Ligue 1 : mercato, prétendants, promus... Cinq choses à savoir à l’heure de la reprise
Après trois mois de pause estivale, le championnat de France reprend ses droits vendredi soir, avec un millésime 2021-2022 qui s'annonce savoureux.
La page olympique de Tokyo n'est pas encore refermée que le train-train quotidien du ballon rond redémarre. Direction le 21 mai 2022 en 38 étapes étalées sur huit mois, avec une première escale vendredi 6 août en principauté où l'AS Monaco reçoit le FC Nantes pour donner le coup d'envoi. Avec une question en tête : qui succèdera à Lille, sacré au printemps dernier ?
Cinq prétendants désignés pour le podium
Dépossédé de son bien la saison passée par le LOSC, le PSG aborde cette saison avec un goût amer, conforté par la récente défaite face aux Lillois lors du Trophée des champions. L'ogre parisien sera donc revanchard. Et au regard du mercato cinq étoiles réalisé par le PSG cet été (Sergio Ramos, Achraf Hakimi, Gianluigi Donnarumma, Georginio Wijnaldum), difficile d'imaginer autre chose qu'une saison stratosphérique en Ligue 1 pour ces Galactiques. Mais derrière Paris, grandissime favori pour le titre donc, la lutte est ouverte pour compléter le podium.
>> Mercato : PSG, OM, LOSC, OL... Tous les transferts de la Ligue 1
Champion en titre, Lille a perdu son coach (Christophe Galtier), son gardien (Mike Maignan) et un pilier de son milieu (Boubakary Soumaré). Mais les Dogues ont conservé leur ossature et leur force collective. Si la campagne de Ligue des champions est bien gérée, ils ont toutes les chances de jouer les premiers rôles. Même chose pour l'AS Monaco, troisième l'an passé, et qui s'inscrit dans la continuité de sa fin de saison en boulet de canon. Avec trois recrues, dont le deuxième gardien du Bayern Munich, l'Allemand Alexander Nübel, l'effectif monégasque a peu bougé et les premières sorties de l'ASM, dont celle de mardi en barrages de C1 face au Sparta Prague, augurent de belles choses pour la bande de Niko Kovac.
Derrière ce trio, les deux Olympiques seront revanchards. À Lyon, Peter Bosz et son football chatoyant ont succédé à Rudi Garcia. Sous les ordres du Néerlandais, l'OL compte bien retrouver l'une des trois premières places de la L1. Malgré le départ de Memphis Depay (à Barcelone), l'effectif lyonnais a toujours fière allure, et les jeunes pousses prometteuses (Cherki, Gusto, Caqueret…) devraient avoir leur chance. Du côté de Marseille, le mercato d'envergure (Gerson, Konrad de la Fuente, William Saliba, Matteo Guendouzi, Cengiz Ünder, Pau Lopez, Luan Peres) et la folie de Sampaoli ajoutée à celle du Vélodrome redonnent de l'ambition aux Marseillais, qui seront forcément à suivre après une préparation prometteuse.
L'OGC Nice, une équipe qui a tout pour plaire
Ces dernières saisons, une équipe a pris l'habitude de venir chatouiller ce "Big 5" à la française : le Stade rennais. Les Bretons pourraient très bien rééditer l'exploit cette année, au regard de leur stabilité et l'intelligence du recrutement (notamment la pépite ghanéenne Kamaldeen Sulemana). Mais l'équipe à suivre, c'est certainement l'OGC Nice. Propriété du groupe pétrochimique Ineos, déjà engagé avec succès dans le sport via le cyclisme, la Formule 1 et la voile, le club azuréen accélère son projet ambitieux après deux ans sous pavillon britannique.
Pour cela, les Aiglons ont réalisé un très gros coup : attirer sur leur banc Christophe Galtier, tout juste auréolé du titre de champion de France avec Lille et courtisé par des clubs a priori plus huppés (Lyon, Naples ou Leicester). Mais l'entraîneur aime mettre les mains dans le cambouis des chantiers à moyen terme. Et ses patrons lui ont offert de nombreux renforts, comme les ailiers néerlandais Justin Kluivert et Calvin Stengs, ou les défenseurs tricolores Melvin Bard et Jean-Clair Todibo. Tous ces joueurs, très prometteurs, sont venus renforcer cet été un effectif qui ne manquait déjà pas de jeunesse et de talent (Benitez, Atal, Boudaoui, Dolberg, Gouiri...). De quoi permettre aux Aiglons version Ineos de tutoyer peut-être enfin les sommets.
La valse à mille bancs
En répondant aux sirènes niçoises, Christophe Galtier a surpris son monde. Mais, en réalité, le technicien n'a fait que s'inscrire dans une vague qui a emporté bon nombre de ses collègues. Certains ne s'en sont pas remis : David Guion, Rudi Garcia, Jean-Louis Gasset, Thierry Laurey ou Stéphane Moulin n'ont pas retrouvé de banc en Ligue 1, les deux derniers redescendant à l'étage inférieur au Paris FC et à Caen. Michel der Zakarian et Olivier Dall'Oglio ont, eux, tout simplement échangé leur poste : le premier a pris la direction de Brest, où le second a fait ses valises pour rejoindre Montpellier.
En dehors de ce chassé-croisé assez rare, plusieurs têtes sont (re)venues dans l'élite. Jocelyn Gourvennec a ainsi retrouvé un banc, et pas n'importe lequel, puisque l'ancien Guingampais a hérité des commandes du LOSC. Quelques mois après sa démission de Rennes, Julian Stéphan a traversé l'Hexagone direction Strasbourg. Au passage, il a pu apercevoir à Reims un autre revenant, beaucoup moins attendu : Oscar Garcia, passé brièvement par Saint-Etienne en 2017. Enfin, après sept ans à la tête de la sélection suisse (et une victoire historique contre les Bleus à l'Euro fin juin), Vladimir Petkovic a atterri à Bordeaux.
Des clubs historiques à la relance
Habitués au calme, les Girondins de Bordeaux ont passé leur été dans un ascenseur émotionnel avec sensations fortes garanties. Mais après avoir frôlé la liquidation judiciaire et la disparition du club à cause des actionnaires américains de King Street, les Bordelais ont vu Gérard Lopez voler à leur secours avec la même méthode que lors de son arrivée au LOSC, à savoir un rachat à crédit. Mais qu'importe pour les Girondins, dont l'avenir s'est un peu éclairci avec Lopez et la nomination de Vladimir Petkovic. Après une saison d'angoisse, l'heure est au renouveau à Bordeaux.
À Nantes, rien n'a bougé ou presque cet été, ce qui n'incite pas vraiment à l'optimisme. Mais dans le sillage d'un maintien arraché au forceps, les troupes d'Antoine Kombouaré essayeront de passer une saison plus tranquille, à défaut d'avoir retrouvé l'ambition digne du palmarès nantais. Dans le Forez, l'AS Saint-Etienne n'aura pas non plus, sur le papier, les moyens de se mêler à la lutte pour les places européennes. Mais en pratique, tout est possible pour des Verts portés par la ferveur du Chaudron et par le bâtisseur Claude Puel, capable de sublimer ses jeunes troupes mais qui sera attendu au tournant après un exercice 2020-2021 finalement bouclé à une modeste 11e place.
Troyes et Clermont, des promus groupés
Comme la saison dernière, la lutte pour le maintien risque d'impliquer quasiment une dizaine d'équipes. Alors plutôt que de se lancer dans un tour d'horizon interminable, parlons des deux promus : l'ESTAC Troyes et le Clermont Foot 63. Car, bonne nouvelle : ce sont deux équipes très joueuses qui intègrent l'élite cette saison. Dans l'Aube, Laurent Batlles emmène une formation qui a écrasé la concurrence l'an passé en Ligue 2 avec son football champagne. Habitué à faire l'ascenseur, l'autre club champenois espère enfin se maintenir en Ligue 1. Pour cela, Troyes pourra compter sur le soutien de Manchester City, puisque l'ESTAC fait maintenant partie du City Football Group.
Un point commun avec l'autre promu, Clermont, lui aussi membre d'un conglomérat de clubs. À la différence près que les Auvergnats sont eux la tête de gondole du leur, dessiné par l'homme d'affaires suisse Ahmet Schaefer, propriétaire de l'Austria Lustenau (D2 autrichienne) et du Vendsyssel FC (D3 danoise). Mais le Clermont Foot 63 et son entraîneur Pascal Gastien partagent avec les Troyens l'amour du beau jeu. Ce spectacle sera-t-il toujours au rendez-pour pour la première saison de l'histoire du club en Ligue 1 ? Réponse dès ce week-end.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.