Lille-PSG : 15 mois après son titre de Ligue 1, le Losc a opéré sa mue
Les Dogues reçoivent le PSG dimanche, forts d'un effectif largement remodelé et des principes de jeu prometteurs de son nouvel entraîneur, Paulo Fonseca.
Dans la douceur d'une soirée angevine, Lille glanait son sixième titre de champion de France le 23 mai 2021. Du groupe de Dogues se ruant sur la pelouse de Raymond-Kopa sitôt la fin du match sifflée, il ne reste désormais qu'une petite meute. En quinze mois, sept des onze titulaires ce soir-là ont quitté le Nord. Cette transformation, due autant aux sollicitations d'écuries huppées qu'à des impératifs économiques, traduit la mue opérée par le Losc. L'équipe alignée contre le Paris Saint-Germain, dimanche 21 août, n'aura ainsi plus grand-chose à voir avec les héros du titre.
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— Jonathan BAMBA (@djobamba7) August 18, 2022
Paulo Fonseca, nommé entraîneur fin juin, constitue une autre face de cette évolution. Ses idées, résolument tournées vers l'offensive et le contrôle du ballon, tranchent avec l'approche parfois jugée restrictive de son prédécesseur, Jocelyn Gourvennec. Arrivé quelques jours après le titre, ce dernier a voulu faire sien l'héritage de Christophe Galtier. Le 4-4-2 du nouvel entraîneur parisien a ainsi été reconduit, sans succès. Gourvennec n'a pas résisté à une saison sans éclat, conclue à la dixième place malgré un parcours honorable en Ligue des champions.
Un mercato moins clinquant mais cohérent
De son côté, le Portugais s'appuie sur un système qui semble être un 4-2-3-1. Mais celui-ci se transforme en un 3-5-2 très offensif avec ballon, dans un schéma comparable à la sélection italienne à l'Euro 2021. "Le coach essaie d'amener beaucoup de discipline, une philosophie très joueuse", confirme le capitaine Benjamin André, un des rares "rescapés" du titre, dans La Voix du Nord (article payant).
"Ces trois dernières années, on était plutôt une équipe de contre-attaque, d'attaques rapides, qui essayait de prendre le moins de buts. Là, il y a une vraie prise de risques."
Benjamin André, capitaine du Loscà La Voix du Nord
Les premières sorties offrent un aperçu de ce jeu léché. Après un carton emballant contre le promu auxerrois (4-1), les Nordistes ont décroché un nul à Nantes (1-1) rageant tant leur supériorité était flagrante. A la Beaujoire, Lille a eu le ballon (70% de possession) et a proposé quelques séquences prometteuses dans le jeu. "Il nous a manqué un brin de chance vu le nombre d'occasions", analysait après coup Fonseca.
Le but égalisateur a été inscrit par Ismaily, recrue arrivée du Shakhtar Donetsk (Ukraine). Le Brésilien symbolise un mercato moins clinquant que ces dernières saisons, mais plutôt cohérent.
En vue avec Clermont l'an passé, l'attaquant Mohamed Bayo et le latéral Akim Zedadka sont arrivés. Lille a aussi tenté le pari Rémy Cabella (Montpellier), quand Alexsandro (Chaves) et Jonas Martin (Rennes) apportent de la profondeur à l'effectif. Enfin, le Losc a enrôlé les jeunes Alan Virginius (Sochaux) et Bafodé Diakité (Toulouse), aperçus en Ligue 2. Il pourrait aussi faire venir Ludovic Blas (Nantes).
Economiquement mieux, mais...
Ces recrues, aux coûts et salaires moindres, s'inscrivent dans la lignée d'une austérité assumée depuis l'arrivée d'Olivier Létang à la présidence, à l'hiver 2021. "On a une vraie responsabilité, qui est de remettre le club dans une situation économique viable", a expliqué le dirigeant à BFM Lille. Il évalue la dette à "100 millions d'euros", contre "370 millions" lors de sa prise de fonction, en remplacement de Gérard Lopez.
Pour entériner la fin de ce cycle, le Losc s'est délesté de plusieurs héros du titre. Burak Yilmaz et Xeka n'ont pas été prolongés. Renato Sanches (PSG), Sven Botman (Newcastle) et Zeki Çelik (Roma) ont renfloué les caisses, comme Amadou Onana (Everton), resté seulement une saison dans le Nord.
A Nantes vendredi, seuls six joueurs sur la feuille de match étaient déjà lillois il y a 15 mois. Mais la fluidité dans le jeu était telle que l'on peinait à imaginer que ce groupe se découvrait en partie. Le duel contre le PSG arrive trop tôt pour avoir la pleine mesure du collectif lillois, mais il pourrait permettre d'avoir une première idée d'un potentiel certain.
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