Morgan Sanson, "On savait déjà que c’était un futur joueur pro"
C’est dans la Sarthe, au Mans, que la future vie de footballeur professionnel de Morgan Sanson avait décidé de s’écrire. Alors MUC 72 à l’époque, le club sarthois accueille en 2009 ce jeune homme de 15 ans "assez fluet, svelte, assez grand mais en formation", comme le décrit son éducateur et préparateur physique de l’époque Fabien Bossuet, qu’il a retrouvé depuis la saison dernière dans le staff de l’Olympique de Marseille.
"Il venait de se faire respecter par le groupe, il était intégré"
Discret et timide, le natif de Saint-Doulchard (Cher) dégage depuis toujours cette image à première vue. Néanmoins, Sanson a toujours su s’intégrer dans un groupe et se faire apprécier partout où il est passé, comme lors de son premier entrainement au Mans.
"Le groupe regagne les vestiaires, ça se chahute pas mal comme d'habitude, raconte Antoine Besson, ancien pensionnaire du centre de formation et coéquipier de Morgan Sanson. Certains mangent leurs pommes à disposition et ça commence à jeter les trognons un peu n'importe où. Morgan lui reste dans son coin, sans faire de vague, toujours timide au moment où un trognon passe juste à côté de lui. Il se lève, prend le trognon et le jette d'une telle force qu’il explose contre le mur du vestiaire. Gros blanc. Tout le monde l’a fermé, il venait de se faire respecter par le groupe, il était intégré."
Faux timide, le milieu de terrain est quelqu’un "d’entier et de rigolo", comme le décrit l’un de ses meilleurs amis, Quentin Beunardeau, gardien de but en première division portugaise, rencontré au centre de formation. "Morgan s’amusait à faire rigoler les autres. Que ce soit en 15 ans, 16 ans, jusqu’en pro, il n’avait aucune limite, il rigolait avec tout le monde."
En effet, Quentin Beunardeau peut témoigner pour avoir fait les frais des fourberies de son ami avec qui il partageait la même classe. "C’est un con !" dit-il sur le ton de la plaisanterie. "En cours de mercatique, il avait l’objectif de me faire virer. Comme d’habitude, il me faisait rire et là j’ai craqué, j’explose de rire. Le prof s’est retourné, Morgan lui reste figé comme s’il n’avait rien fait. Le prof me dit de sortir, il avait réussi."
"Il est reconnaissant envers les personnes qui l’ont aidé."
S’il performe dans la plaisanterie, Morgan Sanson a su être aussi bon comme footballeur pour devenir aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de l’OM. "Morgan est quelqu’un qui travaille beaucoup, il a accepté de bosser pour franchir les paliers nécessaires." analyse Fabien Bossuet. Tout sauf une surprise : "J’ai souvenir d’une année en CFA. On avait un vécu avec lui, on savait déjà que c’était un futur joueur pro. Il n’avait pas joué en Ligue 2 encore, mais on savait à cette époque qu’avec sa capacité à apprendre et à progresser qu’il irait loin."
Une fierté pour le préparateur physique qui entretient un lien particulier avec le joueur : "Ça me touche un petit peu de voir où il en est aujourd’hui, observer son évolution depuis le début ce n’est pas rien pour un éducateur." Rendre fiers ses proches et récompenser ceux qui l’ont entouré, voilà ce qui caractérise l’homme et le footballeur. "Il sait d’où il vient, il est reconnaissant envers les personnes qui l’ont aidé." estime Quentin Beunardeau.
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En 2015, alors à Montpellier où il a fait ses débuts en Ligue 1, Sanson est victime d’une rupture des ligaments croisés. Une période pendant laquelle son meilleur ami l’a accompagné. "J’étais dans une situation délicate dans mon ancien club donc ça m’a permis d’aller à Montpellier pour le soutenir, lui remonter le moral. Ça lui a forgé un gros mental, et malgré sa blessure il savait où il voulait aller. Il a bossé énormément pour revenir à son meilleur niveau. Ça l’a fait beaucoup mûrir."
"Il a le niveau international, en tout cas il en n’est pas loin"
Avec une seule grosse blessure à son actif, Morgan Sanson a pourtant connu plusieurs petits pépins physiques à répétition. Comme en septembre dernier face à Strasbourg où le milieu a été éloigné des terrains pendant 15 jours, touché à un mollet. Rien d’alarmant dans la progression du Marseillais. "Les petits pépins qu’il traverse actuellement sont dus à l’accumulation de la charge, et aux exigences du très très haut niveau. Aujourd’hui il évolue. Cela veut dire être capable de répéter les efforts à haut niveau et le corps doit s’adapter. Les petits pépins sont liés à ça et doivent être digérés. Il est en train de passer le cap."
Plutôt rassurant pour le Français qui est aux portes de l’équipe de France. "Il affiche des donnés qui sont tout le temps en constante évolution. Aujourd’hui, il engrange beaucoup de confiance et de certitude. L’enchainement des performances est importante dans sa construction. Il a le niveau international, en tout cas il en n’est pas loin.", révèle Fabien Bossuet.
La saison dernière, Morgan Sanson n’avait pas participé au "Classique" au Vélodrome avec l’OM. Dimanche, le Marseillais devrait être dans le onze de départ, ce qui prouverait qu’il a franchi un nouveau palier. S’il veut atteindre ses objectifs élevés, cela passera par une bonne performance contre Paris, pour enfin bomber le torse et montrer le chemin parcouru.
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