OL-PSG : coach menacé, fuite des talents, résultats en berne... Lyon dans la tourmente
Un match contre Paris qui a déjà tout de capital. Avec un seul point pris lors des trois premières rencontres de Ligue 1, l'Olympique lyonnais entame mal sa saison, alors que son président John Textor vise toujours une qualification pour la Ligue des champions. Contre le PSG, dimanche 3 septembre, les Gones vont affronter un mastodonte qui monopolise, ou presque, le titre de champion de France (neuf depuis 2011), comme les Lyonnais le faisaient entre 2002 et 2008 (sept titres consécutifs), avant de revenir dans le rang. Symbole de ce déclassement : l'Espoir Bradley Barcola, 20 ans (cinq buts et neuf passes décisives la saison dernière) transféré deux jours avant la fin du mercato au... PSG.
"Aujourd'hui on est l'OL de 2023-24, pas de 2002-2003, ou 2015-2016. On a plus de difficultés. On ne va pas se prendre pour d'autres, on n'est pas comme nos prédécesseurs. On a vu qu'on avait du mal dès les matchs amicaux […] Même si on est l'OL, prendre un point à Nice en étant l'OL 2023-2024, on est contents", réagissait Corentin Tolisso, joueur formé au club, au micro de Prime Video après le match nul des Lyonnais contre les Aiglons lors de la troisième journée. Une déclaration qui reflète parfaitement le déclassement progressif de l'OL, club historique du championnat de France, avec ses 35 saisons consécutives en première division.
Sans qualification européenne ces deux dernières saisons, l'OL est loin de son lustre d'antan : son dernier titre remonte à 2012, avec la Coupe de France et le Trophée des champions.
Le nouveau propriétaire américain peine à convaincre
Le changement d'ère, avec le rachat du club par John Textor, qui a pris la place de président de Jean-Michel Aulas, devait donner un nouvel élan au club rhodanien. "Retrouver le plus haut niveau, en France et en Europe, tout en respectant les valeurs de l'ADN OL", avait promis l'Américain à son arrivée. Pourtant, le match de dimanche ne sera pas un choc. Pour l'heure, tous les feux sont au rouge côté OL : aucune victoire en L1, la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) a encadré la masse salariale du club, John Textor et son prédécesseur – Jean-Michel Aulas – se battent par presse et tribunaux interposés.
Sur le terrain, la situation n'est pas plus reluisante. Laurent Blanc, l'entraîneur, se trouve fragilisé à tel point qu'il a lui-même suggéré de "changer l'entraîneur", dans une réponse énigmatique, après la défaite contre Montpellier (1-4). Son président a nié mettre sa place en balance, mais a tout de même conclu : "Je pense que c'est le moment pour le coach de faire son travail de coach. Je lui demande de modérer ses propos avec la presse et de faire en sorte que son travail parle pour lui." L'instabilité sur le banc devient chronique à Lyon, qui voit se succéder les entraîneurs (quatre depuis 2019) sans que la situation ne s'améliore.
Côté joueurs, outre Bradley Barcola, Lyon a aussi vendu Castello Lukeba (20 ans) cet été après avoir cédé Malo Gusto (20 ans) la saison passée, soit ses plus belles promesses d'avenir. Pourtant, à son arrivée, le patron américain revendiquait "posséder la meilleure Académy du monde. Nous avons les moyens de faire beaucoup, grâce au centre de formation." Des ventes forcées, comme l'avait reconnu le club le 29 janvier dernier, lors du transfert du latéral droit, en regrettant "de ne pas avoir pu conserver l'un de ses grands espoirs formés à l'Académy". L'OL, dans le dur sportivement, cède désormais son capital, actant son lent déclassement. Et c'est dans le costume d'outsider qu'il se présente sur son terrain face au PSG. Un ogre en a caché un autre.
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