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Marseille: Passi-Boli, le pompier et l'ambassadeur

Frank Passi, encore appelé à la rescousse et Basile Boli, légende descendue dans l'arène, ont réussi leur première mission, faire enfin gagner Marseille. Le duo doit confirmer contre Nantes pour la 35e journée de Ligue 1.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Basile Boli et Franck Passi, les nouveaux hommes forts de l'OM (PATRICK HERTZOG / AFP)

Passi n'a pas peur du feu

Homme de club et de devoir, Passi a accepté de jouer une nouvelle fois les pompiers. "Je suis un salarié du club (...), quand on a besoin de nous, on sait monter au feu", lance-t-il. L'éternel adjoint - de Deschamps, Baup, Anigo, Bielsa et Michel - finissait par trouver ce ministère amer. Passi ne cache pas qu'il rêve de lumière: il disait déjà ne pas avoir vocation à rester un numéro 2, après avoir dirigé - et perdu - à Reims (2e journée) sur les décombres de l'après-Bielsa. Avec la qualification pour la finale de la Coupe de France obtenue à Sochaux mercredi (1-0), il va donc coacher les six derniers matches de la saison marseillaise, lui qui n'avait donc coaché qu'un seul match à la tête de l'OM.

A la fin de sa carrière de joueur déjà, à Saint-Jacques-de-Compostelle, il avait en revanche succédé pour quelques matches à l'entraîneur Pichi Lucas, après en avoir été l'adjoint. Passi prend cela comme "un challenge, c'est même excitant quelque part", dit-il, mais il prévient: "en cinq matches, tu ne peux pas faire ce qui n'a pas été fait en huit mois". Côté terrain pas de chamboulement tactique, le duo s'est attaché à un travail de reconstruction psychologique de joueurs traités de "chèvres" par leurs supporters. Les éleveurs caprins de Provence se sont d'ailleurs plaint avec force ironie de la comparaison avec leurs bêtes. Visage sec et phrases courtes, anti-Michel en quelque sorte, Passi a fouetté l'orgueil des joueurs en leur rappelant que faire descendre l'OM en L2 tacherait irrémédiablement leur CV. "Je leur ai dit ça, oui", confirme-t-il.
Confident des joueurs, un rôle classique de l'adjoint, "il est un peu plus en retrait", raconte le milieu de terrain Abdelaziz Barrada, que Passi a sorti du placard. "J'ai besoin de prendre un peu de recul, d'avoir une vision périphérique pour faire mon équipe", explique le coach. Il a pris l'entraîneur de la CFA, Thomas Fernandez, comme adjoint, pour diriger les séances. Mais le travail psychologique, il le partage avec "Base".​

Boli, le motivateur​

Son titre exact, "coordinateur sportif", semble plutôt correspondre aux attributs d'un préparateur mental. La statue du commandeur, buteur éternel de la finale de Munich (Ligue des Champions 1993) est devenu coach psychologique. Nommé ambassadeur du club par le président Vincent Labrune en début de saison, Boli conseillait déjà les joueurs de temps en temps. Après son clash avec Michel, qui lui reprochait d'avoir publiquement critiqué ses choix alors qu'il lui avait "ouvert le vestiaire", le revoilà en première ligne, comme aux plus belles heures du grand OM, celui qui faisait trembler, et non pas rire, l'Europe. "Basile a ce côté médiatique, une générosité, il est bon dans la relation avec les supporters", note Passi. Partout où il apparaît en Provence, "Basilou" s'entend raconter sa tête victorieuse contre l'AC Milan. Mais son aura suffit-elle à en faire un coordinateur sportif ? "Les mots de Franck et Basile ont fait du bien depuis le départ de Michel", assure Barrada.

"Cette équipe a beaucoup de talents mais elle manque un peu de confiance et Basile a ce rôle-là, les motiver, leur faire comprendre que ce maillot est quelque chose", poursuit le Marocain. "Dès mardi matin (jour de la mise à l'écart de Michel, ndlr), il a pris quelques joueurs à part pour discuter avec eux." Boli, lui, voit sa nomination dans le duo comme "un électrochoc pour sauver le club", et juge que Passi est "l'homme de la situation". Il ne faut "pas pleurnicher", a-t-il expliqué sur OM.tv, mais "relever la tête et aller au front" par "respect pour le grand OM". L'ancien défenseur olympien résume son propre attachement au maillot d'une formule: "J'ai appris un métier à Auxerre pendant dix ans, j'ai appris à gagner à Marseille pendant cinq ans". Il lui reste à apprendre à faire le coordinateur sportif pendant six matches.

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