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Ligue 1 : Lyon veut retrouver son instinct de "tueur"

En verve l’an passé, l'attaque lyonnaise est un peu plus à la peine en ce début de saison. Un problème d'efficacité préoccupant pour le coach Bruno Genesio, alors que l'OL accueille Nîmes ce vendredi en ouverture de la 10e journée.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

On connaissait cet Olympique Lyonnais capable de se sublimer dans les grands matches, comme il l’a déjà fait cette saison face à Manchester City en Ligue des Champions ou contre le rival marseillais en Ligue 1. Pourtant, c’est un OL toujours groggy de la fessée reçue il y a quinze jours face au Paris Saint-Germain (défaite 0-5) qui reçoit Nîmes ce soir au Groupama Stadium. "Il a fallu digérer ce match qui a été frustrant au vu des événements", a reconnu Bruno Genesio en conférence de presse cette semaine. Car si la blessure précoce de Nabil Fekir et l’expulsion de Lucas Tousart juste avant la mi-temps ont changé la physionomie de ce choc, ce match a néanmoins remis en lumière les carences offensives qui accompagnent l'OL depuis le début de saison.

Manque d'efficacité

>"Pendant une heure, on a fait plus que jeu égal avec le PSG". Dur de donner tort au coach lyonnais. Jusqu’au but du break marqué par Kylian Mbappé à l’heure de jeu, Lyon a fait mieux que rivaliser avec le leader du championnat. Neuf tirs contre deux pour le club de la capitale, un pourcentage de possession et de passes réussies bien supérieurs à ceux de leur adversaire du soir et une volonté de jouer haut et d’exploiter les espaces qui a longtemps contrarié les plans parisiens. Mais seulement voilà, comme il en a pris l’habitude cette saison, Lyon s’est encore montré fragile face au but et n’a pas su exploiter cette domination. "Ne pas concrétiser nos moments forts est notre problème depuis le début de saison", a lâché Genesio cette semaine.

Une plongée rapide dans les chiffres du début de saison mettent rapidement en lumière les problèmes offensifs des lyonnais. Ces derniers n’ont pas à rougir de leur bilan, avec un statut de cinquième attaque de Ligue 1 (14 buts marqués) et d’équipe se créant le plus d’occasions (179 tirs tentés en 9 journées contre 131 pour son dauphin Lille). Mais se créer des situations, c’est bien. Les mettre au fond, c’est mieux. C’est là où le bât blesse pour les joueurs de Bruno Genesio. Quand ses rivaux actuels au podium que sont le PSG, Lille et l’OM n’ont besoin qu’entre 4 et 8 tirs pour trouver le chemin des filets, il faut en moyenne 12,7 tirs à l’OL pour scorer. C'est moins bien que 15 équipes de Ligue 1 et seuls Guingamp, Nice, Nantes et Dijon affichent un pire ratio, quatre équipes embourbées dans la deuxième partie de tableau et aux ambitions bien moindres que l'OL.

Ce manque d'efficacité, Lyon l'a déjà payé face à Reims et Nice (deux défaites) puis contre Caen et Nantes (deux nuls), lâchant des points précieux dans la course au podium. Le match face aux Aiglons fin août fut le symbole de ce début de saison. Ultra dominateurs, les partenaires de Nabil Fekir avaient frappé 29 fois au but (pour 9 cadrés et un poteau) sans réussi à trouver la faille. A l'inverse, il n'avait suffit aux Niçois que de huit tentatives et d'une seule cadrée pour venir s'imposer au Groupama-Stadium (1-0). 

"On doit être plus tueur", avait ainsi confié Anthony Lopes après le match face au PSG. Des propos appuyés par son entraîneur cette semaine. "Je pense qu'il y a un problème de confiance pour certains, mais aussi un problème d’agressivité. Offensivement, on doit être plus tueur, savoir marquer un but du pointu et pas forcément privilégier le beau geste". Typiquement tout ce qui faisait l'une des grandes forces de l’OL l’année dernière.

Une agressivité qui portait principalement le sceau d’un homme : Mariano Diaz. "Mariano, c’était typiquement le joueur qui aimait traîner dans la surface. Contre Nice par exemple, peut-être que lui aurait mis un pointu ou serait rentré directement avec le ballon dans le but", a confié Genesio cette semaine. Mariano, symbole d’une attaque qui marchait sur l'eau l’an passé. 87 buts marqués en championnat et quatre joueurs à plus de 10 buts (Mariano, Fekir, Depay, Traoré), du jamais vu dans l’histoire du l’OL depuis le retour de la Ligue 1 à 20 clubs.

Mais Mariano est depuis reparti du côté de Madrid, et Bruno Genesio ne pourra pas compter sur son capitaine Nabil Fekir, touché à la cheville et indisponible au moins jusqu'à début novembre. Alors, qui pour dynamiter l'attaque lyonnaise ? Meilleur buteur du club cette saison avec 4 buts, Bertrand Traoré n’a pas encore démontré une faculté à être constant dans ses performances comme devant le but, n’ayant plus marqué depuis son doublé face à Marseille. Revenu seulement jeudi de sélection, le Burkinabé devrait prendre place sur le banc ce soir au coup d'envoi.

La lumière pourrait venir de  Moussa Dembélé et Memphis Depay.  Le premier, arrivé dans le money-time du mercato, est impliqué sur 3 des 4 derniers buts de l’OL en championnat (2 buts, 1 passe décisive) et a su se montrer précieux en Ligue des Champions lors du nul arraché face au Shakhtar. Face à Nîmes, il devrait être aligné aux côtés du second, brillant avec les Pays-Bas durant la trêve mais auteur d'un début de saison relativement discret avec seulement un but marqué. Un bilan que son coach avait tenu à dédramatiser fin septembre. "Nous savons de quoi il est capable. Je trouve qu'il a énormément progressé dans son investissement collectif. (...) Parfois il en devient même trop collectif. Il faut qu'il garde son talent et ses gestes de génie". Et que lui aussi retrouve définitivement son instinct de tueur.

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