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Lorient, un sacré numéro !

A l’heure d’entamer sa quatrième saison d’affilée parmi l’élite, Lorient vise avant tout le maintien. Les Merlus espèrent toutefois l’assurer au plus vite pour voir ce qui se passe plus haut au classement. Moins disposés à venir jouer les trouble-fête, Lensois et Valenciennois s’attacheront à garder leur ligne de conduite, pour continuer leur progression. Avec plus ou moins de pression.
Article rédigé par franceinfo
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Les Lorientais tout sourire.

Autant se l'avouer. Les finances des clubs déterminent en majeure partie leurs résultats sportifs, et la glorieuse incertitude du sport s'achète souvent à coups de millions. Pourtant, Lorient fait encore figure d’exception. Et apporte la preuve que le déploiement d’un beau jeu peut exister même sans d'étonnant émoluement. Sous la houlette de l’esthète Christian Gourcuff, les Merlus entameront la saison dans le même état d’esprit que l’an passé. D’abord assurer le maintien. Ensuite, s’il y a possibilité, se hisser parmi les dix premiers du championnat. Septième du précédent exercice, à deux longueurs d’une entrée pour l’Europe, la formation bretonne ne dispose pas de joueurs vedettes, faute de moyens financiers, mais d’un effectif de qualité, porté par un avant-centre prometteur, Kevin Gameiro, convoité par Monaco. Auteur de 17 buts en 35 rencontres disputées la saison dernière, le natif de Senlis a été brillant, à l’instar de son équipe. Prônant un jeu léché, Christian Gourcuff peut se targuer d’avoir modelé un groupe compétitif, capable de contrarier, le temps d’un match, de grosses écuries comme Bordeaux, Lyon, ou Marseille.

La clé de la réussite bretonne tiendrait donc à sa philosophie de jeu. Mais aussi à son recrutement. Dans le style d’Arsenal, la cellule recrutement de Lorient, composé de Stéphane Pedron, un ancien du club, sait dégoter les bonnes affaires évoluant en L2, voire dans des divisions plus basses. Ce fut le cas avec le Bordelais Michaël Ciani, déniché à Sedan. Plus récemment, l’histoire s’est répétée avec la venue de Laurent Koscielny, recruté de Tours et qui, après une saison sous les couleurs bretonnes, a rejoint les Gunners. Pour le remplacer, Gourcuff a jeté son dévolu sur Bruno Ecuele-Manga, jeune défenseur central d’Angers, à qui on promet un bel avenir. Car la vérité est là. Lorient sait bonifier ses joueurs. Et il ne serait pas étonnant de voir les Merlus retrouver une compétition européenne. D’ici un an ?

Lens fait les comptes

Classé 11e la saison passée, le RC Lens se satisferait amplement d’une telle place à l’issue du prochain exercice. Car le club artésien a une mission à la fois simple et de première importance : se maintenir pour solder les conséquences économiques de sa descente en L2, il y a deux ans (2008). Cette déconvenue empêche toujours le club de recruter à sa guise, son budget étant géré par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). En pleine turbulence financière, les Lensois vont donc jouer la carte de la prudence. L’arrivée de Jacques Santini, venu épauler Jean-Guy Wallemme, est là pour rassurer. « J’avais aussi pensé à Jean-Louis Gasset (l’adjoint de Laurent Blanc à Bordeaux et en équipe de France) », indique le technicien à la barbe blonde. Avant d’ajouter : « Je suis encore un jeune entraîneur au très haut niveau et je veux progresser ». L’ancien coach des Bleus risque fort d’être la seule nouvelle tête côté lensois, l’heure étant plutôt au dégraissage. Aruna et Laurenti ont déjà plié bagages tandis que Kovacevic pourrait les imiter et quitter le Pas-de-Calais pour rejoindre une formation étrangère. Mais les gros salaires (Maoulida, Runje, Akalé, Sidi Keita) n’ont pas bougé. Reste que la réalité se joue sur le terrain. « On se connaît bien, il y a déjà des affinités entre nous », note le défenseur Alaeddine Yahia. Rester dans les flots de la L1, pour que la tempête financière laisse place à un avenir sans nuage. Voilà à quoi devra s’astreindre le Racing cette saison.

Valenciennes, lentement mais sûrement

Jadis, un dicton publicitaire disait : « petit à petit, l’on devient moins petit ». Cela vaut aujourd’hui pour Valenciennes qui, chaque saison, franchit un cap. Pointant à la 17e place en 2007, le club s’est amélioré d’année en année, pour se hisser la saison dernière dans le haut du tableau (10e). « Ce serait bien de rester, maintenant, dans la première moitié de la L1 », ambitionne Francis Decourrière, le président valenciennois, qui explique : « Je sais que rien ne sera facile, mais ça représenterait une manière de confirmer tout ce qui a été bâti autour de l’équipe professionnelle ». D’ailleurs, les moyens de l’homme fort de VA sont à la hauteur de ses ambitions. « Le VAFC disposera d’un nouveau stade (Nungesser II, qui sera inauguré en juillet 2011) après avoir construit son centre d’entraînement et s’être doté de toutes les infrastructures modernes », dit-il, enchanté.

Mais pour l’heure, Philippe Montanier, l’entraîneur des Rouges, doit préparer la saison avec un effectif encore indécis, qui risque de s’alléger d’ici la fin du mercato, le 31 août. Etre dans le flou n’est jamais agréable pour une équipe en quête de stabilité. Le défenseur serbe Milan Bisevac pourrait rejoindre le PSG d’Antoine Kombouaré, son ancien entraîneur. Il en est de même pour Siaka Tiéné, dont le transfert dans le club de la capitale est en suspens depuis plusieurs semaines alors que Benfica s’est positionné sur le dossier. Johan Audel, lui, a obtenu son bon de sortie et pourrait atterrir en Premier League. Pour pallier ces éventuels départs, le VAFC a joué la carte de la jeunesse. L’attaquant camerounais Vincent Aboubakar (18 ans), les défenseurs Christopher Mfuyi (21 ans) et Nicolas Pallois (22 ans) ont rejoint le club. En conservant son ossature, Valenciennes, guidé par la vista de son maître à jouer, Fahid Ben Khalfallah, sera armé, pour trouver sa place dans le groupe de tête du championnat.

Par Rayan Ouamara

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