Ligue 1 : Saint-Etienne, de la continuité pour viser l'Europe
Les Verts revenus de l’enfer
Qu’elle semble lointaine cette soirée cauchemardesque du 5 novembre 2017… Ce soir-là, Geoffroy-Guichard chavire dans la détresse, à faire pleurer le peuple Vert : l’Olympique Lyonnais, l’ennemi juré, vient d’humilier, 5 buts à 0, l’AS Saint-Etienne qui aperçoit doucement mais sûrement la zone rouge. Depuis, la situation a radicalement changé. 17e de Ligue 1 fin janvier, l’ASSE est parvenue à renaître de ses cendres. Jean-Louis Gasset, devenu entraîneur principal durant la trêve hivernale, met les dirigeants stéphanois face à leur responsabilité qui n’est autre que de sauver le club aux 10 titres de champion de France… Il fait donc venir quatre renforts de choix à savoir Yann M’Vila, Neven Subotic, Mathieu Debuchy et Robert Beric, rappelé de son prêt infructueux à Anderlecht. Ces quatre-là deviendront, en partie, les grands artisans du redressement forézien. De février à mai, les Verts deviennent presque irrésistibles, enchaînant treize matches sans défaite, et terminant l’exercice retour avec 10 victoires, 5 nuls et seulement 4 défaites pour finalement finir à une 7e place inespérée quatre mois plus tôt.
"On a pris des risques à un niveau jamais atteint par le club"
Cette opération sauvetage aussi éprouvante que spectaculaire étant désormais oubliée, Jean-Louis Gasset ne voulait pas pour autant se reposer sur ses lauriers. En prolongeant l’aventure, il a obtenu des garanties financières pour construire, sur la dynamique du printemps dernier, un effectif de qualité capable d’aller tutoyer les places européennes. Car cette saison 2018/2019 devra marquer le retour des Verts en Europa League, comme l’a plus ou moins glissé le directeur général stéphanois, Frédéric Paquet : « On espère naviguer derrière les quatre intouchables ». Pour cela, Gasset a fini d’enterrer pour de bon le fameux salary cap mis en place depuis près d’une décennie. Avec la prolongation pour trois ans de Yann M’Vila, qui touchera un salaire mensuel brut de 4M d’euros, tout comme Wahbi Khazri, arrivé dans le Forez il y a deux semaines, les efforts consentis par les deux présidents stéphanois, sont bel et bien concrets. « On a effectivement pris des risques à un niveau jamais atteint par le club, en ne devenant pas fous non plus », confiait Frédéric Paquet dans les colonnes de L’Equipe. Venant alors appuyer les propos de Bernard Caiazzo qui avouait avoir eu recours à un emprunt, à défaut d’avoir vendu le club.
Dégraisser pour se renforcer en qualité
Une stratégie risquée, certes, mais qui s’explique par la volonté commune des dirigeants et de Jean-Louis Gasset de créer un groupe de qualité. Pour cela, il a fallu d’abord dégraisser en masse puisque pas moins de 13 joueurs professionnels de la saison dernière sont partis. En contrepartie, le but n’était clairement pas de compenser chaque départ, Gasset souhaitant « des renforts plutôt que des recrues ». Les signatures de Khazri (7M + 3M de bonus) et Kolodziejczak (Prêt avec option d’achat de 5M), associées aux prolongations de Mathieu Debuchy et Yann M’Vila avant celle à venir de Neven Subotic, prouvent à quel point les dirigeants font confiance aux choix de leur technicien. Patron du mercato, Gasset attend désormais un ultime renfort offensif pour disposer d’un effectif de 16 à 18 professionnels, auquel il ajoutera, au fil de la saison, les meilleurs jeunes du centre de formation. Car au final, si les Verts visent l’Europe, ils veulent avant tout se stabiliser. Avec leurs tauliers. Mais aussi avec ceux qui feront l’ASSE de demain.
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