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Ligue 1: le Racing Club de Strasbourg, un club qui compte dans le football français

Le Racing Club de Strasbourg Alsace a réussi l’exploit d’infliger au puissant Paris Saint-Germain sa première défaite de la saison (2-1), samedi, dans un stade de la Meinau en ébullition. De quoi mettre un énorme coup de projecteur sur un club historique du football français, à l’histoire mouvementée et qui revient de très loin.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Beaucoup d’observateurs pensaient le PSG capable de terminer la saison invaincue et donc de battre le fameux record du grand FC Nantes de 1994-95 qui avait aligné 32 matches sans défaite avant de tomber un soir d’avril à… Strasbourg (2-0, buts de Leboeuf et Mostovoï). Certains voyaient le meilleur club français chuter éventuellement une fois, mais plutôt à Lyon ou à Monaco. Personne, sauf le plus téméraire des supporters alsaciens, n’avait sérieusement envisagé que Paris puisse tomber à la Meinau à trois jours d’un déplacement important à Munich en Ligue des champions.

David a battu Goliath

Ce véritable exploit, parce qu’il faut bien l’appeler ainsi vu les positions au classement avant la rencontre (Strasbourg 17e à 26 points du PSG, 1er) et au regard des budgets respectifs (30 millions d’euros contre 540 !), c’est bien le Racing qui l’a réalisé malgré presque dix minutes d’arrêts de jeu insoutenables pour Thierry Laurey, ses joueurs et les fans ne cessant d’encourager les leurs comme aux plus belles heures du club phare de l’est de la France.

Car si Strasbourg est un promu qui végétait encore en National en 2015-16, le RCSA possède une riche et belle histoire marquée par plusieurs épopées et quelques titres : champion de France 1979 sous la férule de Gilbert Gress avec des joueurs emblématiques comme Raymond Domenech, Léonard Specht, Albert Gemmrich ou le regretté Dominique Dropsy, vainqueur de la Coupe de France à trois reprises (1951 contre Valenciennes, 1966 face à Nantes, 2001 devant Amiens), lauréat de la Coupe de la Ligue en 1997 (contre Bordeaux) et 2005 (Caen) sans oublier une coupe Intertoto en 1995.

De la CFA 2 à la Ligue 1 en 6 ans

Le Racing ne figure pas parmi la crème de la crème du paysage hexagonal comme Saint-Etienne, Marseille, Nantes, Monaco, Lyon, Bordeaux ou le PSG, mais il pointe juste derrière en compagnie de clubs comme Lille ou Nice. Des clubs qui ont alterné entre périodes fastes et déconvenues fatales. Strasbourg est ainsi descendu jusqu’en CFA 2 lors de la saison 2011-12 et rien ne dit que le club n’aurait pas périclité sans l’arrivée d’un groupe d’investisseurs mené par un ancien de la maison, Marc Keller.

Aujourd’hui, tous les Strasbourgeois savourent le parcours accompli pour remonter la pente et la joie de retrouver des affiches de prestige dans ce vieux et beau stade de la Meinau. Pour autant, personne ne veut s’enflammer et le maintien reste l’objectif de la saison afin d’ancrer le club dans l’élite. La performance réalisée ce samedi contre le cador du championnat met en exergue les qualités de cœur d’un groupe solidaire qui ne s’en sortira que par le collectif même si certains talents se distinguent davantage (Lala, Terrier, Liénard, Bahoken et surtout Da Costa, décisif face à Paris avec un but et une déviation de la tête décisive sur le second).

Talents, solidarité, réussite

Mais si l’attaque fait gagner des matches, une bonne défense est indispensable pour ne pas les perdre. Seulement 18e défense avant la journée de ce week-end, Strasbourg a su se sublimer face aux stars du PSG même si Mbappé a trouvé la faille une fois et si Cavani n’a pas été aligné d’entrée. Les Bleu et Blanc ont tangué, plié très fort parfois, mais ils n’ont jamais rompu malgré la pression parisienne de fin de match. Ils le doivent à un état d’esprit irréprochable, une abnégation incarnée par l’expérimenté Kader Mangane, le capitaine courage de cette bande de trublions sans complexe, et à deux gardiens qui ont assuré, Oukidja remplaçant parfaitement Kamara pour la dernière demi-heure.

Dernier facteur déterminant, la réussite : le Racing a cadré deux tirs pour deux buts tandis que le PSG n’a cadré que cinq tirs sur 29 ! Le coach du RCSA a convenu de ce petit coup de pouce du destin : « On a eu un peu de réussite cette semaine. On a eu deux poteaux contre Caen, un ce soir. Mais je prends avec plaisir » a souligné Thierry Laurey qui sait que la chance sourit souvent aux audacieux.

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