Ligue 1 : Bordeaux - Nantes, un vrai nul de reprise
166 jours plus tard, rien n’a changé. Ou presque. Plus de cinq mois et demi après l’interruption de la Ligue 1 à cause de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, le championnat de France a repris ses droits ce vendredi 21 août. Et c’est le derby de l’Atlantique, opposant les Girondins de Bordeaux au Football Club de Nantes, qui a lancé la saison 2020-2021. Une chose est sûre, notre Ligue 1 n’a donc pas changé. Pour ce match de reprise, Bordelais et Nantais nous ont offert un bon match nul des familles (0-0), comme on les aime. Ou pas.
"C’est un match amical qui vaut trois points"
Le nouvel entraîneur des Girondins, Jean-Louis Gasset, ne s’était finalement pas trompé avant le coup d’envoi. L’ancien technicien des Verts, au micro de Téléfoot, nouveau diffuseur de la Ligue 1, avait annoncé la couleur : "C’est un match amical qui vaut trois points." Il faut dire que celui qui est réputé pour jouer les pompiers de service – Bordeaux en a bien besoin en cette période de tension maximale entre direction et supporters – n’a eu que 11 jours et pas le moindre match de préparation pour lancer ses joueurs dans le grand bain. D’ailleurs, la patte Gasset s’est vite reconnue dans le onze titulaire qu’il a inscrit sur la feuille de match, mais aussi dans le contenu de sa formation.
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Paul Baysse, qui n’avait plus joué avec le maillot marine et blanc depuis plus de deux ans, a pris place aux côtés du nouveau capitaine girondin, l’expérimenté Laurent Koscielny (35 ans le 10 septembre prochain, ndlr). L’ex-défenseur caennais s’est d’ailleurs montré à son avantage à plusieurs reprises (22e, 36e et 77e) et son entente avec l’ancien international tricolore semble déjà bien huilée. Plus fort, c’est le choix de lancer le jeune Mehdi Zerkane (20 ans), à qui on prévoit un avenir plutôt radieux. Malheureusement, il fut l’acteur principal du plus gros fait de jeu de la partie, ayant été expulsé seulement après 21 minutes de jeu suite à une semelle sur le capitaine des Canaris, Nicolas Pallois. Un geste plus maladroit que volontaire mais trop dangereux pour lui permettre de rester sur la pelouse d’un Matmut Atlantique réchauffé comme jamais par les quelques centaines de spectateurs autorisés à prendre place dans les tribunes…
Jean-Louis agacé
Du coup, cette expulsion aurait dû mettre un petit coup de boost à cette partie qui commençait aussi lentement que ce que l’on peut attendre d’un match de reprise. Les Nantais de Christian Gourcuff se sont rapidement montrés les plus entreprenants, par l’excellent Moses Simon, toujours aussi déroutant dans son couloir gauche (18e, 28e et 29e) mais sans pour autant se montrer décisif. De quoi agacer sérieusement Jean-Louis Gasset, déjà tendu après le carton rouge écopé par sa jeune pépite. Ses remontrances, en bord de terrain, ont alors peut-être touché les siens dans leur orgueil puisque c’est bien Bordeaux qui s’est procuré la première occasion du match sur une très jolie frappe de Toma Basic des 18m, mais bien repoussée par le portier de Nantes, Alban Lafont (37e).
Jusqu’à la pause, ce sont bien les hommes de l’ancien adjoint de Laurent Blanc qui se sont montrés les plus dangereux. Enfin, les plus déterminés. Heureusement pour le FC Nantes, capitaine Pallois a veillé au grain à moult reprises sur des interventions légales mais aussi rugueuses qu’on lui connait (28e, 40e et 45e + 1). C’est donc après que la partie a pris une toute autre tournure.
Fatigue et approximations
Car à la sortie des vestiaires, et malgré la volonté de Gasset de relancer les siens avec l’entrée de Rémi Oudin à la place de Josh Maja, on a assisté à un match de football épuré d’occasions, et même de tensions. Ce derby de l’Atlantique a perdu de toute sa saveur au fil des minutes et ce, malgré les changements opérés, par les deux techniciens autorisés à effectuer cinq remplacements chacun. Ni Jimmy Briand du côté de Bordeaux, ni la jeune recrue nantaise Bridge Ndilu (20 ans) n’ont su relancer une partie soporifique et plutôt marquée par la fatigue des uns, et les approximations des autres.
Ce vendredi, il fallait donc être indulgent et bien se rappeler que les deux équipes n’avaient plus foulé une pelouse de Ligue 1 depuis plus de cinq mois. Une éternité pour ces professionnels qui n’ont tout simplement pas encore trouvé le rythme. Et comment leur en vouloir ? Si ça fait du bien de revoir du football en France, il ne faut pas occulter la pandémie de Covid-19 qui, elle, ne semble pas vouloir prendre une pause. À notre grand regret.
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