Ligue 1 : Julien Stéphan de retour à Rennes... Quel bilan pour les entraîneurs de retour dans un même club ?
Il est de retour. Après l'annonce de sa démission en mars 2021, Julien Stéphan fait son come-back sur le banc du Stade rennais, qu'il a mené au sacre en Coupe de France en 2019 et qualifié pour la Ligue des champions en 2020. Il sera présent dimanche 26 novembre face à Reims, à l'occasion de la 13e journée de Ligue 1. Comme lui, d'autres entraîneurs sont revenus dans un club qu'ils ont déjà connu, à l'image d'Alain Casanova à Toulouse, de Lucien Favre à Nice, ou encore de Michel der Zakarian à Montpellier, avec des fortunes diverses, mais une quasi-constante : un deuxième passage beaucoup moins réussi que le premier.
Avant Julien Stéphan, 14 entraîneurs ont connu deux passages sur le banc d'une même équipe (sans compter les intérims) depuis le début des années 2000. Aucun n'a connu un deuxième mandat significativement meilleur que le premier, même si quatre d'entre eux sont restés légèrement plus longtemps que lors de leur première prise de poste. Dans cette catégorie, la palme revient à Christian Gourcuff qui a dirigé 16 matchs de L1 de plus lors de son deuxième mandat à Rennes (50 en 2016-2017 contre 34 en 2001-2002). Une différence loin d'être mirobolante.
Dans l'autre sens, la tendance est bien plus nette. Sur l'échantillon des 14 coachs, un entraîneur dispute en moyenne 56 matchs de moins lors de son deuxième passage. Les cinq entraîneurs qui avaient connu un premier mandat avec au moins 100 matchs de L1 au compteur avec une même équipe (Alain Casanova à Toulouse, Jocelyn Gourvennec à Guingamp, Leonardo Jardim à Monaco, Michel der Zakarian à Montpellier et Pablo Correa à Nancy), aucun n'a réussi à dépasser les 50 rencontres dans l'élite lors de son deuxième passage. Seul Alain Casanova a tenu plus d'une saison complète.
Une solution de facilité pour les clubs
En ce qui concerne les résultats strictement comptables, 9 des 14 entraîneurs cités affichent un ratio de points par match nettement inférieur lors de leur deuxième passage sur le banc. Il est d'ailleurs à noter que plus la première trace était marquante, plus le différentiel est négatif. Leonardo Jardim est par exemple passé de 1,97 à 1,44 point par match avec l'AS Monaco. Dans l'autre sens, les cinq coachs qui ont réussi à faire mieux n'ont pas particulièrement marqué l'histoire de la Ligue 1. Quand François Ciccolini monte de 0,91 à 1,14 point par match avec Bastia, cela revient à passer de 35 points à 43 sur une saison complète de 38 journées, deux totaux d'équipes jouant le bas de tableau.
"Revenir, c’est toujours un danger. On a de toi un beau souvenir, les supporters se disent qu’il a réussi à nous transcender. On pense à ces bons moments vécus, les supporters s'en rappellent également. Mais si ça commence à ne pas bien se passer, ils ne te loupent pas, surtout dans un club avec une exigence comme le PSG", analyse Luis Fernandez pour franceinfo: sport, vainqueur de la Coupe des coupes en 1996 avec le Paris Saint-Germain lors de son premier passage (1994-1996) avant de revenir en 2000 dans la capitale.
"Si je pouvais revenir en arrière, je ne serais pas revenu au PSG."
Luis Fernandezfranceinfo: sport
Mais pour certains, il s'agit d'une chance. Julien Stéphan, lors de sa présentation en tant que nouvel entraîneur du Stade Rennais, a admis qu'il était très heureux de revenir sur le banc du club breton en compagnie de son staff, malgré le gros challenge qui l'attend (Rennes est 13e). "Ma joie est aussi déterminée par le fait de revenir dans ce club qui nous tient à cœur, je dis nous en comprenant mon staff", a-t-il annoncé.
Des coachs plongés dans l'urgence
Pour Michaël Debève, adjoint de Philippe Montanier lors de ses deux passages à Toulouse, rappeler un ex est une solution rapide pour les clubs de Ligue 1 dans une situation critique : "Ils doivent réagir dans l'urgence et cela permet un gain de temps pour l'entraîneur et le club car ils se connaissent". D'après lui, entre son premier et son deuxième mandat, l'entraîneur "est plus mature et connaît les rouages du métier".
Le plus souvent, un rappel s'effectue dans un contexte délétère, le club ayant soit besoin d'un électro-choc ou de revenir à des bases plus saines après l'échec du coach précédent. Même s'il connait la maison, l'entraîneur est projeté dans l'urgence et n'est pas le maître du timing de son retour. Luis Fernandez confie qu'il aurait préféré revenir au PSG à un autre moment. "Malgré la grande attache que j’ai pour ce club, il aurait été mieux de venir six mois plus tard, au début d’une nouvelle saison pour démarrer avec un groupe que tu as choisi et pas celui qui faisait partie du projet mis en place par la direction", justifie l'ancien international français.
Pour Julien Stéphan, le même problème se pose même s'il n'a quitté le club que deux ans. En pleine saison, il récupère un Stade rennais à seulement un point de la zone rouge et n'ayant remporté que deux de ses 12 premiers matchs de Ligue 1, avec un dernier succès remontant au 1er octobre (2-0 contre Nantes). Le championnat étant passé de 20 à 18 équipes, il ne lui reste que 22 journées pour redresser la barre.
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