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Ligue 1 : Mandanda-Ruffier, symboles des vents contraires

Coupable sur le but de Dimitri Payet qui a permis aux Olympiens d'ouvrir le score à Geoffroy Guichard ce mercredi (0-2), Stéphane Ruffier incarne à lui seul les faiblesses d’une équipe de Saint-Etienne en souffrance. À l’inverse, Steve Mandanda nage en pleine confiance. L’international français vient de signer un quatrième clean-sheet consécutif en championnat.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Piégé ? Inattentif ? Aveuglé ? Les hypothèses sont nombreuses pour tenter d’expliquer comment Stéphane Ruffier a pu se laisser surprendre par la frappe de Dimitri Payet, mercredi, lors de la victoire de l’OM à Geoffroy Guichard. Au terme d’une action de grande classe que l’on pensait voir déboucher sur un centre de l’ancien de West-Ham, le portier des Verts a initié un pas vers l’avant qui a totalement ouvert son angle au premier poteau. Le numéro 10 de l’OM n’en attendait sans doute pas tant. Après avoir laissé Yann M’Vila sur les rotules, il a profité de cette erreur pour ouvrir le score d’une frappe limpide (0-1).

Ruffier peut s’en vouloir, car cette maladresse coûte finalement très cher à son équipe. Les hommes de Claude Puel concèdent déjà leur onzième défaite cette saison. Autant que Dijon et Amiens, qui luttent pour leur maintien. Avec 33 buts encaissés - soit la 16e plus mauvaise défense de Ligue 1 - le dernier rempart des Verts porte sur ses épaules les maux d’une équipe en manque de confiance. Sorti de ses habitudes par les exigences de son nouveau coach - avec lequel il entretient une relation compliquée - Ruffier vit probablement l’une des périodes les plus difficiles de sa carrière. 

“Tu ne vas pas recommencer comme à Bordeaux, quand même” hurlait-il à son banc en visant Claude Puel lors de la défaite face à Nantes en janvier. Mécontent de devoir subir les foudres de l’ancien technicien de Leicester, qui lui a expressément demandé d’améliorer son jeu au pied, le dernier rempart de l’ASSE n’y arrive plus. Un manque de confiance qui se traduit par des statistiques indignes de ses standards. Sur 210 tirs subis cette saison en Ligue 1, dont 87 cadrés, Ruffier s’est incliné 33 fois. Autrement dit, quasiment un tir cadré sur trois se transforme en but face à la défense stéphanoise. 

Mandanda porte l'OM

Des chiffres qui contraste sans grande surprise avec la sérénité éclatante de son homologue marseillais, encore essentiel au succès olympien ce mercredi, en témoigne son allonge qui lui a permis de sortir la très belle frappe de Lois Diony en première période. Impressionnant de justesse à Bordeaux ce week-end, où il a sorti deux arrêts de grande classe, Steve Mandanda n’en finit plus d’enchaîner les clean-sheets (4 consécutifs), et fait le bonheur d’André Villas Boas. “Il est là pour nous cette saison, et il nous a tenu plusieurs matches” avouait le Portugais après le nul en Gironde.

Une analyse partagée par Bouna Sarr, tout heureux de voir son gardien en état de grâce : “On est très content de ses prestations en ce moment. C’est un leader. Il le mérite. Il ne nous bluffe pas vraiment car on sait de quoi il est capable” a-t-il dit. Comment dire le contraire ? Revenu de nul part après un été difficile, l’international Français met tout le monde d’accord cette saison. Les chiffres parlent en sa faveur. Seulement 18 buts encaissés pour 71 tirs cadrés subis, une trentaine de ballons détournés et 10 matches de L1 sans encaisser le moindre but, Mandanda est un rempart qui devient infranchissable. 

Son état de forme se traduit sur les performances collectives de l’Olympique de Marseille, qui peut compter sur sa solidité défensive (4e défense de l’élite) pour engranger des points. Le succès acquis à Geoffroy Guichard a encore démontré combien l'état de forme d'un gardien pouvait faire la différence. Entre deux équipes similaires, sensiblement proches l'une de l'autre sur le papier, la confiance de Mandanda a porté les azuréens quand la frustration d'un Ruffier a directement fait couler les hommes du Forez. Les vents contraires ont soufflé. 

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