Cet article date de plus de quatre ans.

Ligue 1 : le réveil des attaquants de l'OM comme réponse à la Payet-dépendance ?

En l’absence de leur maître à jouer Dimitri Payet, blessé à la cuisse, les attaquants de l’Olympique de Marseille se sont chargés de tout ce dimanche, à Lille. Inexistants sur le plan offensif en première période, les Olympiens s’en sont remis à l'efficacité retrouvée de Valère Germain et Dario Benedetto pour inverser la tendance et finalement s’imposer. La réponse parfaite à la Payet-dépendance ? Il est encore trop tôt pour le dire mais la doublette marseillaise a envoyé un message fort.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. À Marseille, les petits rongeurs Valère Germain et Dario Benedetto se sont réveillés dimanche soir, en l’absence du matou vorace Dimitri Payet. Renversant à défaut d’être séduisant, l’OM a répondu en l’espace de trois minutes aux interrogations nombreuses qui entourent ses capacités offensives. Dos au mur après l’ouverture du score de l’intenable Victor Osimhen (1-0, 51e), les attaquants olympiens ont répondu avec brio, sur deux éclairs que personne n’avait vu venir (67e, 69e). Une réponse cinglante aux critiques et un 14e match de suite sans défaite en Ligue 1, qui ne doivent cependant pas faire oublier une certaine pauvreté dans le jeu. 

Le constat est criant. Offensivement, la performance lilloise était bien plus aboutie que celle de l’OM. Avec un seul tir tenté en première période, les Marseillais ont clairement laissé le ballon à leurs adversaires, se contentant de jouer quelques contres sans grand danger. Une tactique qui a fait ses preuves sous l’ère Villas-Boas, mais qui commence à en agacer plus d’un. À défaut de pouvoir se montrer entreprenant dans le jeu en l’absence de son maître à jouer Dimitri Payet, l’Olympique de Marseille s’en remet donc systématiquement à une solidité défensive à toute épreuve (1 but pris en 2020). Une solidité qui a fini par montrer ses limites dans le Nord. 

Le roc Mandanda a fini par rompre 

Car Steve Mandanda a beau être au meilleur de sa forme, en témoignent ses deux arrêts exceptionnels en première période, il n’est pas un surhomme, encore moins une machine. Sa série de 14 arrêts consécutifs en L1 a inéluctablement pris fin face à la fougue et la puissance de la doublette Victor Osimhen - Loic Rémy, qui a mis le feu dans la défense marseillaise durant 50 minutes. En l’absence de son numéro 10, en voyant sa défense craquer et son capitaine s’incliner pour la première fois de l'année, Marseille avait toutes les raisons de se laisser aller. 

“Si on est Payet-dépendant, on est Payet-dépendant” se défendait d’ailleurs l’entraîneur portugais en conférence de presse il y a quelques jours, “La juve est Cristiano-dépendante, Barcelone est Messi-dépendant”, poursuivait-il. On ne saurait contredire l’ancien de Porto mais seulement voilà, en l’absence de leurs joyaux, la Juve et le Barça peuvent s’appuyer sur d’autres individualités comme Paulo Dybala, Gonzalo Higuain, Antoine Griezmann ou encore Luis Suarez. Les équivalents à Marseille se nomment Dario Benedetto et Valère Germain. Inutile de dresser un comparatif quand on sait que la doublette olympienne pesait seulement 9 buts cette saison avant le déplacement à Lille. Dimitri Payet en compte 12 à lui seul.

La réponse de Germain et Benedetto

“Quand Payet n’est pas là, ça change beaucoup de choses. On sait que quand il n’est pas là, il n’y aura pas de coup d’éclat” regrettait justement Valentin Rongier en conférence de presse avant le match. À croire que le message est bien passé, les attaquants marseillais ont décidé de se réveiller, et les coups d’éclats sont arrivés. Après un penalty de Rongier stoppé brillamment par Mike Maignan, c’est Valère Germain qui a frappé le premier. Si le but de l'égalisation ne lui a pas été accordé, c’est bien sa tête croisée qui a permis aux Olympiens de revenir au score. 

En manque de rythme ces dernières semaines, l’ancien Niçois n’en avait visiblement pas fini avec la défense lilloise. C’est encore lui qui a servi Dario Benedetto trois minutes plus tard pour le but du 2-1. L’attaquant argentin a profité de l'offrande de son coéquipier pour inscrire son huitième but de la saison. Une délivrance pour celui qui n’avait plus marqué depuis le 21 décembre et la victoire contre Nîmes. Y avait-il réponse plus parfaite à l’absence du buteur que dire, du sauveur attitré de l’OM cette saison ? Payet n’était pas là et contrairement à sa première absence du début de saison - 4 matches de suspension pour une seule victoire marseillaise - ses coéquipiers ont su réagir sans lui. Certes, le jeu n’y était pas, mais l'efficacité l’a compensé. 

“L’équipe avait besoin de moi” s’est justement félicité Benedetto au mirco de Canal+ après la victoire,"C’est difficile de ne pas marquer mais je n’ai jamais douté. Mes coéquipiers et mon coach ont gardé confiance en moi" a-t-il ajouté. Ce but sera-t-il celui de la délivrance ? Difficile à dire mais il pèse en tout cas énormément dans la fin de saison de l'OM, qui vient de prendre 12 points d'avance au classement sur son adversaire du soir. La deuxième place synonyme de qualification directe en Ligue des Champions se rapproche, et si Marseille a retrouvé ses attaquants, elle ne pourrait être qu'une question de temps. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.