Ligue 1 : Claude Puel-Rudi Garcia, destins croisés
Le 6 octobre dernier, pour son premier match à la tête de Saint-Étienne, Claude Puel mettait fin au passage de Sylvinho à l'Olympique Lyonnais. En s'imposant dans le derby à Geoffroy-Guichard (1-0), le nouvel entraîneur de l'ASSE poussait le club rhodanien à se séparer de son technicien brésilien, arrivé durant l'été sur les conseils du nouveau directeur sportif, Juninho. Exit Sylvinho donc, et place à Rudi Garcia sur le banc lyonnais, préféré à Laurent Blanc et intronisé entraîneur de l'équipe première le 14 octobre.
Depuis, Claude Puel et Rudi Garcia ont dirigé respectivement 28 et 29 rencontres à la tête de leur équipe en championnat, coupes et compétitions européennes. Pour des fortunes diverses et des trajectoires pour le moins différentes. "Je ne viens pas pour du court terme mais je m'inscris toujours pour une action sur le long terme", déclarait Claude Puel lors d'une interview accordée à l'AFP quelques jours après son arrivée. Rudi Garcia, quant à lui, avait été nommé par Aulas pour obtenir des résultats et faire rapidement remonter le club au classement, plus proche des premières places.
Des dynamiques inverses
Paradoxalement, les meilleurs résultats sur le court terme sont obtenus par Puel, alors que Garcia semble à la peine. L'entraîneur stéphanois permet au club d'occuper la 5e place fin novembre, alors que l'ASSE était 19e à son arrivée. Mais plus la saison avance, et plus la situation évolue de manière opposée. Alors que Saint-Étienne se bat pour s'éloigner de Nîmes, 18e, qui n'est qu'à deux points au classement, l'OL se remet à rêver de la 3e place qualificative pour la Ligue des champions.
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Malgré un bon départ à la tête du club (neuf matches d'affilée sans défaite), Puel semble avoir perdu l'aura de son début de mandat que décrivait Jessy Moulin début novembre : "Tout le monde en fait plus inconsciemment". Depuis, l'entraîneur stéphanois semble avoir perdu la confiance d'une partie du vestiaire, dont plusieurs cadres et son gardien Stéphane Ruffier. En reprochant à ce dernier depuis plusieurs semaines un manque d'implication à l'entraînement, le gardien de l'ASSE depuis 2011 s'est braqué et n'a pas digéré la titularisation de Moulin face à Reims le week-end dernier. "Les conditions ne sont pas réunies pour son retour", a déclaré Puel vendredi, qui a ainsi confirmé que Ruffier ne participerait pas au derby.
À Puel la défiance du vestiaire, à Garcia celle des supporters
Face à un effectif composé de plusieurs trentenaires (Loïc Perrin, Mathieu Debuchy, Yohan Cabaye, Ryad Boudebouz, Romain Hamouma), Puel joue la carte jeune depuis son arrivée. Ce qu'a tendance à ne pas faire Garcia, qui s'attire les foudres des supporters lyonnais. Critiqués par ces derniers pour ses propos sur l'OL lorsqu'il était entraîneur de Marseille ou pour la qualité médiocre du jeu pratiqué par les joueurs depuis son arrivée, Garcia est également visé pour ne pas faire confiance aux jeunes du centre de formation. Si Maxence Caqueret joue de plus en plus et que Rayan Cherki a fait ses premières apparitions en pro, les supporters lyonnais ne comprennent pas que Melvin Bard n'ait pas eu plus du temps de jeu en l'absence de Youssouf Koné, ou qu'Amine Gouiri ne joue pas davantage, tant Moussa Dembélé semble émoussé physiquement en ce moment.
À Puel la défiance du vestiaire, à Garcia celle des supporters donc. Mais ce dernier va peut-être pouvoir profiter de sa belle victoire contre la Juventus (1-0) dans le courant de la semaine pour enclencher une vague de bons résultats, alors que l'OL aborde un mois de mars décisif pour le reste de sa saison. En cas de victoire dans le derby ce soir, Puel pourrait souffler un grand coup en voyant la 18e place s'éloigner. Garcia, lui, pourrait se rassurer et rapprocher encore davantage l'OL de la 3e place en cas de succès. Et par la même occasion, venger son prédécesseur Sylvinho, en battant son homologue stéphanois.
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