Monaco déjà affûté
Vendredi soir, le foot français avait les yeux rivés sur la Mosson pour la première du Paris SG version Blanc, avec les premiers pas de l'Uruguayen Edison Cavani scrutés à la loupe. Samedi soir, c'est le stade Chaban-Delmas qui monopolisait l'attention pour découvrir ce collectif monégasque monté à coup de millions d'euros (près de 150 selon le club princier) avec le Colombien Radamel Falcao en figure de proue. L'argent ne fait pas toujours le bonheur, mais sur le Rocher, depuis deux mois, il a changé le quotidien d'un club qu'on n'avait pas vu à pareille attention médiatique depuis le printemps 2004 et la finale de Ligue des champions perdue contre Porto (0-3).
Désigné outsider numéro 1 du PSG au regard de son casting cinq étoiles, mélange de grands talents déjà réputés (Falcao, Moutinho) ou en devenir (James Rodriguez), et de joueurs expérimentés (Abidal, Toulalan, Ricardo Carvalho) rompus à la pression, Monaco semble déjà assumer ce statut et l'attente qui en découle. "On n'est pas dans une bulle, on écoute la radio, on regarde les médias, on sait que le président investit beaucoup d'argent, qu'il y a beaucoup d'attente, reconnaît Emmanuel Rivière, premier buteur de la saison de ce Monaco new-look. Le club a changé de dimension, on le voit. En travaillant avec des joueurs de cette qualité, on ne peut que progresser". "A-t-on marqué les esprits ?, s'interrogeait avec un petit sourire le capitaine Eric Abidal samedi soir. Oui, par le résultat. C'était important de commencer par une victoire à l'extérieur, surtout pour les étrangers car ça permet d'avoir une adaptation sereine. Un attaquant qui marque ne va pas gamberger. Moins il gamberge, mieux c'est pour nous, au point de vue de l'intégration, c'est énorme pour Falcao", qui a scellé le premier succès de la saison des siens en véritable renard des surfaces.
Sans anicroche
L'entraîneur Claudio Ranieri, qui se disait "curieux de voir le comportement des siens contre une bonne équipe comme Bordeaux", peut être rassuré: ses hommes ont fait forte impression, dans toutes les lignes, en affichant une grosse maîtrise, en prenant des risques, avec un couloir gauche moins "flashy" (Ferreira-Carrasco et Kurzawa) mais qui devrait faire causer. Retrouver l'ASM à ce niveau n'était pas tout à fait prévu au regard d'une logique temporelle évidente, même si la démonstration contre une équipe bis de Tottenham (5-2) le week-end dernier lors du dernier match de préparation avait donné certaines garanties.
En fait, Monaco profite surtout d'une préparation sans anicroche, à l'inverse de Paris, obligé de se rendre au Gabon à une semaine du coup d'envoi de la L1 pour le Trophée des Champions, et qui a vu ses stars et ses recrues revenir de vacances de manière saccadée. Un gros mois à vivre ensemble, avec toutes les recrues présentes dès le premier jour de stage en Allemagne, il fallait bien ça pour parfaire un collectif, "créer une cohésion" selon Rivière. "Les anciens jouent un très grands rôle, ils nous guident, nous parlent beaucoup, on apprend beaucoup et nous aident à canaliser cette pression", poursuit l'ancien Stéphanois et Toulousain. "On n'est pas encore au point, mais c'est important qu'on travaille tous les uns pour les autres. L'important, c'est l'état d'esprit", conclut le milieu Jérémy Toulalan.
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