Ligue 1 : Bordeaux, le casse-tête d'un rachat toujours pas annoncé
Les Girondins de Bordeaux sont toujours dans l'attente d'un repreneur au propriétaire américain King Street, deux mois après l'annonce de son retrait.
Si le maintien des Girondins de Bordeaux a été assuré sportivement par les joueurs de Jean-Louis Gasset à la dernière journée de la saison, le coup de tonnerre du 22 avril avec le désengagement officiel du propriétaire américain King Street et le placement du club sous la protection du tribunal de commerce a retourné l'institution de haut en bas.
Depuis, plusieurs candidats à la reprise se sont manifestés, plus ou moins ouvertement, alors que la menace d'un redressement judiciaire plane encore au dessus des Girondins, qui accusent plus de 38 millions d'euros de dettes, sans compter les intérêts annuels. Une situation à géométrie variable pouvant aller d'une reprise sans tracas jusqu'à une descente administrative en National 3 avec fracas.
La reprise : où en est-on ?
Déjà deux mois d'attente et de pression pour tout un club et une ville dans l'expectative d'un potentiel repreneur des Girondins de Bordeaux. Quatre projets ont été placés sur la table au début du mois de juin, deux ont été retenus par la banque Rothschild, en charge de la vente du club. Le premier est celui de Didier Quillot, ancien directeur général exécutif de la Ligue de football professionnel (LFP) et soutenu par des investisseurs français et anglo-saxons.
L'autre est celui de Gérard Lopez, ancien propriétaire et président du LOSC (2017-2020), appuyé initialement par un fonds prêteur américain, qui aurait trouvé un accord de principe, lundi 21 juin, avec le groupe King Street et son bailleur Fortress, selon le journal L'Equipe. L'homme d'affaires hispano-luxembourgeois tiendrait donc la corde. Mais les tractations en interne s'annoncent néanmoins tendues, en raison des garanties restant encore à apporter sur le financement du projet Lopez et des délais impartis pour finaliser la reprise des Girondins.
Un rachat sous la menace du redressement judiciaire
Un tissu bien opaque reste encore à lever pour acter une opération de rachat soutenue par la municipalité et son maire écologiste Pierre Hurmic. Au-delà de la justice qui commence à s'intéresser de près à sa gestion "lilloise", Gérard Lopez doit apporter des garanties financières d'ici la fin de la semaine.
Un délai supplémentaire pour réunir l'ensemble des garanties bancaires et avoir la confiance du PDG des Girondins et mandataire social, Frédéric Longuépée. Cible principale des supporters et du collectif des Ultramarines, il est pourtant celui qui doit normalement décider du déclenchement ou non d'une procédure de cessation de paiements auprès du tribunal de commerce de Bordeaux, en fonction de l'évolution du cas Gérard Lopez.
Un processus de reprise au ralenti qui pourrait, en cas d'échec, faire repartir le club des Girondins de Bordeaux en National 3. Une situation qui profiterait alors sportivement à Toulouse, premier repêché dans l'optique d'une rétrogradation administrative. Un flou majeur pèse donc sur l'avenir d'une institution déjà en délicatesse sur le plan sportif.
Une visibilité sportive au point mort
Seule certitude sur le plan sportif pour l'équipe au scapulaire : la date de la reprise des entraînements prévue le 29 juin. D'ici là, quid de l'avenir de l'entraîneur Jean-Louis Gasset et d'un effectif girondin en perte de vitesse ces dernières saisons ? Sans visibilité sur la teneur de l'effectif et les marges obtenues sur le recrutement, sa position reste à l'heure actuelle assez bancale et dépend de l'aboutissement du projet de rachat. "On va voir les événements. [...] Déjà, j'ai envie de me reposer parce que je suis fatigué. Il me reste un an de contrat, si tout est réuni, je pourrais continuer", avait déclaré le coach de 67 ans, le 23 mai dernier, à l'issue du dernier match de la saison à Reims.
Au bout d'une saison éprouvante terminée à la 12e place (45 pts) et après avoir longtemps flirté avec le spectre de la relégation, l'effectif bordelais n'a pas satisfait malgré l'apport de jeunes de son centre de formation et dispose de peu de joueurs à forte valeur marchande. Le départ déjà acté de Hatem Ben Arfa, laissé libre, pose également des questions autour de plusieurs joueurs cadres (Costil, Koscielny, Briand...). Un flou total sur le plan sportif, lui aussi fortement dépendant des circonstances en coulisses. La suite au prochain épisode des Girondins, dans ce qui s'apparente à une véritable saga de l'été.
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