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Ligue 1 : Avec Olivier Létang, deux ans de transformations et d'ambitions

Plus de deux ans après son arrivée à la tête du Stade Rennais, Olivier Létang a annoncé, dans un communiqué publié ce vendredi, son départ du club breton. Depuis novembre 2017 et sa nomination en remplacement de René Ruello, l'ancien directeur sportif du Paris Saint-Germain a initié de nombreux changements au sein du Stade Rennais, passé de club au statut de "loser" à celui d'ambitieux visant une qualification européenne chaque saison.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Lors de son premier point presse en tant que nouveau président du Stade Rennais en novembre 2017, Olivier Létang ne s'était pas mouillé, conscient de l'ambiance qui régnait au sein du club dans lequel il mettait les pieds : "Aujourd'hui, je ne suis pas là pour vous donner la recette miracle et dire comment on va changer les choses (...) Compte tenu des performances des dernières saisons, ne comptez pas sur moi pour promettre des choses irréalisables." Un discours timoré alors que le club breton est depuis longtemps raillé pour son incapacité à gagner des titres et qu'il n'a plus terminé au-dessus de la 6e place de Ligue 1 depuis la saison 2006-2007.

Pourtant, en interne et dès son arrivée, l'ancien directeur sportif du Paris Saint-Germain entre 2012 et 2017 commence à s'activer et fait preuve d'ambition. Alors que le Stade Rennais occupe une décevante 14e place de Ligue 1 en cet automne 2017, la première décision forte du nouveau président est d'écarter, dès la semaine de son intronisation, Christian Gourcuff, qui dirige le groupe pro depuis plus d'un an. Réclamant davantage de sérieux et de rigueur au sein du club, Olivier Létang intronise Sabri Lamouchi au poste d'entraîneur. La première pierre d'un édifice que Létang a su construire en 27 mois au sein du club et qui a mené le Stade Rennais à remporter son premier titre depuis 1971.

Une nouvelle mentalité au sein du club

Au terme de la saison 2017-2018, le Stade Rennais termine à la 5e place de la Ligue 1 et décroche sa première qualification européenne depuis 2011. En interne, le président Létang a su insuffler une nouvelle mentalité, comme le décrit le coordinateur sportif du club Sylvain Armand en février 2018 : "Depuis des années, on a toujours eu du mal à gagner des matches qui pouvaient nous faire basculer. Le président a pointé ça tout de suite et ancré l'idée de lutter contre ça, d'avoir une régularité, de ne pas être dans le "on gagne, tant mieux, on perd, ce n'est pas très grave"".

En décembre 2018, Olivier Létang n'hésite pas à remettre en question son choix et à se séparer de Sabri Lamouchi, alors que le club breton est 14e de Ligue 1 et n'est pas encore assuré de sortir des poules de Ligue Europa. Le président prend alors la décision ambitieuse, et qui marquera ses 27 mois de mandat, de privilégier la solution interne, en nommant Julien Stéphan, entraîneur de la réserve, à la tête de l'équipe première. Le premier match du fils de Guy Stéphan est plein de promesses avec une victoire 2-0 sur la pelouse de l'Olympique Lyonnais, et l'idylle va durer plusieurs mois : le Stade Rennais atteint les huitièmes de finale de la Ligue Europa et remporte surtout la Coupe de France face au Paris Saint-Germain le 27 avril. Le club passe un cap et met au placard sa réputation de "loser".

Les différends avec Julien Stéphan

En plus de changements en interne, Olivier Létang maintient une forme d'ambition sur le marché des transferts déjà affichée lors du mercato rennais de l'été 2017. En 2018 et en 2019, le Stade Rennais fait signer de bonnes pioches en n'hésitant pas à sortir le chéquier (Damien Da Silva, Jordan Siebatcheu, Flavien Tait, Raphinha, Jonas Martin, Édouard Mendy). En y ajoutant un côté clinquant en recrutant des noms biens connus du grand public : Clément Grenier, M'Baye Niang, Steven Nzonzi, ou encore Hatem Ben Arfa. Ce dernier, qu'Olivier Létang a côtoyé au PSG, est d'ailleurs celui qui va faire naître les premiers désaccords entre Julien Stéphan et son président.

Alors que Ben Arfa critique le jeu rennais, Stéphan reproche à Létang de ne pas le soutenir davantage. Ces relations fraîches entre les deux hommes seront l'un des faits marquants de la présidence de Létang à Rennes. Les tensions entre les deux hommes ne vont cesser de croître, mais Olivier Létang maintient son entraîneur, alors que des rumeurs placent Julien Stéphan sur la sellette en octobre et en novembre. Le Stade Rennais est alors coincé dans le ventre mou de la Ligue 1 et se fait piteusement éliminé de la Ligue Europa.

Le temps aura donné raison au président, puisque le Stade Rennais, 3e du classement, lutte aujourd'hui pour une qualification en Ligue des champions et est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France. En 27 mois à la tête du club, Olivier Létang aura donc su faire du Stade Rennais un club ambitieux, en témoigne les propos de François-Henri Pinault, actionnaire du club, dans le communiqué publié ce vendredi sur le site du club : "Avec Olivier Létang, le Stade Rennais a franchi de nouvelles étapes dans sa progression". "Je suis un bâtisseur. Quand je suis bien, je reste. Il nous reste beaucoup à faire", déclarait Olivier Létang en septembre 2018. Alors que les circonstances de son départ ne sont pas encore connues, difficile de penser que l'édifice que cherchait à bâtir le président est réellement achevé.

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