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Ligue 1 : Neymar, une soirée en enfer contre Lyon

Contre l'Olympique lyonnais, Neymar a tout connu sauf la réussite. Méconnaissable par rapport à son récital de mercredi en Ligue des champions, le Brésilien n'a pu éviter la débâcle parisienne contre Lyon. Mais surtout, il est sorti sur civière en fin de match, les larmes aux yeux, victime d'un tacle assassin de Thiago Mendes sur sa cheville. Une soirée à oublier pour Neymar, qu'on ne devrait pas revoir sur les terrains avant un long moment...
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FRANCK FIFE / AFP)

Quelle image la France gardera-t-elle du passage de Neymar en Ligue 1 ? Il y a aura des gestes, beaucoup, des fulgurances, tout autant, et des buts, à la pelle. Mais malheureusement pour le Brésilien et le PSG, on se souviendra aussi d'images plus tristes, plus marquantes, bien que plus rares : celles de ses sorties sur civière. Après ses deux graves blessures début 2018, puis début 2019, Neymar en a probablement ajoutée une troisième en cette fin 2020 lors du choc contre l'OL (0-1). Le temps additionnel est presque écoulé lorsque le Brésilien contourne le bloc lyonnais. Thiago Mendes tente de le stopper, mais son tacle vient prendre en tenaille la cheville du numéro dix brésilien, qui se bloque dans le sol. En larmes, Neymar ne se relève pas. Cette fois, il n'en rajoute pas. La douleur est bien là. L'artiste est évacué sur civière. Le point d'orgue d'une soirée en enfer.

  (FRANCK FIFE / AFP)

Avant ce triste dénouement, le Brésilien avait déjà passé une bien mauvaise soirée. Et aussi grave et inquiétante soit sa blessure, elle ne doit pas masquer la copie indigente rendue par le maître à jouer parisien contre l'OL. Sans l'accabler de la défaite des siens, on ne peut pas dire qu'il ait fait beaucoup pour renverser la tendance. Surtout, comparé à son récital de mercredi contre Basaksehir en C1 (3 buts, 1 passe décisive), Neymar n'a absolument pas pesé sur la rencontre, donnant du poids à la thèse du joueur sur courant alternatif : brillant et lumineux les soirs de Ligue des champions, parfois éteint voire sombre en championnat. 

Avant de s'effondrer, Neymar avait tout raté

Contre Lyon, le Brésilien a été à l'image de son équipe en ratant à peu près tout ce qu'il entreprenait. Agacé et nerveux, il a affiché le visage du Neymar qui joue d'abord pour lui, à l'opposé de celui qui a joué pour les siens mercredi. L'absence de son compère Kylian Mbappé au coup d'envoi n'y est peut-être pas étrangère. Quoi qu'il en soit, on ne l'a pas vu en première période, hormis pour venir se fritter avec Léo Dubois avec un visage qui rappelait celui qu'il affichait lors du Classique perdu contre l'OM. Un Classique perdu en grande partie à cause de la nervosité, déjà. Sa perte de balle qui entraînait la mi-temps était symptomatique de son manque de clairvoyance du jour, et de sa volonté de tout faire un peu trop seul.

De retour sur la pelouse, Neymar n'a su insuffler le vent de révolte nécessaire pour que Paris renverse un OL solide. Souvent au sol, il a rarement fait la différence. Et quand ce fut le cas à l'heure de jeu, son centre était destiné à personne. Quelques minutes plus tard, il ratait un contrôle facile seul à 30 mètres des buts, ce qui provoquait un contre à l'issue duquel Lyon passait tout près de break (65e). Il gâchait ensuite une des rares opportunités parisiennes en manquant un coup franc, alors que toute l'arrière garde du PSG était montée placer sa tête. Sur un centre un peu fort de Mbappé, il ne pouvait en revanche pas faire beaucoup mieux, surpris par la puissance de la passe (70e), mais peut-être aussi trop statique. 

Une performance en demi-teinte, et puis le coup de grâce : celui sur sa cheville, déjà trop souvent martyrisée par les défenseurs de Ligue 1. Cette blessure ne manquera pas de relancer le débat sur "la protection des joueurs par les arbitres". Mais Neymar, par son jeu qui fait sa force, ses arabesques, ses dribbles chaloupés, attirent ces gestes défensifs. Ce qui ne les excusent pas. Et lorsqu'il est moins en jambes, comme ce dimanche face à Lyon, il a aussi plus de mal à l'éviter. Forcément, au moment de voir et revoir les images de la tenaille assassine de Thiago Mendes sur sa cheville, on s'inquiète, à l'image de Thomas Tuchel : "Je suis inquiet, j'ai beaucoup d'expérience, il faut attendre demain pour ses examens". Il faut attendre demain, mais il faudra certainement attendre des mois avant de revoir Neymar sur un terrain. Ce qui est une mauvaise nouvelle pour le PSG, et tout le football français.

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