Ligue 1 : Monaco rêve de "mettre fin à l'hégémonie du PSG"
"Cette idée que le PSG est le numéro 1 et le restera toujours me déplaît, ça ne me semble pas correct. Nous voulons que Monaco soit le club qui mette fin à cette hégémonie, qui challenge le PSG. Les autres clubs doivent pouvoir se battre pour la première place. Et nous allons nous battre pour redevenir champions de France". Oleg Petrov, le vice-président de l'AS Monaco, a tenu à réaffirmer la position du club du Rocher dans un entretien accordé à RMC Sport, le 20 novembre dernier. Concurrent principal du PSG en Ligue 1 depuis 2012, Monaco a perdu son statut depuis le début de la saison dernière, conclue à une triste 17e place.
Si le club de la Principauté va mieux depuis, il ne joue toujours pas les premiers rôles dans le championnat de France. Après quatorze journées, 15 points le séparent déjà du leader parisien qu'il retrouve ce dimanche. Et les hommes de Leonardo Jardim sont donnés perdants d'avance. Il faut dire qu'ils ont systématiquement perdu lors des 9 dernières confrontations avec le club de la capitale (toutes compétitions confondues), pour un total de 34 buts encaissés (soit presque 4 par match). La dernière victoire de Monaco remonte à la saison 2016/17, celle du titre (3-1 à Louis II).
La recherche systématique de profits en guise de frein
Autant d'arguments qui expliquent pourquoi Jardim n'affiche pas une confiance démesurée avant la rencontre. "Les petits peuvent battre les grands, c'est pour ça que ça passionne beaucoup de monde. Notre adversaire est très largement favori, mais on va essayer de le contrarier", a-t-il déclaré en conférence de presse. L'ambition est bien moins assumée que celle affichée dans les déclarations de son vice-président. De sa position, le technicien portugais a pu constater la difficulté de la tâche. Quand il a amené ses joueurs au titre de champion de France en 2017, à aucun moment le club du Rocher n'a été donné favori à sa succession. Aussitôt couronnés, la performance des Monégasques a été perçue comme un exploit, une exception dans l'hégémonie parisienne.
Si des moyens très importants ont été injectés par Dmitri Rybolovlev, saison après saison, Monaco a mis en place une stratégie économique bien opposée à celle du PSG. L'objectif a toujours été de repérer des pépites, d'augmenter leur valeur marchande, avant de les revendre à prix d'or. Les exemples Mbappé, Fabinho, Lemar, Bernardo Silva, Martial sont des grandes satisfactions sur le Rocher, d'un point de vue lucratif. Mais sur un plan sportif, c'est aussi la garantie d'une instabilité permanente de l'effectif et donc un gros travail d'adaptation pour l'entraîneur. Après une première grosse phase de mauvais résultats, Jardim a pris la porte, Thierry Henry a tenté sa chance, en vain, et le Portugais a été rappelé, tout simplement parce qu'il connaît la situation du club mieux que personne.
Et ce modèle n'est pas prêt de péricliter. Le président du club Dmitri Rybolovlev, ne cesse de répéter qu'il est le "seul viable" pour l'AS Monaco. Lors de la dernière fenêtre de transferts, 10 nouveaux joueurs ont posé leur valise en principauté et une vingtaine sont partis dans l'autre sens (beaucoup en prêt). Difficile de bâtir un projet de jeu cohérent sur plusieurs années où même d'attirer durablement un grand joueur, et donc de rivaliser avec le PSG de Mbappé, Neymar, Di Maria et Icardi. Si Thomas Tuchel a bien précisé qu'il n'est "pas possible" de jouer avec les quatre en même temps, la défense monégasque va avoir beaucoup de travail ce dimanche. En délicatesse en ce début de saison avec déjà 24 buts concédés (2e pire total de Ligue 1), l'arrière garde de la Principauté risque une nouvelle fois de plomber une équipe intéressante sur le plan offensif. Il faudra déjà régler ce problème avant ne serait-ce que d'espérer concurrencer le PSG au classement.
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