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Ligue 1 : Lille face au syndrome de la fuite des talents après un titre de champion

Le LOSC devrait voir plusieurs de ses joueurs quitter le Nord cet été, une problématique répétée pour les clubs champions de France inattendus. 

Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Sven Botman et Mike Maignan ont tapé dans l'oeil de grands clubs européens. (JEAN CATUFFE)

Le LOSC connaîtra-t-il une grande braderie cet été ? Les nouveaux champions de France ont réalisé de grandes performances, qui ont tapé dans l’œil des observateurs et clubs étrangers, et plusieurs d’entre eux devraient quitter le Nord durant le mercato estival. Une situation déjà connue par d’autres équipes françaises, incapables de refuser les offres proposées par les grands clubs européens.

Le premier devrait être Mike Maignan, à qui il reste un an de contrat. Le gardien des Dogues, qui a gardé sa cage inviolée à 21 reprises en Ligue 1 cette saison, a été vu à Milan mardi 25 mai, où il devrait s’engager avec les Rossoneri pour remplacer Gianluigi Donnarumma, sur le départ.

L’international français (1 sélection), convoqué pour disputer l’Euro, a été décisif à plusieurs reprises cette saison, comme contre Strasbourg (1-1, le 28 février) où il a évité la défaite des siens dans le temps additionnel en repoussant une tentative de Diallo (90e+5), ou bien au Parc des Princes, en empêchant Kylian Mbappé d’ouvrir le score du bout des doigts. Ses statistiques parlent pour lui.

Parmi ses coéquipiers, d’autres devraient aussi quitter Lille. Boubakary Soumaré, international Espoir français, a la cote en Angleterre, et notamment du côté de Leicester. Son compère au LOSC et chez les Bleuets, Jonathan Ikoné, plairait au Borussia Dortmund.

Un an après son arrivée chez les Dogues, le jeune défenseur central néerlandais Sven Botman (21 ans) serait aussi sur les tablettes de grands clubs anglais. Et leur coach, Christophe Galtier, à qui il reste un an de contrat, ne sait pas encore s’il entraînera les Dogues la saison prochaine : "Je n’ai encore rien décidé, je dois rencontrer le président dans les prochains jours", assurait-il lundi 24 mai aux journalistes. Des rumeurs l’envoient à Nice, ou Lyon.

Racheté en décembre 2020 par le fonds d’investissement luxembourgeois Melvyn Partners, le LOSC avait alors évité la cessation de paiement selon son nouveau président Olivier Létang. Et s’il n’a pas vendu de joueurs cet hiver, le club devra se séparer de plusieurs éléments cet été : "On a 55 joueurs professionnels sous contrat, dont 17 en prêt, c’est trop", avait déclaré Létang à sa prise en main du club.

Et même si l’endettement a été réduit par les nouveaux propriétaires, la crise sanitaire et l’affaire des droits TV affectent les finances de toutes les équipes de Ligue 1, qui pourraient se servir du mercato pour assainir leurs finances.

L'éclosion de pépites difficiles à retenir

En 2011 déjà, le club nordiste avait vu son effectif dépouillé à l’issue du championnat qu’il avait remporté. Moussa Sow, son meilleur buteur avec 25 réalisations, s’envolait pour rejoindre le Fenerbahce tandis que son coéquipier Gervinho, auteur de 15 buts, partait à Arsenal.

Au milieu, Yohan Cabaye posait ses valises à Newcastle, alors que le défenseur Adil Rami rejoignait la Liga et Valence. Des rentrées d’argent très importantes pour un LOSC qui disposait de moyens financiers limités (55 millions d’euros de budget), et avec son nouveau stade en construction. Michel Seydoux, le président de l’époque, avait tout de même réussi à retenir sa pépite, Eden Hazard, une saison supplémentaire. Le LOSC avait alors terminé le championnat en troisième position. 

Montpellier, Monaco, les prédécesseurs pillés après un titre

En 2012, l'inattendu champion, Montpellier, avait vu son meilleur buteur Olivier Giroud prendre la direction d’Arsenal pour un montant avoisinant le tiers du budget du club de l'époque, pendant que son défenseur central Mapou Yanga-Mbiwa rejoignait Newcastle. 

Le club héraultais ne disposait, cette saison là, que du 14e budget de Ligue 1, avec 33 millions d’euros. Il a profité de ces revenus pour s’attacher les services de Daniel Congré et Anthony Mounier, les deux plus gros transferts du club à l’époque. Mais ces arrivées n'ont pas permis au MHSC de rééditer une belle performance : le club a terminé 9ème la saison suivante.

En 2017, autre champion imprévu : l’AS Monaco. Elle avait fait éclore de nombreux talents, dont Kylian Mbappé. Le prodige français avait été arraché, à l'issue de la saison, par le Paris Saint-Germain dans un transfert marquant l’apogée de la stratégie de trading mise en place par son président, Dmitri Rybolovlev, à partir de 2014. Cet été-là, Benjamin Mendy et Bernardo Silva ont suivi le même chemin de l'exode, tous les deux transférés à Manchester City, comme Tiémoué Bakayoko à Chelsea. Monaco s'était alors renforcé en attirant notamment Keita Baldé et Youri Tielemans et avait terminé dauphin du PSG en 2018.

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