise. Lille revient à 2-1 juste avant la pause. Le tournant du match, et peut-être de la saison.
 

Car au retour des vestiaires, les Dogues sont métamorphosés, dans le sillage de Burak. A ce coup franc splendide, Yilmaz ajoute une offrande à Jonathan David pour le but de l’égalisation (2-2, 60e). Lille revient de loin. Mais cela ne suffit pas à Yilmaz. Alors, à cinq minutes du terme, le Turc profite d’une déviation de son compatriote Yazici pour se présenter seul face à Lopes et l’ajuster d’un petit piqué délicieux (2-3, 85e). Mené 2-0, le LOSC vient de renverser la situation grâce à son nouveau géant, arrivé de Turquie, auteur de ses onzième et douzième buts de la saison, et de sa cinquième passe décisive.

"Je ne suis pas surpris par les performances récentes de Burak Yilmaz. Dès son arrivée au LOSC, je savais qu'il marquerait beaucoup de buts", expliquait récemment Zeki Celik en conférence de presse, "Je suis en France depuis trois saisons et je peux vous dire que Burak Yilmaz s'est très rapidement adapté au football pratiqué en Ligue 1, c'est la marque des grands joueurs. C'est un joueur exceptionnel et ils nous apporte énormément". Enormément, et un peut-être un titre de champion de France. Car s'il a marqué pour la première fois de la saison dans un choc frontal entre cadors, Yilmaz porte le LOSC depuis le début de la saison.

Meilleur buteur inattendu

En 23 matches, il a marqué douze fois, dont des buts capitaux dans des rencontres mal embarquées, comme contre Montpellier (3-2), Nîmes (1-0) ou plus récemment Metz (2-0), match après lequel Christophe Galtier ne tarissait pas d’éloges : "Il a donné une belle leçon de détermination à nos jeunes attaquants !". Un compliment qui pourrait résumer à lui seul la saison du joueur de 35 ans, arrivé libre à Lille cet été pour remplacer Loïc Rémy. Mais vu son rendement, il a plutôt comblé le départ de Victor Osimhen, meilleur buteur lillois la saison passée. Car si l’on attendait le jeune Jonathan David, recruté pour 27 millions d’euros cet été, le meilleur buteur des Dogues c’est bien Burak Yilmaz. 

Au-delà des chiffres, il permet aussi au LOSC de respirer sur la pelouse, grâce à son jeu en pivot et à son pressing constant. Ajoutez à cela une mentalité irréprochable et une exigence de tous les instants, et vous obtenez le joueur majeur de la saison lilloise. Le joueur qui a renversé la soirée à Lyon, et peut-être définitivement lancé Lille vers le titre. Le genre de prestation qui pourrait lui valoir une statut au stade Pierre Mauroy, ou sur la Grand Place. Une belle fin de carrière pour l’attaquant de 35 ans, sous contrat jusque juin 2022, et dont c’est la première expérience hors Turquie en Europe, après un passage raté en Chine. Dimanche matin, on apprenait dans le JDD que Luis Campos, ancien conseiller du président lillois, avait passé dix jours en Turquie pour convaincre Burak Yilmaz de rejoindre la capitale des Flandres. On comprend mieux pourquoi. 

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