Ligue 1 : qui pourra concurrencer le Paris Saint-Germain ?
• Lyon, principal outsider... pour le moment
Sur la lancée d’un parcours européen magistral, l’Olympique lyonnais se présente sur la ligne départ en position de principal concurrent des Parisiens. Les joueurs de Rudi Garcia ont prouvé à l’Europe entière qu’ils étaient capables de grandes choses, mais, pour bien figurer en championnat, il faudra composer avec le principal démon de l’OL ces dernières saisons : la régularité.
Capable de battre tout le monde sur un match, y compris le PSG, Lyon perd énormément de points face à des équipes inférieures sur le papier et au classement. Heureusement, tout le monde semble conscient du problème. "On va se concentrer sur la Ligue 1, on va se concentrer, que ce soit Nîmes ou Bastia, sur le travail. Notre prochain adversaire c'est Dijon, et il faudra avoir le même état d'esprit", disait ainsi Juninho hier après l’élimination face au Bayern Munich.
Mais, attention, car l’été sera chaud dans le Rhône. Après un tel parcours européen, il y a fort à parier que plusieurs joueurs majeurs seront convoités. On pense évidemment en premier lieu à Moussa Dembélé, courtisé en Angleterre, et à Houssem Aouar, éblouissant durant toute la campagne lyonnaise. Si le premier a été relégué sur le banc au profit de la recrue hivernale Karl Toko-Ekambi, Dembélé a tout de même marqué 16 buts en Ligue 1. Pour le second, un départ serait encore plus compliqué à compenser. Houssem Aouar a prouvé en Ligue des champions qu’il était un formidable joueur de football capable de changer le cours d’un match par sa vista. S’il n’a pas été toujours régulier en Ligue 1, en étant parfois invisible face aux équipes de seconde partie de tableau, un départ serait plus que préjudiciable pour son club formateur tant le trio Aouar-Guimarães-Caqueret est complémentaire.
Hier soir, Juninho a confirmé qu’il y aurait "forcément" des départs au sein de l’effectif lyonnais. En cas de départ d’Aouar et/ou de Dembélé, le directeur sportif lyonnais aura du travail pour les remplacer par des joueurs d’impact. Si Lyon apparaît aujourd’hui comme le principal concurrent du Paris Saint-Germain, cela ne pourrait plus être le cas d’ici quelques semaines si le mercato se révèle destructeur.
• Marseille, la confirmation ?
Deuxième l’an passé, l’Olympique de Marseille aura à cœur de faire au moins aussi bien la saison prochaine, et pourquoi pas mieux ? Cependant, et à la différence de la saison dernière, Marseille disputera cette saison une compétition européenne, et pas n’importe laquelle : la Ligue des champions.
Heureusement, Marseille aura toujours en sa possession son meilleur atout. En effet, après plusieurs semaines de tergiversation, Andre Villas-Boas est toujours là ! Capable de construire la tour Eiffel avec une boîte d’allumettes ou presque l’an passé, le Portugais devra encore tirer le meilleur d’un effectif peu fourni. Si aucun départ majeur n'est à signaler, le jeune Isaac Lihadji ou Grégory Sertic n’entrant pas dans cette catégorie, l’effectif marseillais semble léger pour jouer sur plusieurs tableaux. Mais, avec Villas-Boas et quelques bons coups (Pape Gueye et Leonardo Balerd), en attendant une éventuelle arrivée sur le front offensif, Marseille pourrait encore surprendre.
Plutôt séduisants à l’occasion de leur dernier match de préparation face au Bayern Munich (défaite 1-0), qui préparait son échéance européenne, les Marseillais devront l’être également dès l’entame de la saison. Si la réception de Saint-Etienne, prévue en ouverture, a été décalée, Covid-19 oblige, Marseille aura fort à faire dès le premier mois de compétition. Les joueurs d’Andre Villas-Boas croiseront le fer avec Paris, Lille et Lyon en l’espace de quatre semaines. Dès lors, nous serons fixés sur le niveau et les attentes de l’OM cette saison.
• Monaco, la carte jeune
Capable de coups d’éclats l’an passé, mais aussi de piteuses performances, Monaco veut retrouver sa place dans le haut du classement. Exit Robert Moreno, la 7e place des Monégasques lui aura été fatale, place à Niko Kovac et à un projet articulé autour de jeunes joueurs. Aussi, plusieurs joueurs majeurs de l’équipe de l’an passé devraient les encadrer.
Pour entamer cette saison, l’AS Monaco a d’abord entrepris un grand ménage. En plus de l’entraîneur, le club de la principauté s’est séparé de plusieurs éléments parmi lesquels Kamil Glik ou Benjamin Henrichs. D’autres, comme Keita Baldé ou Jemerson en tête, devraient suivre pour faire baisser le nombre de joueurs sous contrat.
Pour se relancer, Monaco a donc décidé de rompre avec les derniers liens de l’ère Vadim Vasyliev-Leonardo Jardim, pour lancer ses jeunes recrues. Axel Disasi, recruté après une saison plus qu’aboutie à Reims, Aurélien Tchouaméni, ancien grand espoir des Girondins de Bordeaux, ou Youssouf Fofana, excellent à Strasbourg l’an passé, devraient s’établir comme des joueurs importants de l’équipe de Niko Kovac.
Wissam Ben Yedder, 18 buts et 7 passes décisives l’an passé, Aleksandr Golovin et Gelson Martins, à son retour de suspension, sont toujours là pour porter une équipe qui aura fière allure. D’autant plus que Niko Kovac attend d’autres renforts, on parle du milieu américain de Schalke 04 Weston McKennie ou du milieu malien de Leipzig Amadou Haidara. À son arrivée, le Croate avait déclaré "Paul (Mitchell) et Oleg (Petrov) m'ont dit qu'ils feraient le nécessaire pour avoir une équipe forte", et à première vue, l’AS Monaco version 2020-2021 en sera une.
• Lille, nouvelles têtes, mêmes objectifs
Le LOSC va tenter de revenir sur le podium de la Ligue 1. Un an après sa deuxième place, Lille est tombé au quatrième rang quand la saison a été interrompue à cause du Covid-19. Un classement et une non-qualification pour la Ligue des Champions qui "ne remettent pas en cause le projet nordiste", selon le président Gérard Lopez. L'objectif est d'y revenir le plus rapidement possible pour y faire briller les jeunes recrues.
Malgré la perte de son meilleur buteur Victor Osimhen, parti à Naples pour 81 millions d’euros bonus compris, le club a comme à son habitude renouvelé son effectif avec des jeunes joueurs au fort potentiel. À 20 ans, Jonathan David est devenu cet été la recrue la plus chère de l'histoire des Dogues. L’attaquant canadien a été acheté 32 millions d'euros à La Gantoise, un transfert marqué de la patte de Luis Campos. Ce dernier à également compensé le futur départ, plus que probable, de son défenseur brésilien Gabriel par l’achat du jeune Sven Botman en provenance de l’Ajax.
Si Lille, avec ses nouvelles recrues, aura sans doute besoin d’un temps d’adaptation, le fait de ne plus jouer la Ligue des champions, en ayant la possibilité de faire tourner en Ligue Europa, pourrait être un avantage de choix. Une chose est certaine, si Lille veut se mêler à la lutte pour les premières places, Christophe Galtier devra très vite trouver la formule gagnante. Une tâche délicate, mais le technicien est désormais familier de la situation tant elle se répète chaque saison.
• Rennes et Nice, les rouges et noirs veulent aussi briller
Si ces deux équipes ne sont pas aussi attendues que les armadas précédemment citées, les deux clubs rouge et noir de notre championnat pourraient bien créer la surprise. D’autant que Nice, passé sous pavillon Ineos l’an passé, et Rennes, propriété de la famille Pinault, présentent deux projets ambitieux.
Des projets symbolisés par des recrutements de qualités. Si Nice a frappé fort en engageant Morgan Schneiderlin, Hassane Kamara, Amine Gouiri ou encore Rony Lopes, Rennes n’est pas en reste avec les signatures de Martin Terrier et Nayef Aguerd, en attendant l’arrivée d’un attaquant et d’un défenseur central. Rennes a également prolongé le très courtisé Faitout Maoussa, preuve de l’ambition du club breton qui devrait toujours compter sur le talent précoce d'Eduardo Camavinga, sondé par tous les grands d'Europe.
Aussi, on retrouve à la tête des deux écuries des jeunes techniciens français prometteurs. D’un côté Patrick Vieira, champion du monde 1998, de l’autre Julien Stéphan. Deux hommes qui ont fait leurs preuves dans l'hexagone ces dernières saisons et qui ont la carrure pour porter leurs équipes plus haut. Seule ombre au tableau pour les deux clubs, l’obligation de disputer une compétition européenne. La Ligue Europa pour Nice, et la grande Ligue des champions pour Rennes. Deux compétitions qui devraient peser dans les jambes des joueurs des deux clubs qui n’ont pas les effectifs les plus fournis.
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