"On a déjà tous touché des filles" : après ses propos polémiques, Abdel Bouhazama démissionne de son poste d'entraîneur d'Angers

Le passage d'Abdel Bouhazama à Angers ne restera pas dans les mémoires sur le plan sportif. Mais son départ devrait marquer longtemps le club du SCO. L'entraîneur de 54 ans, arrivé fin novembre pour prendre la place de Gérald Baticle, a démissionné de son poste, mardi 7 mars, comme l'a annoncé le club angevin dans un communiqué publié dans l'après-midi.

Cette décision résulte tout d'abord d'une polémique qui enfle autour du SCO et de Bouhazama depuis quelques heures, à la suite des propos tenus par l'entraîneur à ses joueurs avant un match contre Montpellier, dimanche en Ligue 1. Pour justifier la titularisation d'Ilyes Chetti, un joueur du SCO accusé d'agression sexuelle sur une jeune fille en boîte de nuit, Bouhazama a tenu des propos déplacés à son effectif.

"Il a dit : 'C'est pas méchant, on a déjà tous touché des filles'. On était tous choqués, sans réaction devant un truc pareil", a rapporté un joueur à L'Équipe, qui a dévoilé ce mardi le contenu du discours d'avant-match de l'entraîneur angevin. "Devant la pression médiatique et pour préserver l’image du club et la sérénité du vestiaire, Abdel Bouhazama a annoncé au président Saïd Chabane qu’il avait décidé de quitter sa fonction d’entraîneur de l’équipe professionnelle", écrit le SCO d'Angers dans son communiqué.

De mauvais résultats sportifs

Le club angevin, lanterne rouge de Ligue 1 avec dix points de retard sur Troyes (19e), précise également que "cette éventualité (d'une démission) a été imaginée par Abdel Bouhazama depuis plusieurs jours et que la décision quant à sa mise en retrait de l’équipe première a été pensée par l’intéressé durant la fin du mois de février après plusieurs déconvenues sur le plan sportif."

C'est l'autre raison qui a poussé Bouhazama à démissionner : depuis son arrivée à la tête de l'équipe fin novembre, il n'a pas su redresser la barre et n'a pas gagné le moindre match en Ligue 1. "Je pense que c'est mort", avait lancé Bouhazama concernant la possibilité pour Angers de se maintenir dans l'élite, après la lourde défaite à Montpellier dimanche (0-5). Le SCO va désormais devoir se trouver un troisième entraîneur au cours d'une saison cauchemardesque.

Dans son communiqué, le club angevin "condamne sans réserve la parole prononcée lors de la causerie" par Bouhazama, tout en ajoutant que celle-ci relève "de la maladresse" et a été "sortie de son contexte". Ses propos ont provoqué de nombreuses réactions ces dernières heures, dont celle de l'adjoint aux Sports de la mairie d'Angers et ancien joueur du SCO, Charles Diers : "Un coach de Ligue 1 ne peut pas s'exprimer ainsi. Un éducateur ne peut pas parler comme ça. Un homme ne devrait pas tenir de tels propos."

"Nous lui sommes reconnaissants pour ses efforts, même si ceux-ci n’ont pas payé, et nous verrons avec lui comment il envisage désormais son avenir", écrit de son côté le SCO dans son communiqué. Successivement responsable de la formation, directeur du centre de formation, entraîneur des U19 puis de l'équipe B, Bouhazama est un ancien du club angevin où il travaille depuis près de dix ans. Son futur au sein du SCO est plus incertain que jamais.