Ligue 1 : Le championnat 2019-2020 remis en selle par un amendement du Sénat ?
C'est sans doute l'amendement dont rêvait Jean-Michel Aulas. Et il n'est sans doute pas étranger au fait qu'il a été majoritairement présenté par des sénateurs de sa région (4 sur les 6 signataires du texte). Après avoir écrit aux parlementaires et aujourd'hui au gouvernement, le président de l'Olympique lyonnais trouve un appui au Sénat.
"Les fédérations sportives délégataires et les ligues professionnelles peuvent décider de reprendre les compétitions professionnelles afin d'achever la saison 2019-2020, si la situation sanitaire le permet et après consultations du comité de scientifiques." Cette phrase, écrite au début de l'amendement, pourrait tout changer à l'horizon de la Ligue 1. Car si cet amendement était voté, il donnerait la possibilité aux instances du football français de reprendre la compétition au mois d'août. Un total revirement de situation que les six sénateurs motivent ainsi dans leur texte, reprenant des arguments des opposants à l'arrêt définitif de la compétition.
"Il est certain que l’ampleur de la situation sanitaire incite à la prudence et nécessite des prises de décisions rapides, mais cette décision est lourde de conséquences sportivement et économiquement sur le long terme. Au regard de l’évolution de la crise sanitaire et de l’évolution des informations disponibles, cette décision devrait pouvoir être remise en question par les fédérations et ligues qui le souhaitent, tout en reposant leur décision sur l’avis et les recommandations du comité de scientifiques COVID 19."
Cet amendement a été présenté par cinq sénateurs, parmi lesquels quatre sont des élus de la région Rhône-Alpes : Michel Forissier (sénateur du Rhône), Elisabeth Lamure (sénatrice du Rhône), Catherine Di Folco (sénatrice du Rhône), Francois-Noel Buffet (sénateur du Rhône), et Michel Savin (sénateur de l’Isère).
Trois critères permettraient de reprendre le football
Mais dans le texte, trois éléments ont été incorporés pour encadrer cette reprise. D'abord, "la situation sanitaire devra pouvoir permettre la reprise des compétitions et éviter une nouvelle propagation de l’épidémie." Ensuite, "le comité de scientifiques devra se prononcer sur le projet de reprise et, le cas échéant, émettre des préconisations sanitaires (huis-clos total ou partiel, dépistage régulier des joueurs et de l’encadrement, port du masque sur le banc touche, etc.)". Enfin, "un accord de reprise devra être validé avec l’Etat permettant d’établir un protocole sanitaire adapté et définissant l’ensemble des conditions de cette reprise."
Trois garde-fou législatifs pour remettre le ballon rond sur le terrain et finir une saison officiellement terminée à ce jour. Car même si cet amendement était voté, il resterait encore à convaincre les autorités du football national de revenir sur leur décision et reprendre le chemin des terrains pour conclure cette édition 2019-2020.
Une décision au plus tard le 30 juin
Dans un deuxième amendement, cette fois présenté par les seuls sénateurs Claude Kern (sénateur du Bas-Rhin) et Savin, c'est la saison prochaine qui est mise sur des rails. "Alors que l’arrêt des championnats 2019/2020 est aujourd’hui remise en question par certains acteurs, il est important que les décisions qui seront prises pour la reprise de la saison prochaine soient basées sur un avis scientifique éclairé, ainsi que sur une concertation avec l’ensemble des acteurs", ont expliqué les deux hommes politiques. "C’est pourquoi cet amendement prévoit que la comité des scientifiques rende un avis au plus tard le 30 juin afin d’envisager sereinement le cadre dans lequel la reprise des compétitions sportives amateurs comme professionnelles pourra se faire, ainsi que d’envisager dans quelles conditions le public pourra être accueilli."
Un autre pas à faire, plus lointain celui-là que celui visé par le premier amendement déposé ce lundi.
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