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Ligue 1 : Au diable la VAR !

EDITO. Michel nous avait prévenus. La ou le VAR, finalement peu importe, n'est autre que du "bricolage vidéo". Platini, ex-patron de l'UEFA banni pour des raisons qui nous échappent encore, l'avait affirmé haut et fort dans L'Equipe. "Platoche" avait pris en exemple la finale du dernier Mondial et les deux premiers buts français, évoquant un arbitre "marionnette" et fustigeant un improbable progrès.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

A l'instar de la bactérie "Xylella" qui condamne peu à peu les oliviers du sud de la France, le VAR s'est propagé dans notre bon vieux championnat. Inexorablement, chaque week-end depuis un an, il gangrène notre Ligue 1. "Le VAR tue le football", a ainsi affirmé dimanche l'entraîneur du TFC Alain Casanova après le match nul 2-2 face à Saint-Etienne. Et au regard des images, on n'est pas loin d'être 100% d'accord avec lui. "Cela devient presque insupportable. Toutes les actions sont discutées, analysées. Cela tue le foot, qui ne doit pas avoir de temps morts. Ça tue le jeu, tout s’arrête à chaque fois...", résume Casanova parfaitement.

Au-delà de l'irrationnel

Et à ceux qui haussent déjà les épaules en pensant qu'il ne s'agit que d'un cas isolé, je les invite à regarder avec attention le match de Brest-Rennes, ou plutôt, la mascarade qui s'est jouée la veille. Arrêtée huit minutes, la rencontre a pris une tournure digne d'une série Netflixienne. Au Stade Francis-Le-Blé, on joue l'heure de jeu et jusqu'ici, tout va bien. Mais l'important ce n'est pas la chute de Castelletto, percuté par son propre gardien brestois. Ce n'est pas non plus le but de Raphinha qui en profite pour marquer dans un but vide. Non l'important, et c'est ce que l'on retiendra de cette rencontre, c'est qu'il va s'en suivre huit minutes kafkaïennes, où l'irrationnel va atteindre son summum. Alors qu'il avait pourtant accordé le but à Rennes, Monsieur Turpin va peu à peu céder à la pression des Brestois, joueurs, coaches et spectateurs confondus (ce qui n'est pas rien pour un seul homme). Selon les locaux, Siebatcheu aurait donc commis une faute sur Castelletto. L'arbitre finit par aller consulter les images qui révèleront en effet une légère faute.

Alors oui, il peut y avoir débat sur ladite "poussette" du Rennais. Et c'est bien ce que dénonce en partie notre ami Michel. La part d'humanité du football, avec sa part de magie, ses imperfections, est en train de s'évaporer. Car non seulement le VAR n'est pas 100% fiable, certaines actions amenant toujours à une interprétation, mais en outre, son utilisation presque automatique -ou sous la pression- a pour conséquence de couper le rythme d'un match. Le spectacle, celui qui fait le sel du sport N.1 en France et dans le monde en pâtit inéluctablement.

A l'étranger, même son de cloche

On pourrait imaginer être les seuls à subir chaque week-end, les affres du VAR. Mais non ! Il ne s'agit pas d'un mal franco-français… Cela va même plus loin en  Italie où l'on frôle la suspicion de matches arrangés. En février dernier, un but de la SPAL contre la Fiorentina avait été refusé pour une faute commise une minute avant… Alors j'entends encore vous dire, oui, les Italiens, le Calciopoli, Materazzi, tout ça… Observons donc du côté de notre voisin anglais, dont le flegme devrait parfois nous inspirer.

Comme l'a affirmé Alain Casanova dans sa plaidoirie contre le VAR, les palabres au sujet de l'assistance vidéo ont le mérite de durer bien moins longtemps en Premier League.  Mais cela n'empêche pas les ratés. Introduit depuis le début de la saison, le système soi-disant infaillible a déjà connu quelques soucis. Et ce n'est autre que le responsable de l'arbitrage Mike Riley, qui a reconnu quatre erreurs dues à l'utilisation du VAR (une main non signalée, un carton rouge imaginaire, et deux pénaltys oubliés). Mister Riley estime qu'une limite "claire et évidente" a été atteinte. Face à ce qui ressemble à un gros "fail", les grands penseurs du football mondial n'auraient-ils pas intérêt à revoir leur copie et stopper d'ores et déjà une expérience qui court à la catastrophe ? N'est-ce pas Michel ?

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