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Metz - Lyon remet de l'huile sur le feu : les lois ne sont pas claires

Lyon s’est imposé à Metz ce vendredi soir pour le compte de la 26e journée de Ligue 1 (2-0). Autant, sur le plan sportif, le match n’aura pas marqué les esprits, mais il aura rappelé que le brouillard autour des lois du jeu n’a jamais été levé.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Au terme d'un match sans saveur, haché par l'intervention de l'assistance vidéo, Lyon est reparti de Metz avec les trois points vendredi soir (2-0). Ceux qui étaient venus se détendre devant un match de football auront été déçus. Au-delà du faible niveau de jeu proposé par les deux équipes, la manière avec laquelle l'OL a pris les devants a exacerbé la frustration des Messins. La décision de l'arbitre de la rencontre, Eric Wattellier, d'accorder un penalty à Lyon dans le temps additionnel de la première période a été vécue comme une injustice par les hommes de Vincent Hognon.Et les Lorrains ont terminé la rencontre en infériorité numérique après un geste d'humeur de Habib Diallo sur Fernando Marçal (82').

Indécision, attente et frustration

Alors que les deux équipes se neutralisent en première période (0-0) et qu'une minute de temps additionnel est affichée, un duel aérien dans la surface messine entre Jason Denayer et Matthieu Udol paraît litigieux. Le défenseur messin a peut-être touché le ballon de la main. Eric Wattellier hésite près de deux minutes avant de consulter lui-même l'assistance vidéo. L'arbitre prend le temps pour revoir les images. Clairement, Udol touche le ballon de la main de manière involontaire, mais son bras est décollé du corps. Le penalty est finalement accordé à l'OL, près de quatre minutes après les faits. Alexandre Oukidja arrête la tentative de Maxwel Cornet, mais monsieur Wattellier fait retirer le penalty, indiquant que le gardien messin avait largement quitté sa ligne avant le tir. Moussa Dembélé se charge de la deuxième salve et marque plus de 7 minutes après l'action fautive. 

Les Messins sont menés 1-0 à la pause. “Il y a beaucoup de colère. On se fait toujours pénaliser de la même façon. Sans penalty, Lyon c’est une équipe très moyenne. Il faudrait que les arbitres se réveillent à un moment donné”, réagit l'arrière droit du FC Metz, Fabien Centonze, au micro de Canal +. Si son équipe finit par s'incliner 2-0, après un but anecdotique de Houssem Aouar face au but vide à la fin du match, l'équipe lorraine n'a toujours pas digéré le fameux penalty. Directement sanctionné pour la main, Matthieu Udol avance que "l'arbitre a choisi son camp", l'air abattu. La rengaine de faveurs arbitrales envers l'OL rejaillit, comme chaque saison. A titre d'information, le club rhodanien a bénéficié de son 5e penalty en Ligue 1 cette saison, c'est bien moins que Lille ou Paris, qui en ont obtenu 8 jusqu'à présent. En termes de quantité, Lyon n'a pas été avantagé dans les faits. 

Toute main dans la surface ne doit pas forcément être sanctionnée

Le vrai problème que pose le litige de Metz-Lyon tient en fait de la clarté des lois du jeu. Ces derniers mois, l'idée que toute main dans sa propre surface doit aboutir à un penalty a été largement relayée. Des modifications dans les lois du jeu ont été apportées par l'International Football Association Board (IFAB), et plus particulièrement dans la loi 12, mentionnant les mains dans la surface. Mais, en faisant des recherches, notamment en consultant l'application officielle de l'IFAB, les textes ne sont pas aussi catégoriques. Une main doit en fait être sanctionnée "si un joueur touche le ballon du bras ou de la main lorsque la position du bras ou de la main a artificiellement augmenté la surface couverte par son corps. Ou si le bras ou la main est au-dessus du niveau de l’épaule (à moins qu’il ait délibérément joué le ballon et que ce dernier touche ensuite son bras ou sa main)".

Aucune autre mention n'entre en jeu dans le duel aérien fautif de Matthieu Udol. Le défenseur lorrain touche clairement le ballon de la main, au niveau de l'épaule (pas forcément au-dessus), avec une surface de corps agrandie artificiellement (bien qu'involontairement). A priori, si l'on s'en tient au règlement, monsieur Wattellier a fait le bon choix en désignant le point de penalty. Mais son hésitation prouve à elle seule que les lois du jeu ne sont peut-être pas assez claires, ne serait-ce que pour les arbitres. "Quand il sort de la VAR, je suis persuadé qu'il n'est pas convaincu. Je le vois dans son regard", a réagi Vincent Hognon après la rencontre.

Si la décision de faire retirer le penalty ne soulève pas de questions, le coach messin a aussi pointé du doigt l'utilisation de l'assistance vidéo. Au moment même du duel litigieux, monsieur Wattellier n'a rien signalé. C'est après que le ballon soit sorti du terrain qu'il a finalement eu recours à l'assistance vidéo et en signalant le penalty, il revient sur sa première décision. Mais était-ce une erreur manifeste de sa part ? C'est ce que le coach du FC Metz reproche à l'arbitre. Encore une fois, il nous est impossible de parler de jeu. Chaque solution avancée ne fait qu'ajouter des doutes à des montagnes de doutes.

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