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Nantes-PSG, rivalité dévaluée

Rivaux pour le titre dans les années 80 ou 90, Nantais et Parisiens n’évoluent plus dans les mêmes sphères depuis une petite décennie qui a vu Paris monter en puissance pendant les Canaris déclinaient au point de descendre en Ligue 2. Le choc de ce soir s’annonce donc disproportionné entre deux équipes aux objectifs diamétralement opposés.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Nkoudou et Bessat (FC Nantes)

Durant une bonne vingtaine d’années, le FC Nantes et le Paris-Saint-Germain ont côtoyé de conserve le haut du pavé de la Ligue 1 (ou D1). Souvent à la lutte pour les places européennes, Ligériens et Parisiens rivalisaient alors avec Monaco, Bordeaux, Marseille ou Lyon pour une place dans le Top 5 du classement (au minimum).

1986 pour le PSG, 1995 pour le FCN

Les deux clubs se sont même battus deux fois pour le sacre suprême : en 1986, le PSG avait remporté son premier titre de champion de France en résistant jusqu’au bout au finish jaune et vert, tandis que les hommes de Jean-Claude Suaudeau avaient pris une revanche éclatante en 1995 en matant deux fois le rival de la capitale et en caracolant en tête du début à la fin de la saison (une seule défaite).

Aujourd’hui, les deux équipes ne tirent plus dans la même catégorie. Pendant que le FCN s’éloignait de la formation qui avait fait sa force 40 ans durant, et finissait par chuter en Ligue 2 à deux reprises (en 2007 pour la première fois depuis 44 ans, puis en 2009), le PSG sauvait la sienne dans l’élite (au printemps 2008 avec une victoire déterminante à Sochaux lors de la 38e journée) avant de remonter progressivement la pente jusqu’au couronnement attendu de la saison dernière (le troisième titre de l’histoire du club après 1986 et 1994, contre huit aux Canaris, entre 1965 et 2001).

Poids lourd contre poids plume

Grâce aux capitaux du Qatar, Paris est devenu la référence nationale : riche, puissant, le PSG a acheté de nombreux joueurs dont quelques stars qui lui permettent d’espérer conserver son titre et de viser un succès en Ligue des champions dans les trois ou quatre ans qui viennent. L’Europe, Nantes en est bien loin. Les joueurs de Michel Der Zakarian, qui sont remontés non sans mal en mai dernier, aspirent seulement au maintien.

Contre le club parisien qui s’était imposé (4-1) lors de leur dernier rendez-vous à La Beaujoire (saison 2008-09), le FC Nantes tentera de limiter les dégâts. Malgré le score trompeur (1-1 contre Ajaccio), les Jaunes ont bien vu que Paris avait outrageusement dominé les Corses dimanche dernier, et que le manque de réussite du week-end précédent pourrait bien se transformer en orgie offensive face à une défense qui n’offre pas toutes les garanties requises.

Attaque-défense attendue

Le maintien nantais ne se gagnera sûrement pas contre le PSG, mais une déroute à domicile, lors d’un match à guichets fermés face à un adversaire que les supporters nantais adorent détester, ferait vraiment tâche. Surtout après l’affaire Touré contre Bastia qui devrait priver Nantes de trois points très importants à l’heure des comptes.

Alors certes, le PSG a (un peu) la pression après deux matches nuls, mais Laurent Blanc garde confiance. L’ancien sélectionneur national sait que le Nantes d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui qui suscité l’admiration sinon le respect il y a quelques années. Il serait étonnant, vu les effectifs des deux camps, que Paris concède un troisième match nul consécutif, comme la saison dernière. Pour le PSG, Nantes est l’équipe idéale pour enfin lancer la saison par une victoire convaincante. Cela semble inéluctable, n’en déplaise aux plus irréductibles supporters des Jaunes.

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