Incidents lors de OM-OL : "On est 13 000 voire 14 000 en tribune, ça pète de partout, ce n'est pas maîtrisable"
Au lendemain de la rencontre houleuse opposant les deux Olympiques au stade Vélodrome, francetv info a recueilli, lundi, les réactions de supporters des deux camps.
"Pas de commentaire", a répondu dans un premier temps le Club central des supporters (CCS) de l'Olympique de Marseille à francetv info, lundi 21 septembre, au lendemain d'un match contre l'Olympique lyonnais émaillé d'incidents. Avant d'accepter de réagir : jeter des bouteilles en verre sur les joueurs, "c'est abusé, c'est dangereux", explique ce membre du CCS, qui préfère rester anonyme. "C'est stupide, c'est meurtrier, c'est inqualifiable", tonne, de son côté, Michel Tonini, président des Yankees, un autre club de fans de l'OM, interrogé par francetv info.
La rencontre de Ligue 1 entre l'OM et l'OL, dimanche soir au Stade Vélodrome, a été interrompue une vingtaine de minutes, peu après l'heure de jeu, après des jets d'objets sur la pelouse, dont des bouteilles en verre. Des actes condamnés par le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, sur i-Télé, évoquant des incidents "inacceptables". "Le football a montré ce week-end ce qu'il avait de pire", a estimé de son côté le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, après ces débordements et ceux qui ont eu lieu à Reims samedi en marge du match du PSG.
"C'est dans tous les stades, les débordements"
Si les supporters marseillais n'approuvent pas les incidents de dimanche soir, beaucoup relativisent. "C'est dans tous les stades, les débordements, fait-on valoir du CCS, l'association la plus ancienne du Stade Vélodrome. On ne tient pas les gens, les fans. C'est folklorique. On est 13 000 voire 14 000 en tribune, ça pète de partout, ce n'est pas maîtrisable." "Dans un stade de 60 000 personnes, il est strictement impossible d'encadrer tout le monde, souligne de son côté Michel Tonini. Ce n'était pas non plus l'émeute. Personne ne s'est senti en danger, si ce n'est le gardien lyonnais", particulièrement visé puisqu'à portée de jets.
Hichem Aktouche, un fan de l'OM, a assisté à la rencontre en tribune Ganay, une tribune latérale éloignée des virages, avec un enfant de 11 ans. "On voyait les gens se rassembler dans les virages pour essayer de lancer des trucs sur les joueurs." Mais tous deux n'ont pas eu peur. Selon lui, "les plus exposés étaient ceux qui se trouvaient sur le terrain". Ce qui les a le plus dérangé, ce sont les insultes entendues dans le stade, a-t-il indiqué. Un fan lyonnais, qui était également en tribune latérale, explique n'avoir pas craint pour sa sécurité.
Michel Tonini, lui, regrette ces événements qui vont renforcer la mauvaise réputation des fans de l'OM. "On est encore stigmatisés, on va encore dire que l'on est des voyous et des violents, se désole-t-il. C'est insupportable."
"On les prend et on les vire"
Hubert Jacquemet, supporter lyonnais de l'association Bièvre Gones, n'était pas au Vélodrome, dimanche soir, mais devant sa télé. "Les canettes qui volent, les CRS qui rentrent, cela m'a donné la chair de poule...", raconte-t-il à francetv info. "C'est affligeant", se désole Geneviève Maselli de l'O'elle Club, une association de supportrices. Elle non plus n'était pas au Vélodrome dimanche soir. "Cela ne me plaît pas d'aller voir un match en étant parquée dans un hangar pour visiteurs, comme c'est le cas à Marseille, assure-t-elle. Ces problèmes ne font que conforter mon sentiment : je ne suis allée qu'une fois au Stade Vélodrome pour un match et je n'ai pas du tout aimé. Le club nous avait conseillé de faire attention, de ne pas se balader avec une écharpe ou un maillot aux couleurs de l'OL pour éviter de se faire embêter." Ce sentiment d'insécurité, qui règne lors des matchs dans l'enceinte phocéenne, Hubert Jacquemet le partage. Mais il souligne que Marseille n'est pas la seule ville concernée, citant Nice ou encore Bastia.
D'après Geneviève Maselli, il n'y a qu'une poignée de supporters "débiles", une vingtaine ou une trentaine, qui posent problème. Ce que pense aussi Hubert Jacquemet. Tous deux s'étonnent de ne pas voir davantage de fermeté de la part du club phocéen. "Ils sont probablement connus des services d'ordre, on les prend et on les vire", tranche Geneviève Maselli. "Il faut faire le nécessaire, comme à Paris, les interdire de stade, poursuit Hubert Jacquemet. La sécurité les connaît très certainement. Dans les gradins, on est photographiés, on est filmés. Une fois, après des incidents, j'ai été surpris de voir des photos de mon groupe."
Michel Tonini pense également qu'il est possible de mettre la main sur les responsables : "Il y a tellement de caméras dans le stade, que si on ne les trouve pas les fauteurs de troubles, c'est que les pouvoirs publics n'en font pas assez."
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