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Nantes-Bordeaux, derby océan

En sommeil pendant quatre ans, le derby de l'Atlantique entre Bordeaux et Nantes dimanche (14h) devrait raviver nombre de souvenirs, au sein de formations aux trajectoires bien distinctes cette saison.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Nkoudou et Bessat (FC Nantes)

A l'origine, ce classique de la L1 était une opposition de styles: d'un  côté l'école nantaise, ode au beau jeu conceptualisée dès les années 60; de  l'autre, un football plus physique, devenu efficace avec l'apport des meilleurs  talents français dans les années 80. Depuis leur dernier titre en 2001, les Canaris sont rentrés dans le rang  jusqu'à perdre leur place dans l'élite en 2009. Sur la même période, Bordeaux, lui, a joué au yoyo, avec un titre de  champion, quatre Coupes nationales, et quelques saisons blanches. Mais depuis quatre ans, il lui manquait ce petit piment annuel attendu par  son public, comme au bon vieux temps lorsqu'il scandait +cuits, cuits, cuits,  les Canaris sont cuits+ les soirs de victoire. "Tu bats Nantes, d'une ça fait plaisir aux supporters qui nous en parlent  sans arrêt, nous mettent la pression. De deux, tu remontes au classement à leur  hauteur", énumère le milieu bordelais Grégory Sertic, vierge de derby en pro. Issa Cissokho, latéral droit nantais, évoque "un match très attendu par  nous et les supporters (2000 fans feront le déplacement). Il va y avoir une  très belle ambiance. J'espère qu'on se croira chez nous comme à Rennes  (victoire 3-1 en septembre)". Un voeu pieux, confirmé par les statistiques: Chaban-Delmas n'est pas une  terre imprenable pour le FCNA qui s'y est imposé trois fois lors de ses huit  derniers déplacements.

Sentiments contrastés

Lors de ces derbies, il se passe toujours quelque chose: en 1982, Bordeaux  s'était présenté à Marcel-Saupin sans gardien (0-6) pour protester contre la  suspension de Dragan Pantelic. En 1990, David Marraud et Didier Sénac s'étaient bagarrés à Lescure (2-0).  En 1994, Bordeaux arrachait un nul homérique à dix (3-3) à la Beaujoire face  aux futurs champions. Puis en 2000, Pauleta réussissait des débuts tonitruants  en L1 avec un triplé en terre nantaise (0-5). La dernière visite des Jaune et Vert en août 2008 avait coûté cher à leur  entraîneur d'alors (et actuel) Michel Der Zakarian, limogé après une défaite  2-0, par son président toujours en poste aujourd'hui. Dimanche, le technicien nantais n'aura aucune épée de Damoclès au-dessus de  la tête. Cette saison, son équipe, promu surprise (4e), ne cesse de troubler la  hiérarchie même si le dernier nul ramené de Montpellier (1-1) lui a fortement  déplu."Si on refait la même prestation, on est morts", prévient le milieu Vincent  Bessat, pointant une faillite d'ordre collective à La Mosson. Les sentiments sont contrastés du côté de Bordeaux (9e) qui, après avoir  frôlé le pire en septembre (18e), vient d'enchaîner sept matches sans défaite  en L1. Une bonne série à atténuer par un parcours décevant en Europa League. "Il ne faut pas s'enflammer et ne pas oublier d'où l'on vient, rappelle  Sertic. On a retrouvé des vraies valeurs, un vrai collectif, on avait des  doutes qui commencent à s'évacuer". Cela sera-t-il suffisant pour prendre Nantes à défaut?  Tout dépendra  comment ses coéquipiers auront digéré la désillusion de Nicosie (1-2).

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