Non, David Beckham n'est pas un grand joueur
Lorsque l'on évoque l'histoire du foot et les joueurs qui ont marqué les esprits, David Beckham ne vient pas spontanément. Il se classe en tout cas loin des immenses Pelé, Maradona et Cruyff. Il arrive forcément derrière les Zidane, Di Stefano, Platini, Van Basten et autres Ronaldo (le Brésilien) et Messi. Il pointe même après Figo, Puskas, Zico, Del Piero, Cristiano Ronaldo ou George Best. Si l'on établissait un classement des 50 meilleurs footballeurs de l'histoire, Beckham n'en ferait sûrement pas partie. Dans son propre pays, il serait devancé par Bobby Charlton, Gary Lineker ou Kevin Keegan. Michael Owen a été Ballon d'Or (en 2001), David Beckham jamais. Ceci est un constat irréfutable, n'en déplaise aux groupies du "Spice Boy".
Aucun résultat avec l'Angleterre
En équipe nationale, le numéro 7 a connu des hauts et des bas mais il n'a jamais dépassé le stade des quarts de finale d'une grande compétition (Coupe du monde 2002 et 2006, Euro 2004). Il a inscrit 17 buts en 115 sélections ce qui n'a rien de mirobolant. Le souvenir le plus vivace que l'on garde de ses différents Mondiaux reste évidemment son exclusion lors du huitième de finale de l'édition 1998 contre l'Argentine à Saint-Etienne. La presse britannique lui était tombée dessus sans ménagement et Beckham avait mis quelques mois avant d'être réhabilité dans son statut de titulaire indispensable, tant avec l'Angleterre qu'avec son club de Manchester United.
Car c'est sous le maillot rouge des Red Devils que "Becks" va éclater au plus haut niveau (aux côtés d'Eric Cantona) et se forger un palmarès conséquent: 7 fois champion d'Angleterre, deux FA Cup, une Ligue des champions mémorable en 1999 agrémentée de la Coupe Intercontinentale. Avec le Real Madrid, il s'adjugea un nouveau titre de champion (d'Espagne) en 2007, l'année de son départ pour Los Angeles. Joueur anglais de l'année 2003, Beckham enregistra d'autres récompenses individuelles. L'UEFA lui décerna le titre de meilleur joueur de l'année 1999 et il fût classé deuxième par la FIFA en 1999 et en 2001.
Intelligent et collectif
Sans être un "fuoriclasse" comme disent les Italiens, l'enfant de Leytonstone se distingua sur le terrain grâce à son pied droit, son arme fatale. Doté d'une précision diabolique, capable de frapper le ballon avec toutes les surfaces de la chaussure, David Beckham se révéla comme unpasseur, un centreur et un tireur de coups de pied arrêtés de génie. Pas très rapide, avec un pied gauche plutôt faiblard et un jeu de tête inexistant, Beckham compensait par une intelligence de jeu au dessus de la moyenne et un état d'esprit fédérateur irréprochable. Ne rechignant jamais à défendre, l'Anglais était un régal pour ses entraîneurs qui n'ont quasiment jamais eu à se plaindre de son comportement (sauf Alex Ferguson sur la fin, qui lui envoya involontairement sa chaussure sur l'arcade sourcilière après une défaite).
Après la Premier League, la Liga, la MLS et la Série A (avec l'AC Milan), David Robert Joseph Beckham va donc découvrir les charmes de la vie parisienne et des pelouses de Ligue 1. Le PSG effectue clairement une magnifique affaire du point de vue médiatique mais la valeur sportive d'un joueur de bientôt 38 ans semble bien aléatoire. Le niveau réel du championnat disputé aux Etats-Unis reste inférieur au championnat de France et rien ne dit que Beckham va pouvoir s'acclimater à Paris. Mais pour les propriétaires qataris, l'essentiel n'est probablement pas là
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